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Les Bassa Du Ca ... Marcel eugène WOGNON).pdf - Rencontre de ...

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Disons que toutes ces femmes avaient chacune sa case, sa plantation,<br />

ses cabris, ses poules, ceci pour respecter le serment prononcé le jour du<br />

mariage qui dispose que l'homme est tenu <strong>de</strong> :<br />

1) donner une case particulière à sa femme;<br />

2) lui fournir <strong>de</strong>s ustensiles nécessaires (marmites, nattes), les outils<br />

<strong>de</strong> culture (houe, machette) ;<br />

3) débroussailler une superficie assez vaste pour y établir une<br />

plantation;<br />

4) gar<strong>de</strong>r une part équitable dans les faveurs octroyées <strong>de</strong> manière<br />

que les préférences pour les autres ne soient pas trop manifestes.<br />

En un mot, il <strong>de</strong>vait prendre soin <strong>de</strong> sa femme et la gar<strong>de</strong>r, même en<br />

cas <strong>de</strong> maladie, comme une acquisition précieuse.<br />

Bien qu'égales en traitement comme le voulait la coutume, l'autorité<br />

<strong>de</strong> la première femme sur l'ensemble <strong>de</strong> ses co-épouses (ses bambala)<br />

n'était pas chose à négliger.<br />

Le fait qu'elle désigne les autres épouses sous le nom <strong>de</strong> Bakila<br />

montre qu'elles sont soumises à elle et cela sans contestation. Comme le<br />

nom nkila l'indique, leur rôle est <strong>de</strong> lui servir <strong>de</strong> commissionnaires.<br />

Pour le Basaa ancien, être célibataire c'est être assimilé à une sorte<br />

d'esclave, Nkoi; avoir une seule femme, c'est s'exposer aussi à une<br />

raillerie peu flatteuse. On vous considérait comme un écureuil qui n'a<br />

qu'une seule épouse parce qu'il ne sait pas construire <strong>de</strong> case, Nwaa wada,<br />

wee hiko paa. Mourir sans héritier était considéré comme un malheur,<br />

puisque sans héritier, pas <strong>de</strong> culte. Aussi certains hommes sont arrivés à<br />

épouser jusqu'à 300 femmes (cas du feu chef mangele Ma Yoko) pour<br />

s'assurer un héritier.<br />

En même temps que la polygamie renforçait le foyer d'un homme et<br />

l'enrichissait par là mênle, elle pemlettait aussi à ceux qui n'avaient pas eu<br />

assez <strong>de</strong> bonheur avec leurs premières épouses <strong>de</strong> s'assurer. après la mort,<br />

les bienfaits du culte. Ainsi donc, économiquement et religieusement, pour<br />

la mentalité <strong>de</strong> l'époque, la polygamie n'était pas le péché véniel comme<br />

clament certains penseurs superficiels sur les us et coutumes africains,<br />

mais un acte beaucoup plus rationnel et même hautement religieux. Se<br />

préoccuper <strong>de</strong> l'au - <strong>de</strong>là, c'est le propre <strong>de</strong> toute religion, et c'est aussi la<br />

raison d'être <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> tout homme.<br />

La polygamie, sur le plan <strong>de</strong>s relations entre les peuples, différents<br />

évi<strong>de</strong>mment, créait <strong>de</strong>s liens d'amitié et <strong>de</strong>s alliances très poussées entre<br />

eux. ce qui assurait la paix propice à tout épanouissement. Il faut noter que<br />

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