Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...
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111- LE DECES ET LES FUNERAILLES<br />
101<br />
Jadis, lorsqu'un homme mourait, les anciens <strong>de</strong> sa famille, après<br />
l'avoir dévêtu et étendu sur la natte où il était décédé, lavaient<br />
soigneusement son corps et le frottaient à l 'huile <strong>de</strong> palme.<br />
On transportait ensuite le cadavre dans la case à palabres, ou Kumba,<br />
où il restait exposé <strong>de</strong>ux à trois jours, revêtu <strong>de</strong> ses plus beaux atours. Il<br />
était veillé par ses femmes en pleurs et qui hurlaient <strong>de</strong>s chants funèbres,<br />
pendant que ses proches et amis clamaient ses louanges et se lamentaient<br />
sur sa disparition. Ceci était fait pour apaiser la colère <strong>de</strong> l'âme du disparu,<br />
mécontente <strong>de</strong> sa nouvelle condition. Pour ne pas encourir ses nuisances,<br />
les survivants, femmes, parents et amis se marquaient le corps <strong>de</strong> tâches<br />
blanches et noires.<br />
Le soir qui précédait l'enterrement, les hommes dressaient <strong>de</strong>rrière le<br />
Kumba une sorte <strong>de</strong> paravent circulaire en feuilles <strong>de</strong> palmier. C'est dans<br />
cet enclos que l'on creusait la tombe du disparu. Il était donc interdit aux<br />
femmes et aux enfants <strong>de</strong> sortir cette nuit- là, parce que, expliquaient les<br />
anciens, le génie <strong>de</strong> la nuit, Ngé, <strong>de</strong>vait venir chercher le défunt et c'était<br />
un malheur pour un non-initié <strong>de</strong> voir ce génie.<br />
Le Ngé venait pour expliquer les causes <strong>de</strong> la mort: maléfices,<br />
mauvais œil, jalousie <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s ennemis ou <strong>de</strong>s siens. <strong>Les</strong> supposés<br />
coupables étaient amenés dare-dare pour confesser leurs torts à l'endroit du<br />
disparu. On jugeait séance tenante ces fautes, on passait <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s et le<br />
produit <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières <strong>de</strong>vait servir à payer les frais du festin <strong>de</strong>s<br />
funérailles.<br />
Après cela, le matin venu, on procédait à l'enterrement. Devant la<br />
tombe, le chef <strong>de</strong> famille prononçait l'éloge funèbre du disparu, le<br />
chargeait <strong>de</strong>s messages à l'intention <strong>de</strong>s ancêtres. S'il y avait un oncle, il<br />
en faisait autant, ou, le cas échéant, un membre <strong>de</strong> sa classe d'âge, ou <strong>de</strong> sa<br />
confrérie. Alors on appelait les fossoyeurs et on leur donnait l'ordre<br />
d'inhumer par ces paroles rituelles: Ngé mi yonog mbinl (Allez donner le<br />
cadavre à Ngé).<br />
Le défunt, ficelé dans un pagne ou une natte, est étendu sur le dos au<br />
fond <strong>de</strong> la tombe, la tête dans la direction du soleil couchant, ses effets<br />
préférés à ses côtés. Au - <strong>de</strong>ssus du corps on disposait plusieurs feuilles <strong>de</strong><br />
palmier ou <strong>de</strong>s palmes, <strong>de</strong> façon que la terre qui doit combler la fosse ne<br />
soit pas en contact avec le cadavre. Quelquefois, on aménageait une<br />
<strong>de</strong>uxième cavité dans un coin. Cette espèce <strong>de</strong> tombe s'appelait Likan li