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onvautmieuxqueca_votre_livre-1.1

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Ou plutôt, une a vomi, et l'autre a une petite diarrhée.<br />

La voilà, la grande épidémie, l'urgence sanitaire absolue.<br />

Et c'est à moi de l'annoncer au médecin, après lui avoir fait la grande scène du<br />

désespoir pour qu'il vienne alors qu'on était abandonnés de tous. Cette honte...<br />

Il a été très gentil. Je crois qu'il me plaignait plus qu'autre chose. Il nous a même<br />

"couverts" auprès de nos chefs, en disant qu'on avait agit en prévention de l'épidémie, et<br />

en nous donnant de quoi faire face si elle se déclenchait tout de même. J'en aurai pleuré.<br />

J'ai pleuré. Mais plus tard, à l'écart. Surtout, surtout, ne pas flancher devant les autres. On<br />

était tous sur les nerfs, et il fallait rassurer les vacanciers, reprendre la vie quotidienne. Y<br />

compris pour la jeune fille qui avait peut-être été attouchée, qui ne comprenait pas<br />

pourquoi elle était le centre d'attention et qui angoissait de plus en plus. Son agresseur<br />

présumé restait simplement à l'écart. On l'ignorait autant qu'il nous ignorait - on ne savait<br />

pas quoi faire. Les chefs étaient alertés, ils allaient prendre une décision.<br />

Retour à peu près à la normale, je m'éclipse - avec la très forte impression<br />

d'abandonner le navire, mais les autres animatrices me rassurent en me disant de me<br />

reposer. Je me lave la tête et je fais ma lessive - interdiction de faire sa lessive avec celle<br />

<strong>des</strong> vacanciers. Je mange (je pille <strong>des</strong> restes dans le frigo) et je vais enfin me coucher. Il<br />

est 19h.<br />

19h30 : je suis réveillée par la responsable qui entre en trombe dans ma chambre :<br />

les chefs arrivent. Et les chambres ne sont pas nettoyées. On va avoir <strong>des</strong> ennuis... "on",<br />

c'est bien sûr nous, les animateurs. Elle elle n'est arrivée que la veille, elle ne craint rien,<br />

mais pour notre bien il faut quand même s'activer. Et encore aujourd'hui je ne comprends<br />

pas comment j'ai pu ne pas l'envoyer se faire voir. Pourquoi je me suis levée, habillée, et<br />

mise à passer le balai.<br />

Au final, elle repartira dans son groupe d'origine. Le quarantenaire est viré, mais il<br />

n'y aura pas de plainte : il a aidé la jeune fille à se doucher, ce qui est interdit par le<br />

règlement de l'association (les femmes doivent laver les femmes, pour éviter justement ce<br />

genre de soupçons), mais rien n'indique qu'il l'ait attouchée, y compris dans le témoignage<br />

de la première concernée. En fait, la responsable a tellement monté toute l'affaire en<br />

épingle qu'il est impossible de trouver ce qui, en premier lieu, lui a fait croire qu'il y avait eu<br />

<strong>des</strong> attouchements. Au moment de rassembler ses affaires, elle éclate en sanglot, en<br />

disant qu'on est tous contre elle alors qu'elle a fait de son mieux. Il faut dire que les autres<br />

lui disent ouvertement à quel point ils sont ravis de la voir dégager. Je ne dis rien. Je ne<br />

veux pas être méchante, mais je lui en veux.<br />

Une nouvelle animatrice arrive, qui veillera jusqu'à la fin du séjour à ne rien faire, se<br />

plaindre lorsqu'on lui demande quoi que ce soit, prendre sans concertation <strong>des</strong> pauses<br />

interminables où elle se plaindra longuement au téléphone de nous et du centre, en se<br />

moquant bien qu'on l'entende. Elle aussi, elle me trouve chiante, à toujours lui demander<br />

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