Guide du PPCS sur l'enseignement et l'apprentissage ...

Chapitre 8 – De quelle(s) manière(s) les élèves apprendront-ils ?
Cet exemple montre la force que peut avoir un apprentissage approfondi dans les classes du PPCS.
Comme l’ont décidé les enseignants, cette activité a pour but d’encourager les élèves à comprendre :
(1) que les systèmes de numération sont des outils culturels construits, (2) que les anciens systèmes
servaient efficacement des objectifs particuliers compte tenu du contexte (par exemple, pour
enregistrer les transactions) et (3) que nos systèmes de numération actuels découlent des anciens
systèmes. Dans cette expérience, les élèves ne doivent pas simplement mémoriser des principes
donnés ou résoudre des algorithmes classiques. Ils doivent au contraire s’inspirer des informations
sur chacun des systèmes de numération pour expliquer leur mode de fonctionnement, émettre des
hypothèses sur les sociétés qui les ont inventés et les utiliser pour des opérations de base. Ces élèves
développent un apprentissage approfondi en s’engageant dans ce travail élaboré avec soin.
« Au départ, les élèves n’avaient pas la moindre idée sur les bases, explique l’enseignant ; mais après
avoir travaillé sur ces situations, ils ont compris la différence entre une base 10 et 20. La grande idée
est qu’il existe un lien considérable entre les différents systèmes de numération : ce sont tous des
systèmes logiques. Ils ont également appris que certains de ces systèmes ne seraient pas efficaces
aujourd’hui, sans être moins bons pour autant. C’est plutôt que le système actuel satisfait à nos
besoins présents. »
On peut imaginer essayer d’apprendre à utiliser un nouveau logiciel graphique simplement en lisant et en
mémorisant les consignes. La lecture améliorerait nettement la base d’informations sur le mode d’utilisation
du programme, mais elle préparerait à peine à l’utiliser efficacement pour traiter des graphiques. Pour
comprendre comment utiliser un nouveau logiciel, il convient d’avoir plusieurs occasions de l’utiliser, de
tester ses options, de réfléchir et d’essayer à nouveau en s’appuyant sur les informations ainsi recueillies et
de se diriger progressivement vers des tâches de plus en plus ouvertes et complexes. La compréhension est
la capacité à penser et à agir de manière souple et adéquate à partir des connaissances. Pour comprendre
comment fonctionnent les systèmes de numération, il ne suffit pas de disposer d’informations sur eux,
mais d’être capable d’utiliser ces informations pour expliquer, par exemple, leur mode de fonctionnement,
étudier leurs points forts et leurs limites ou les utiliser pour divers problèmes de calcul.
Au PPCS, l’apprentissage des élèves est enrichi à divers niveaux. Le but est notamment que les élèves
construisent une base de connaissances riche sur un sujet donné, qu’ils fassent preuve d’une compréhension
approfondie et d’une utilisation souple des concepts et des idées, des analyses et des synthèses. Dans
ce guide, le terme « compréhension » est généralement employé pour désigner la capacité à utiliser des
concepts, des théories, des principes et des découvertes, que cela implique de résoudre un problème
pratique ou de faire une analyse, une synthèse ou une critique. Ainsi, la compréhension de l’ancienne
civilisation maya ne se limite pas à savoir la situer dans ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de
Mexique, Honduras, El Salvador et Belize ou à retenir qu’elle a existé entre le III e et le IX e siècle. Les élèves
démontrent au contraire leur compréhension des anciennes civilisations mayas lorsque, par exemple, ils
peuvent organiser les informations assimilées à la lumière des besoins fondamentaux de ces civilisations en
matière d’essor et de survie. Lorsqu’ils sont interrogés sur les raisons qui peuvent avoir poussé les Mayas à
s’installer dans la région qu’ils avaient choisie, ces élèves peuvent se référer spontanément aux besoins de
ce peuple en matière de nourriture, d’eau, d’abri et de santé, et mettre en avant la fertilité des berges le long
desquelles ont émergé de petites cités mayas autarciques. Ils peuvent évoquer la facilité de communication
entre ces cités qui a permis l’échange de marchandises et expliquer le parallélisme entre la croissance
démographique et la production matérielle et culturelle. Lorsqu’ils sont confrontés à l’absence surprenante
de nouveaux monuments ou temples construits au XVIII e siècle dans l’ancienne cité de Copán, jadis l’un des
sites majeurs de la civilisation maya, ces élèves démontrent leur compréhension approfondie en émettant
des hypothèses sur les nombreuses raisons valables qui pourraient expliquer l’effondrement de la cité en
dépit de sa richesse : guerre, surexploitation des ressources environnementales, conflits politiques internes.
Tout comme pour l’utilisation d’un nouveau logiciel, développer une compréhension des civilisations mayas
requiert des élèves qu’ils trouvent de multiples occasions de travailler avec les informations données. Les
82
Guide du PPCS sur l’enseignement et l’apprentissage interdisciplinaires