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onvautmieuxqueca_votre_livre-1.1

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venaient m'incendier devant les clients parce que je n'allais pas assez vite, vérifiant la<br />

caisse au passage. J'avais un tablier sans poche, interdiction d'accepter le moindre pourboire<br />

(mais très vite je n'ai pas écouté cette dernière recommandation, je planquais les<br />

pièces dans mon soutien-gorge !).<br />

Je crois que j'ai compris qu'ils se payaient ma tête le jour où la patronne a décrété<br />

que je n'avais plus le droit de boire, parce que les toilettes étaient trop éloignées de mon<br />

poste. Nous étions en 2003, dans le Sud-Ouest en pleine canicule, le thermomètre n'est<br />

pas <strong>des</strong>cendu sous les 40°C de tout l'été. A mon poste, la chaleur dégagée par les<br />

meubles à glaces était retenue par les parasols, j'étais en plein effet de serre. Dans les<br />

faits, elle venait vérifier plusieurs fois par jour si je n'avais pas de bouteille cachée dans<br />

les meubles et elle ne m'a autorisé à aller aux toilettes que deux fois en un mois et demi.<br />

Je n'avais le droit de boire qu'à la pause déjeuner... Il faut dire qu'elle ne voulait pas que je<br />

passe dans la boutique pendant sa pause. Interdiction stricte et totale. Je le sais, un jour je<br />

lui ai demandé de m'autoriser à accéder à mon sac pour prendre un Triptan contre mes<br />

migraines, elle a refusé en hurlant qu'elle ne voulait pas à avoir me gérer pendant sa<br />

pause. Sauf que moi, bin je n'étais pas en pause !<br />

Un jour, j'ai gueulé. J'ai dis que je n'étais pas son chien, alors qu'elle me refusait à<br />

nouveau d'aller aux toilettes. Comme j'étais très énervée, je l'ai prise à partie dans les<br />

ateliers de pâtisserie, devant son mari, son fils et les apprentis. Évidemment son fils m'a<br />

aboyé <strong>des</strong>sus, mais bizarrement le patron n'a trop rien dit. Le soir il est venu me voir, et il<br />

m'a dit que sa femme était méchante, qu'il le reconnaissait. Il m'a dit également qu'il voyait<br />

bien que je travaillais au mieux. A partir de ce jour, il est devenu mon seul soutien. Mais il<br />

n'était pas à la boutique toute la journée ! Du coup, au fil du temps, j'ai fini par ne plus faire<br />

que le strict minimum. Les commerçants voisins (tous !) m'avaient pris en affection, ils me<br />

fournissaient et me cachaient <strong>des</strong> bouteilles d'eau. De temps en temps, une commerçante<br />

adorable allait occuper ma patronne pour que je file dans ses toilettes. Le patron venait<br />

presque tous les soirs pour m'aider à faire la fermeture. J'ai signé mon contrat le jour de<br />

mon départ, je n'ai jamais cherché à savoir si on m'avait payé toutes mes heures. J'étais<br />

dégoûtée.<br />

Le patron de la pâtisserie s'est suicidé quelques mois plus tard, le pauvre homme,<br />

et la pâtisserie a changé de propriétaires dans la foulée.<br />

Pour ma part, j'ai effectué un grand nombre de petits boulots ensuite pour payer<br />

mes étu<strong>des</strong>. Vraiment beaucoup. Mais plus jamais je ne me suis laissée traiter comme ça.<br />

J'ai toujours été convaincue qu'#onvautmieuxqueça.<br />

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