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onvautmieuxqueca_votre_livre-1.1

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Une réflexion sur ma tenue<br />

Contrat, Dévalorisation<br />

Quelques années en arrière, quand j'étais étudiante à Paris, je cherchais un petit<br />

boulot pour pouvoir me payer un appartement. Comme beaucoup d'autres, j'ai vu ma<br />

candidature à <strong>des</strong> postes de vendeuse en magasin ou caissière refusée en raison d'un<br />

manque d'expérience. En même temps, quand on a 21 ans, c'est compliqué d'avoir de<br />

l'expérience, surtout quand personne ne vous donne votre "chance" (je mets ce mot entre<br />

guillemets parce que bon, vendeuse en magasin, c'était clairement pas mon rêve). Grâce<br />

à un très bon niveau en anglais, j'ai finalement été prise dans une entreprise bien connue<br />

pour ses cours d'anglais <strong>des</strong>tinés principalement à <strong>des</strong> professionnels. Pendant une<br />

semaine, je devais être formée à un travail consistant surtout à être à l'accueil, renseigner<br />

les gens et donner <strong>des</strong> cassettes audio aux "élèves". A la fin de mon premier jour, ma chef<br />

m'a fait une réflexion sur ma tenue, pourtant ordinaire mais pas assez chic à son goût (je<br />

précise que j'étais alors à la Défense). Pendant ma deuxième journée de formation, j'ai<br />

assisté à <strong>des</strong> cours en tant que simple observatrice, puis on m'a demandé mon avis sur<br />

les cours en question. A part "bah, c'est bien", je ne voyais pas trop ce que je pouvais<br />

répondre. Quand je suis arrivée pour mon troisième jour, j'ai été convoquée par mes<br />

supérieurs, qui m'ont annoncé mettre fin à ma période de formation parce que je n'étais<br />

pas assez "motivée", ce qui, à mon sens, voulait plutôt dire que je ne rentrais pas dans le<br />

moule <strong>des</strong> employés bien obéissants et lèche-pompes, ce qui était visiblement plus<br />

important que toutes mes qualités professionnelles et personnelles. Au final, je suis plutôt<br />

heureuse d'avoir été virée car cet environnement-là n'était clairement pas pour moi.<br />

Aujourd'hui, je travaille à mon compte, de chez moi, ce qui présente l'énorme<br />

avantage de ne pas subir un environnement professionnel potentiellement nuisible. En<br />

plus, j'ai la chance de travailler principalement pour <strong>des</strong> ONG, ce qui me donne le<br />

sentiment d'être vraiment utile. Néanmoins, il est intéressant de souligner un point : dans<br />

mon métier, la plupart du temps, ce sont les clients qui fixent les tarifs, et non l'inverse. Si<br />

encore ce tarif était correct ! Mais non, bien souvent, les entreprises (parfois même de<br />

grosses entreprises) ayant besoin de mes services ne se contentent pas de vouloir fixer la<br />

valeur de mon travail - ce qui revient à décider combien vous allez payer votre café dans<br />

un bar - mais aimeraient m'imposer un tarif non satisfaisant, voire carrément indécent.<br />

Étant donné que je gagne déjà bien ma vie, je refuse constamment ce genre d'offres mais<br />

je sais que beaucoup d'autres traducteurs ne sont pas aussi chanceux et se voient obligés<br />

de travailler comme <strong>des</strong> fous pendant <strong>des</strong> heures et <strong>des</strong> heures pour atteindre un niveau<br />

de revenus à peine confortable (et je ne parle même pas de ce que nous prennent les<br />

URSSAF, c'est un autre débat ). Bon, désolée pour ce petit pavé que j'espère quand<br />

même intéressant pour cette belle et grande cause. Merci pour votre initiative et à bas les<br />

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