Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
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111.6 L' ANTHROPLOGIE SOMATIQUE<br />
Comme la langue, les traits physiques <strong>de</strong>s Basaa ne présentent plus<br />
un type qu'on peut qualifier vraiment <strong>de</strong> Basaa. Cependant, certains traits<br />
distinguent le Basaa <strong>de</strong> ses autres cohabitants. La taille n'est pas uniforme:<br />
Elle varie <strong>de</strong> la stature d'un pygmée du cyclope <strong>de</strong> 2 m et celle appelé<br />
saglô mut. La peau, pas toujours noire, varie du rouge au brun clair; à se<br />
méprendre, on dirait <strong>de</strong>s métis <strong>de</strong> Blancs et <strong>de</strong> Noires, mais un métissage<br />
où l'élément Noir domine. <strong>Les</strong> autres traits sont fins: petite bouche, nez<br />
parfois droit, torse trapu et bras longs, gros mollets. Le canon <strong>de</strong> la beauté<br />
physique rési<strong>de</strong> dans l'élément féminin, puisque, par trois fois, Miss<br />
<strong>Ca</strong>meroun, prototype <strong>de</strong> la beauté féminine camerounaise, est sortie <strong>de</strong><br />
groupe ethnique. <strong>Les</strong> tatouages étoilés au front <strong>de</strong>s hommes préfiguraient<br />
la carte d'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> nos jours, puisque grâce, à ceux-ci, on pouvait non<br />
seulement déterminer le groupe ethnique <strong>de</strong> l'étranger, mais aussi le clan<br />
d'où il sortait. Cela s'appelait le bakun. <strong>Les</strong> femmes se faisaient scarifier le<br />
bas-ventre et le dos, en rangs savamment agencés, ressemblant<br />
étrangement au métier Jacquard. C'étaient les dikep. Sur l'avant- bras <strong>de</strong>s<br />
élégants, on procédait à <strong>de</strong>s opérations esthétiques connues sous le nom <strong>de</strong><br />
bituya qui par leur <strong>de</strong>ssin harmonieux, donnaient à cette partie du corps<br />
une touche d'une beauté certaine. Sur les joues et les encoignures <strong>de</strong>s<br />
lèvres <strong>de</strong>s femmes, on pratiquait aussi <strong>de</strong>s tatouages en étoiles à trois<br />
branches. La chirurgie esthétique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts, njôlô pour les femmes, njaii<br />
pour les hommes. complétaient ces marques et ornements distinctifs du<br />
groupe ethnique.<br />
111.7 L'HABILLEMENT<br />
Le Basaa précolonial. tel que nous le révèle la tradition, ne se<br />
promenait pas nu comme on pouvait l'observer dans d'autres sociétés <strong>de</strong><br />
cette époque. L'homme portait une sorte <strong>de</strong> caleçon fait d'écorce d'arbre,<br />
passé entre les jambes et retenu par une ceinture <strong>de</strong> la même matière. Ce<br />
cache-sexe s'appelait hikubi et la matière première po. Le chef <strong>de</strong> tribu<br />
portait en outre <strong>de</strong>s bracelets d'ivoire, dikomb dimoo, et <strong>de</strong>s colliers<br />
d'ambre bakola. L'esclave avait <strong>de</strong>s boucles aux oreilles, ce qui le<br />
distinguait du noble <strong>de</strong> la tribu. La femme basaa précoloniale à son tour<br />
possédait <strong>de</strong>s tenues vestimentaires, allant <strong>de</strong>s feuilles qu'on mettait l'une<br />
<strong>de</strong>vant. l'autre <strong>de</strong>rrière, mandoga. à la jupe tressée <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> raphia,<br />
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