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onvautmieuxqueca_votre_livre-1.1

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hebdomadaire d'éveil religieux (encore, école sous contrat avec l’État qui permet ça ?).<br />

Je suis entrée au Musée de la Monnaie de Paris, j'étais passée par l'intérim dans<br />

une agence spéciale qui embauche <strong>des</strong> hôtesses d’accueil, assistants de billetterie, etc.<br />

On nous a expliqué dans les locaux, lors d’un RDV collectif (que je pensais individuel)<br />

après 1h30 d'attente (!) que nous ne serions pas payés double le dimanche et que les<br />

heures supp' ne seraient pas majorées, qu'il fallait « jouer le jeu » (encore une fois). Mais<br />

nous devions avoir un CDI, et j'ai accepté. Nous avons eu la formation et nous devions<br />

commencer à travailler sans toutefois savoir quel contrat et quelle rémunération nous<br />

aurions. J'ai insisté sentant que cela ne sentait pas bon. Nous avons su que le contrat<br />

était un contrat saisonnier, comme pour les récolteurs d'abricots, et qu'il ne nous<br />

protégeait aucunement, que c'était loin d'être un CDI. J'ai tout de suite refusé, et j'en ai<br />

parlé à un jeune homme que j’avais rencontré lors de notre formation. Nous avons rédigés<br />

un mail ensemble que nous avons envoyé pour qu'il prenne conscience de l'exploitation<br />

en laquelle consistait cette sous-traitance de leur équipe. Nous n’avons jamais eu de<br />

réponse au mail.<br />

Je suis entrée après dans un Musée en tant qu'agent polyvalent pour travailler,<br />

week-end, jours fériés, et vacances scolaires à 70% du temps. J'étais donc caissière pour<br />

un musée, et la régie avait aussi un management paternaliste et une sourde oreille. Je<br />

pouvais travailler jusqu’à 43H/semaine car tout était lissé après annuellement. Le nouveau<br />

directeur était attiré par moi selon ces termes :« vous exercez un pouvoir de séduction sur<br />

moi » (donc c’est ma faute ?). Pour « m’aider », il souhaitait créer un poste de secrétaire<br />

car il avait besoin de quelqu’un « d’intuitif » comme moi pour acheter <strong>des</strong> billets de train.<br />

J’ai démissionné.<br />

Je pense que beaucoup de choses m'échappent. Mais celle qui ne m'échappe pas<br />

est celle de l'état dans lequel je suis après ces années de précarité. Pendant trois ans, à<br />

Paris, je n’ai pris qu’une semaine de vacances. Déprimée, fauchée, en surmenage, j’ai<br />

quitté Paris et je suis retournée vivre chez ma mère en province. Ça fait un an que je suis<br />

chez elle jour pour jour. J’ai postulé partout dans la ville où je suis notamment à l'Office de<br />

Tourisme car je parle plusieurs langues. On m'a répondu que l'équipe était au complet,<br />

cela justifiait donc que je ne pouvais pas être reçue en entretien. Cependant, quelques<br />

jours après, un ami de lycée, me dit qu'il vient d'être embauché. J'apprends alors que son<br />

père, Directeur de la culture, du patrimoine et du tourisme du département, connaît le<br />

directeur de l'office de tourisme et lui a demandé de lui créer un job pour son fils. J'en<br />

parle à mon ami qui demande à son père ce qui s'est passé, et que si c'est vrai, qu'il me<br />

reçoive pour me proposer quelque chose. Il me reçoit un mois après, après plusieurs<br />

relances, pour me dire dans son énorme bureau du Conseil Général "qu’il aime son fils et<br />

qu'il lui a donc fait un petit cadeau". L'histoire se finit là...<br />

Aujourd’hui, je me sens mieux, bien qu’un sentiment de « culpabilité » plane<br />

toujours, coupable de ne pas être « prête à accepter n’importe quel boulot, n’importe<br />

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