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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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En revanche, il ne semble pas y avoir <strong>de</strong> lien entre le réchauffement <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> mer superficielle<br />

<strong>et</strong> l'accélération <strong>de</strong>s introductions <strong>de</strong> MPOs en Méditerranée (Verlaque <strong>et</strong> Boudouresque,<br />

2004 ; Boudouresque <strong>et</strong> Verlaque, 2010, 2012).<br />

Les rivages continentaux <strong>de</strong> la Méditerranée sont bien sûr eux aussi concernés par les introductions<br />

d'espèces : on peut citer en particulier le mimosa <strong>de</strong>s fleuristes Acacia <strong>de</strong>albata sur<br />

la Côte d'Azur (en provenance d'Australie), le figuier <strong>de</strong> barbarie Opuntia ficus-indica (Amérique<br />

du Sud), les griffes <strong>de</strong> sorcières Carpobrotus edulis <strong>et</strong> C. acinaciformis 102 (Afrique du<br />

Sud) <strong>et</strong> l'herbe <strong>de</strong> la pampa Corta<strong>de</strong>ria selloana (Amérique du Sud) (Brunel, 2003 ; Suehs <strong>et</strong><br />

al., 2004). En Corse, où les espèces introduites représentent 6% <strong>de</strong> la flore 103 , une accélération<br />

sensible du rythme <strong>de</strong>s introductions a été notée <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1980s (Jeanmonod,<br />

1998). Les espèces introduites représentent également 6% <strong>de</strong> la flore <strong>de</strong> magnoliophytes<br />

<strong>de</strong>s îles Baléares (Vila <strong>et</strong> Muñoz, 1999). Ce sont les eaux douces qui sont toutefois les<br />

plus fortement marquées par les introductions (Rosecchi <strong>et</strong> al., 1997 ; Renard <strong>et</strong> al., 2000 ;<br />

Bedarf <strong>et</strong> al., 2001 ; Elvira <strong>et</strong> Almodóvar, 2001 ; Carrog<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2005 ; Hamilton <strong>et</strong> al.,<br />

2005) : dans la Seine, il y avait autrefois 33 espèces <strong>de</strong> téléostéens ; 19 ont été introduites, 7<br />

ont disparu (les espèces rhéophiles) ; il y en a aujourd'hui 45 ; c<strong>et</strong>te augmentation <strong>de</strong> la diversité<br />

spécifique est toutefois illusoire, puisque ce sont les mêmes espèces que l'on r<strong>et</strong>rouve<br />

dans toutes les rivières d'Europe, <strong>et</strong> que la diversité gamma a donc diminué. En Espagne, 20<br />

<strong>de</strong>s 70 espèces <strong>de</strong> téléostéens d'eau douce sont introduites ; sur les 50 espèces indigènes, 41<br />

sont menacées, dont 18 en danger critique (Rico, 2006).<br />

En Amérique du Nord, le nombre d'espèces introduites <strong>de</strong> magnoliophytes <strong>et</strong> <strong>de</strong> filicophytes<br />

continentales augmente linéairement, <strong>de</strong>puis 1930, si l'on se place à l'échelle <strong>de</strong>s Etats pris<br />

isolément (Washington, Oregon, Idaho, Montana, Wyoming) ou <strong>de</strong> groupes d'Etats ; il y a en<br />

revanche accélération si l'on se place à l'échelle <strong>de</strong>s comtés (Stohlgren <strong>et</strong> al., 2008).<br />

Aux îles Galápagos, la flore terrestre comptait environ 500 espèces au 16 ième siècle ; près <strong>de</strong><br />

300 espèces ont été introduites <strong>de</strong>puis, soit près d'une espèce par an (Magee <strong>et</strong> al., 2001).<br />

Dans les Grands Lacs d'Amérique du Nord, les introductions d'espèces se sont accélérées<br />

entre le 19 ième siècle <strong>et</strong> la fin du 20 ième siècle (Tabl. XVII). En Tchéquie, au contraire, le<br />

rythme <strong>de</strong>s introductions <strong>de</strong> magnoliophytes terrestres est linéaire <strong>de</strong>puis le début du 18 ième<br />

siècle (Pyšek <strong>et</strong> al., 2003).<br />

En Méditerranée, la principale région donneuse, pour les MPOs marins, est l'océan Pacifique<br />

(Tabl. XVIII). Par ailleurs, d'un point <strong>de</strong> vue biogéographique, la plupart <strong>de</strong>s espèces introduites<br />

proviennent <strong>de</strong>s mers tempérées (Tabl. XIX), ce qui est logique puisque la Méditerranée<br />

est une mer tempérée. Les changements <strong>de</strong>puis 1960 (par exemple l'accroissement <strong>de</strong><br />

l'importance <strong>de</strong>s espèces provenant <strong>de</strong>s mers tropicales) ne sont pas significatifs, tout au<br />

moins pour les MPOs (Boudouresque <strong>et</strong> Verlaque, 2002b, 2010, 2012). En Amérique du<br />

Nord, c'est l'Indo-Pacifique qui est la principale région donneuse d'‘invertébrés’ <strong>et</strong> <strong>de</strong> MPOs<br />

marins (Ruiz <strong>et</strong> al., 2000).<br />

102 Les <strong>de</strong>ux espèces se ressemblent morphologiquement, mais les fleurs <strong>de</strong> Carpobrotus edulis sont jaunes,<br />

alors que celles <strong>de</strong> C. acinaciformis sont roses (Laurence Affre, com. pers.).<br />

103 Si l'on ajoute aux espèces introduites (c'est-à-dire naturalisées) les espèces dites ‘adventices’ <strong>et</strong> ‘subspontanées’,<br />

c'est-à-dire non naturalisées, ce pourcentage atteint 17% <strong>de</strong> la flore terrestre <strong>de</strong> Corse (Jeanmonod,<br />

1998).<br />

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