Guide du PPCS sur l'enseignement et l'apprentissage ...

Chapitre 9 – Évaluation de l’apprentissage interdisciplinaire
Le véritable objet de notre concentration dans ce projet, c’est le cycle dans
son ensemble, tout le cycle de création, les phases de ce processus. [...] Ce qui
est peut-être plus poussé que les processus, c’est qu’ils découvrent qu’ils ont
besoin des arts pour exprimer ce qu’ils souhaitent, et réalisent qu’ils y ont accès.
Outil transversal
Cette unité invitait les élèves à se détacher de l’art dans son sens traditionnel pour s’intéresser à des
tendances artistiques contemporaines. De cette façon, ils ont transformé la compréhension intuitive, basée
sur les compétences, qu’ils avaient des disciplines pour développer une compréhension plus conceptuelle
grâce au sujet de l’exil. Ils ont dû explorer le symbolisme dans les arts. Ils ont appris que la musique ne devait
pas nécessairement être le son produit par un piano. Les enseignants ont remarqué qu’il s’agissait d’un
concept difficile pour les élèves et eux, car tous sont habitués à un environnement d’apprentissage reposant
davantage sur les compétences. Il est cependant intéressant pour les élèves d’être munis de cet outil car une
fois capables de comprendre le symbolisme, ils peuvent transposer cette connaissance à d’autres domaines
de leur vie.
Les nôtres semblaient un peu plus segmentés, mais ils sont tous reliés. Nous
avions un appareil photo qui était pour Diane Arbus et des photos, des
exemples de son œuvre à ses différentes étapes, et ce mélange formait comme
une partition, une partition musicale. Nous avons à proprement parler pris et
découpé la clé de sol de la page parce que c’était John Cage et il fait tout ce
travail où le public crée en fait la musique. Il s’assied littéralement au piano
pendant quatre minutes comme ça [les doigts suspendus au-dessus des
touches] et reste simplement assis comme ça ! Et le bruit du public constitue
son morceau. Le public devient donc l’artiste. Et l’image change à chaque fois
qu’elle est déplacée, en raison de ce qu’elle renferme.
Nombre d’entre eux [les élèves] se disent au départ : « Oh, mais je ne fais plus d’art dramatique ! » ou « Oh,
j’ai arrêté la musique ! » Mais en observant leurs productions, on voit qu’ils ont tous relié les arts, et leurs
productions ne conviendraient pas si l’un d’eux venait à manquer. Ce n’est pas comme dire : « Tiens, je vais
mettre un peu de musique ici parce que je suis bon en musique. » Ils ont reconnu les points communs entre
les domaines.
Je pense que les complémentarités apparaissent lorsqu’ils sont vraiment à l’aise
avec les arts qu’ils utilisent dans leur travail. Et pour pouvoir s’intéresser aux
complémentarités, ils doivent d’abord vraiment comprendre les différences
[...]. Lors de nos réunions, on a beaucoup parlé de ce qui distingue vraiment
nos disciplines, et c’était difficile ! Ce n’était pas facile du tout [...]. Et les
éléments de l’art dramatique par exemple que l’on pratique, les monologues,
l’écriture de pièces, les pièces écrites à l’avance, Shakespeare […]. Cette forme
de pensée est complètement dépassée. Cette forme de pensée s’apparente
à un enseignement basé sur les compétences en arts, c’est comme s’apprêter
à enseigner des compétences aux élèves au lieu des processus de réflexion,
c’est comme leur apprendre à faire une gamme en musique au lieu de leur
apprendre à apprécier le processus de création. Pourquoi cela fait le bruit que
cela fait, pourquoi une œuvre a le pouvoir qu’elle a, pas simplement en termes
de technique […] une réflexion bien plus basée sur les concepts.
Solution technologique ou pratique
La solution technologique ou pratique fait référence à notre capacité à intégrer des informations issues
d’une multitude de matières pour inventer une technologie, un instrument, un produit ou une intervention
d’ordre pratique. Dans le cadre de cette approche, les intégrations sont évaluées d’après leur capacité
à « marcher » ou à ne pas « marcher » d’un point de vue pratique. Par exemple, pour fabriquer un siku
qui marche et qui honore l’héritage culturel andin, Sofia et ses camarades ont dû comprendre comment
la longueur des ondes sonores est conditionnée par celle d’un tube en papier recyclé, ce qui détermine
ensuite la hauteur du son de l’instrument. Ils ont dû comprendre comment manipuler expérimentalement la
longueur des tubes pour fabriquer un instrument de gamme pentatonique.
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