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Chaleur étouffante et air chargé de<br />

particules de résine…<br />

Santé<br />

Ça se passe en 2003, j'ai besoin d'un job d’été. CV d'étudiant plutôt léger, pas<br />

adepte du piston pour un sou je pousse la porte d'un célèbre pourvoyeur de chair humaine<br />

de forces vives. Je tombe plutôt bien, un équipementier du coin cherche pas mal de bras<br />

pour leurs lignes de production et on me propose dans la foulée un contrat d'intérim<br />

renouvelable d'un mois. Côté thune c'est plutôt aguichant, on me propose de bosser en<br />

2/8 et même de faire <strong>des</strong> heures sup' en week-end. Je dis oui.<br />

Accueil froid, ambiance glauque, mais qu'importe, j'ai un job. Premier jour : on me<br />

met sur une presse. Le temps est à la canicule et je me retrouve devant une machine d'où<br />

sortent <strong>des</strong> pièces thermoformées. Encore un peu gauche je m'inflige quelques brûlures<br />

sur les bras. Cadence, chaleur, je suis couvert de sueur. Je suis content, j'ai un job et je le<br />

fais bien. Au bout de quelques jours on m'apprend qu'un <strong>des</strong> gars au poste de ponçage<br />

est parti, on me dit que je dois le remplacer. C'était pas une question mais je dis oui.<br />

J'ai moins chaud mais là pas de machines, je dois poncer <strong>des</strong> ailes d'automobiles<br />

en résine à la main. La cadence est soutenue, pour tenir le rythme je passe la pause<br />

déjeuner. Je ne suis pas le seul à rester, un type au look qui siérait plus à une bibliothèque<br />

universitaire est à la diète lui aussi. Un premier mois passe, je suis content, le contremaître<br />

est satisfait de mon travail, je lui arrache même un sourire. Il me demande si tout<br />

va bien, je lui dis "pas de problème" en modérant toutefois mon propos, lui parlant de cette<br />

poussière grisâtre omniprésente. La chaleur est étouffante et l'air chargé de particules de<br />

résine n'arrange rien à l'affaire. J'explique à mon responsable que le temps passant j'ai<br />

l'impression de manquer d'air, il tend son doigt et me désigne un vieux masque en papier.<br />

Scrutant ma réaction je ne dis rien, et retourne à la tâche. Ces masques ne sont<br />

absolument pas adaptés, en peu de temps la poussière obstrue le filtre et je ne peux tout<br />

simplement pas respirer. Tant pis, laissons tomber le masque.<br />

Un second mois passe, je signe à nouveau. L'été est toujours plus chaud, on parle<br />

de températures record. Je me sens las, j'ai mal aux poumons. Chaque soir après la<br />

douche je regarde dubitatif l'eau grisâtres chargée de cette putain de poussière... Je<br />

pense à cette résine en moi qui elle ne part pas. Le contre-maître passe à nouveau me<br />

voir, je le sens détendu. J'évoque toujours cette poussière et l'inutilité de ces masques<br />

médicaux ; j'ose même évoquer une douleur thoracique. Agacé il me montre à nouveau<br />

les vieux masques. Je désigne du doigt une aspiration au <strong>des</strong>sus de mon atelier, je lui dis<br />

que les autres ouvriers parlaient d'une hotte sensée aspirer les particules. Me tournant le<br />

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