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J’ai travaillé en tant que saisonnière<br />

Conditions insupportables, Contrat, Harcèlement moral/institutionnel/stratégique, Humiliation, Législation<br />

Il y a trois ans, j’ai travaillé en tant que saisonnière dans un camping pendant les<br />

deux mois de vacances d’été afin de financer mon permis de conduire. C’était ma<br />

première expérience du monde du travail et, en à peine quinze jours, j’en étais déjà<br />

dégoûtée. J’avais été prévenue qu’être saisonnier était difficile, mais j’étais loin de<br />

m’imaginer à quel point.<br />

Commençons par les conditions de vie :<br />

Nos contrats indiquaient que nous étions nourris et logés. Effectivement, nous<br />

étions nourris par les restes <strong>des</strong> repas <strong>des</strong> patrons, qui étaient loin d’être suffisants pour<br />

nous quatre. Nous devions donc régulièrement acheter de quoi nous nourrir correctement.<br />

Ensuite, logés, oui. Mais il faut le dire rapidement. Nous étions relégués dans un coin du<br />

camping où il n’y avait jamais de soleil, dans <strong>des</strong> espèces de grosses tentes ingrates.<br />

Lorsqu’il pleuvait, tout était très vite humide et froid à l’intérieur. Nos vêtements, nos lits…<br />

L’eau passait à travers un trou sur le côté, et inondait une bonne partie de la tente. La nuit,<br />

il faisait un froid insupportable, et les patrons refusaient de nous fournir un radiateur<br />

électrique pour que l’on puisse se réchauffer un peu. Un <strong>des</strong> bungalows n’était jamais loué<br />

aux clients car il n’était pas assez « beau ». Nous avons plusieurs fois demandé aux<br />

patrons s’il était possible de nous y installer. C’était hors de question.<br />

Pour ce qui est du linge, nous avions droit à une lessive par semaine. Une lessive<br />

de 7kgs pour quatre. La patronne fournissait la poudre. Quand même, elle était<br />

généreuse. Mais nous n’avions pas le droit d’utiliser les sèches linges, exclusivement<br />

réservés aux clients. Autant dire que les jours de mauvais temps, mon sèche-cheveux<br />

nous a bien aidés. Nous devions donc nous déplacer à la laverie du coin pour avoir <strong>des</strong><br />

fringues propres.<br />

Il nous était formellement interdit de faire quoi que ce soit qui pouvait nuire à<br />

l’image du camping. Par conséquent, l’accès à la plage nous était défendu, même pendant<br />

nos rares et courts temps de pause. Si nous voulions fumer une cigarette, il fallait sortir du<br />

camping et aller se cacher derrière l’arrêt de bus. Interdit aussi d’utiliser nos téléphones si<br />

un client se trouvait dans les parages. Il ne fallait pas non plus que l’un d’eux nous voit<br />

entrer ou sortir <strong>des</strong> toilettes ou <strong>des</strong> douches. Bref, une véritable prison.<br />

Les conditions de travail, maintenant :<br />

Nous avions <strong>des</strong> contrats de 35h. Jamais respectées, évidement. De 5h30 à 7h45,<br />

je nettoyais les deux blocs sanitaires du camping. De 8h à 11h45, j’animais le club-enfant.<br />

A midi, je retournais nettoyer les sanitaires jusqu’à 15h (le moment de la journée où ils<br />

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