Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
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D'abord «da» suffixe est une transformation <strong>de</strong> «ba ». être; ainsi<br />
l'on dit « hégba », se mesurer (mot à mot: être mesuré). et tugda. s'agiter<br />
(être agité). Ba sert à former les verbes passifs et pronominaux. Par ailleurs<br />
« ba ». avec légère transformation vocale. veut dire partager, séparer. C'est<br />
ainsi qu'on le trouve, marquant le pluriel <strong>de</strong> certains mots: être séparé en<br />
effet c' est être plusieurs: «mut », pluriel bôt (les hommes), «nkuki ».<br />
«bakuki » (les esprits). En ce sens, un n'est pas unique, il est plusieurs à sa<br />
façon. un se disant en Basaa «yada ou yaba », c'est-à-dire être seul après le<br />
partage. Biba (<strong>de</strong>ux), être plusieurs ou être partagé avec bi comme préfixe<br />
<strong>de</strong> substantivation; baa ou biaa vient <strong>de</strong> «ba », partager, et « ad » (unir)<br />
trois veut dire donc partager et unir ou <strong>de</strong>ux et l'unité à la fois. D'où le<br />
sens sacré du chiffre trois que nous avions souligné plus haut; car il est<br />
« pok » ou « yada » un et plusieurs « ba ». Voilà pour « da ».<br />
Voyons le préfixe « Ngé ». Ngé exprime l'origine. Pour comprendre<br />
« Ngé », on démonte « mba"n » la combinaison ou la combinatoire.<br />
Cette racine Ngé donne «Nga» exprimant le bruit; ngôn désir;<br />
ngond ou ngonda: la fille objet <strong>de</strong> désirs. Ngom: le tam-tam: ngn : la<br />
cloche; ngi : le ciel: ngui : la force; ngan : la nouvelle: Ngand : la fête:<br />
Ngan : la para<strong>de</strong>; et an : compter.<br />
Tous ces mots désignent <strong>de</strong>s objets ou concepts figurant <strong>de</strong>s<br />
vibrations sonores, visuelles ou ressenties.<br />
Sans trop entrer dans les détails, on pourrait dire que «Ngéda ». le<br />
temps chez le Basaa, désigne être dans le mouvement et vibrations, et être<br />
vibrant. Le temps chez lui c'est tout ce qui existe, qui envoie et diffuse en<br />
recevant. C'est pourquoi pour lui le temps est le langage. C'est par lui que<br />
nous percevons, que nous recevons <strong>de</strong>s infomlations <strong>de</strong> l'environnement et<br />
que nous les diffusons.<br />
Le langage est une combinaison <strong>de</strong>s sons construits «bân », qui<br />
<strong>de</strong>viennent «banga », la parole. Et l'homme n'est pas un simple Ngé»<br />
mais un Ngéngé, c'est-à-dire origine <strong>de</strong>s origines ou origine originelle, non<br />
pas qu'il crée les «Ngé » mais en ce qu'il exprime ou qu'il est capable<br />
d'exprimer toutes les origines dans le «Mban (philosophie). Le temps ou<br />
« Ngéda » n'est pas un Ngé, mais une manière d'être «Ngé », ce qui veut<br />
dire «Ngéda » (être dans l'origine).<br />
Pour partager ou séparer les époques (jour, semaine, mois, année), il<br />
fallait les mettre au niveau du mouvement. Etre une origine <strong>de</strong> quelque<br />
manière «Ngéda ». c'est être un être temporel; l'homme aussi est un être<br />
temporel (mut qui vient <strong>de</strong> ôt : titrer). Pour comprendre donc la notion du