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La précarité et le burn-out d'une<br />

contractuelle<br />

Burn-out, Contrat, Dépression, Dévalorisation, Législation, Précarité<br />

Je suis arrivée en France en 1984 en tant que fille au pair afin de me payer mes<br />

étu<strong>des</strong> : longues journées de travail (parfois 10heures dans la journée) pour un salaire<br />

misérable. Je devais être à la disposition de la famille. Puis, je suis devenue maître<br />

auxiliaire pour l’Éducation Nationale ce qui n’impliquait que 9h de cours/semaine, pas<br />

payée les vacances scolaires donc j’ai pris un autre boulot à côté : aide-à-domicile pour<br />

les personnes âgées pour finir mon master. J’ai eu ma fille à ce moment-là. Son père<br />

nous a vite laissées et donc j’ai dû quitter son logement social. J’ai donc loué un studio<br />

sans douche et avec les toilettes sur le pallier. J’avais acheté une piscine gonflable à ma<br />

fille pour qu’elle se baigne. J’ai réussi à avoir un logement social, huit ans après ma<br />

demande initiale.<br />

Nous avons déménagé avec ma fille. Nous avons trouvé un logement social dans<br />

une cité HLM. J’ai travaillé pour le C.E.L (Centre d’Etude de Langues) et lorsque ma fille<br />

est tombée gravement malade et nécessitait une hospitalisation, j’ai découvert que je<br />

n’avais jamais été déclarée. J’ai pris un boulot d’appoint à cette époque, dans un<br />

supermarché, je lavais le sol avec une machine. J’arrivais à 3h30 du matin et j’y restais<br />

jusqu’à 8h du matin, je filais après au lycée où je travaillais en tant que vacataire, et j’allais<br />

rendre visite à ma fille à l’hôpital pour lui prendre son linge et le laver dans une laverie. Je<br />

faisais tout à vélo, je n’ai eu ma première voiture qu’en 2005. Je me suis syndiquée, j’ai<br />

fait un dossier pour le Prud’hommes que j’ai gagné au bout de cinq ans, sans indemnités<br />

(ils ne m’ont payé que ce qu’ils me devaient) car j’avais un avocat commis d’office qui a<br />

négligé mon affaire.<br />

Puis, je suis rentrée de nouveau dans l’Éducation Nationale en tant que vacataire<br />

ce qui impliquait 6H/cours par semaine, pas payées pendant les vacances scolaires et<br />

j’allais où ils m’envoyaient, pendant quatre ans, j’ai été à 1h30 de ma ville (donc 3h a-r, et<br />

si embouteillages 4h30 a-r) et on ne m’a jamais défrayé le transport car soit disant je<br />

n’étais que « vacataire ». Il me fallait donc trouver un boulot pendant les vacances, je suis<br />

rentrée à dans un institut où j’ai travaillé plus de six ans en CDD (illégal car j’ai eu plus de<br />

trois contrats). Le contrôleur du travail que j’ai consulté et qui est venu à l’Institut n’a pas<br />

voulu se pencher sur l’illégalité de la chose car l’Institut dépendait du Ministère <strong>des</strong><br />

Affaires Étrangères Espagnoles et le membre d’honneur était le roi d’Espagne. Puis, j’ai<br />

travaillé pour un collège/lycée privé catholique extrêmement « réputé » dans ma ville,<br />

toujours en complément de mes heures de vacataire. Alors que j’étais professeur<br />

d’espagnol, on m’a fait un contrat « d’assistante » pendant cinq ans ce qui impliquait qu’on<br />

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