Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
201<br />
brusquement et, brandissant sa <strong>de</strong>rnière sagaie, il la lança sur NYOBE qui<br />
arrivait sur lui. Atteint en pleine poitrine, NYOBE s'effondra sur le sol.<br />
YON bondit sur lui et, avec son coupe-coupe, lui trancha la jambe.<br />
Quand le notable IKENG MBOM vit que YON lui rapportait la<br />
jambe <strong>de</strong> NYOBE, il appela ses fils et leur conseilla d'aller se réfugier<br />
chez leurs oncles.<br />
Le len<strong>de</strong>main matin, NEMBE NANG, r ami <strong>de</strong> NYOBE YEBEL,<br />
rassemblait tous les hommes <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> YEBEL IKOUMI. Ils étaient<br />
environ <strong>de</strong>ux cents. Tous se dirigèrent vers le groupement d' IKENG<br />
MBOM pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leur livrer son fils YON pour qu'ils le tuent.<br />
«Nous voulons votre fils YON, il a tué un <strong>de</strong>s nôtres, notre frère NYOBE,<br />
il doit aussi être tué ».<br />
IKENG MBOM les écoutait, assis sur un lit dans son kumba, fumant<br />
sa gran<strong>de</strong> pipe. Toute la matinée, les hommes d'IKOUMI firent entendre<br />
leurs réclamations. IKENG fumait toujours sa pipe et ne répondait rien.<br />
Vers midi, son frère YETNA MBOM lui dit: «N'entends-tu pas ce<br />
que les gens d'IKUMI te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>puis ce matin? Ne peux-tu pas<br />
choisir un autre moment pour fumer ta pipe? » A la parole <strong>de</strong> son frère,<br />
IKENG MBOM retira sa pipe <strong>de</strong> sa bouche, la brisa par terre et s'écria en<br />
colère: «Que me dis-tu? Répète donc ce que tu viens <strong>de</strong> dire! Ne te<br />
souviens-tu pas que l'année <strong>de</strong>rnière, les éléphants dévastaient les cultures<br />
<strong>de</strong>s gens d'IKUMl, et que leurs notables sont venus me prier <strong>de</strong> leur prêter<br />
<strong>de</strong>s fusils pour protéger leurs plantations? Ne te souviens-tu pas que, en<br />
chassant ces éléphants, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> mes hommes ont été tués? M'a-t-on parlé<br />
<strong>de</strong> me dédommager pour ces <strong>de</strong>ux morts? Nlamp Kilep et Njéfi Mahop ont<br />
tué <strong>de</strong>ux éléphants avec les fusils que je leur avais prêtés: est-ce qu'ils<br />
m'ont envoyé même un petit morceau <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>? Ces gens d'IKUMI<br />
avaient une contestation <strong>de</strong> terrain avec les lôg Mangan, je leur ai donné<br />
raison. Avec les palmiers qui se trouvent sur ces terrains, ils font du vin <strong>de</strong><br />
palme, <strong>de</strong>s palmistes et <strong>de</strong> l'huile <strong>de</strong> palme. Ont-ils jamais pensé à<br />
m'envoyer une simple « tête» <strong>de</strong> tabac? Aussi ne leur livrerai-je pas mon<br />
fils YON. Je ne veux même pas leur donner le prix du sang pour<br />
NYOBE ».<br />
YON, le fils d'IKENG, ne fut pas livré, le cadavre <strong>de</strong> NYOBE ne fut<br />
pas payé à sa famille, parce que le notable lKENG MBOM était un chef<br />
puissant qui commandait tout le pays Ndôgmakumak