Guide du PPCS sur l'enseignement et l'apprentissage ...

Chapitre 9 – Évaluation de l’apprentissage interdisciplinaire
En enseignant aux élèves de l’école n° 33 à fabriquer leurs sikus, Sofia et ses camarades se sont également
lancés dans une solution pratique. Ils ont intégré leur compréhension des sikus et de leur mode de fabrication
à leur compréhension grandissante des options d’aide au développement (apprises en géographie). Ils ont
ainsi pu imaginer une intervention viable (utilisant des matériaux recyclables) et efficace en préservant
la tradition andine dans les populations locales contemporaines. La compréhension de la musique, de
la physique et des formes d’aide était indispensable pour que le projet soit une réussite. Sofia s’explique
comme suit :
Notre projet relève du développement durable, il repose sur la technologie
adaptée pour fournir une aide technique à long terme. On apprendra aux
élèves à fabriquer un siku et notre objectif est que cette compétence se
transmette de génération en génération dans l’établissement. Notre projet est
également bon marché et vise à avoir des effets sur la communauté locale, et
plus précisément sur l’école n° 33.
Contextualisation
Sofia et ses camarades ont pu mettre en contexte leur compréhension des sikus. Leur compréhension de
la musique produite par ces instruments a été enrichie par la compréhension des contextes historiques et
culturels, et par la perspective des personnages historiques qui ont imprégné leurs instruments de pouvoirs
divins par le passé, par l’ambivalence du passé plus récent et par une appréciation renouvelée à l’époque
actuelle. Sofia s’explique comme suit :
Le terme « siku » trouve ses origines dans la langue aymara et désigne un tube
qui produit du son. Les sikus sont importants dans les cultures actuelles car
ils sont un souvenir de notre passé. On peut entendre la musique des sikus
aujourd’hui car des groupes folkloriques en jouent régulièrement. Ils ne le
font cependant pas pour vénérer des dieux ou mener des rituels comme nos
ancêtres le faisaient, mais pour animer des festivals ou pour le tourisme.
Juger la capacité des élèves à intégrer ce qu’ils ont appris est peut-être ce qu’il y a de plus difficile dans
l’évaluation d’un travail interdisciplinaire. Cela s’explique en partie par le fait que les enseignants n’ont pas
l’habitude d’observer attentivement comment les perspectives se relient. Bien souvent, en observant des
intégrations telles que celles décrites précédemment, les enseignants se rendent compte qu’ils ont élaboré
des unités sous forme pluridisciplinaire – permettant aux élèves de s’instruire sur plusieurs disciplines par
le biais d’une multitude de perspectives, mais sans qu’aucune tentative sérieuse ne soit faite pour établir
des liens significatifs entre ces points de vue. Si les preuves de l’intégration sont trop peu nombreuses, les
enseignants doivent revoir leurs conceptions pour encourager et soutenir les élèves vers cette intégration.
Comme le suggèrent les exemples précédents, pour prendre l’habitude d’évaluer la façon dont les élèves
intègrent les matières dans leur travail, il faut s’habituer à étudier précisément comment les disciplines
convergent et en quoi cette combinaison enrichit la compréhension des élèves.
Point de réflexion
Examinez votre groupe de matières en tenant compte des questions suivantes.
• Quelles sont les grandes idées, les compétences ou les tournures d’esprit communes qui sont
partagées par différentes disciplines (par exemples, les sciences expérimentales, les sciences
sociales, les disciplines artistiques) de votre groupe de matières ? Dans quelle mesure ces idées et
compétences sont-elles similaires ou différentes dans les disciplines de votre groupe de matières ?
Quels avantages et inconvénients voyez-vous dans l’enseignement conjoint de ces idées et
disciplines ?
• Faites un croquis des groupes de matières de votre établissement et placez votre discipline au
milieu. Que pourraient apprendre (le cas échéant) les élèves dans chaque groupe de matières
adjacent pour qu’il leur soit plus facile de développer leur compréhension de votre matière de
façon significative (et non forcée) ?
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