invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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chaeplastida) a été introduit une première fois sur la côte d'Azur, mais une <strong>de</strong>uxième souche 90<br />
a été introduite ultérieurement en Tunisie (Jousson <strong>et</strong> al., 2000 ; Meusnier <strong>et</strong> al., 2004), puis<br />
une troisième en Turquie (Cevik <strong>et</strong> al., 2007). Au Canada atlantique, Kusakina <strong>et</strong> al. (2006)<br />
ont montré que plusieurs souches sont à l'origine <strong>de</strong> la population actuelle <strong>de</strong> Codium fragile<br />
(chlorobiontes, Archaeplastida). Dans le domaine continental, la sur-introduction est illustrée<br />
par le moineau européen Passer domesticus, arrivé sans doute <strong>de</strong> nombreuses fois en Amérique<br />
du Nord (Sakai <strong>et</strong> al., 2001). Toutefois, on connaît <strong>de</strong>s introductions réussies à partir<br />
d'un très p<strong>et</strong>it nombre d'individus (Simberloff, 1995). Aux Pays-Bas, le nombre d’espèces<br />
introduites par l’ostréiculture, entre 1960 <strong>et</strong> 2010, n’est pas corrélé avec l’importance <strong>de</strong>s importations<br />
d’huîtres, ce qui ne supporte pas la PPH (Haydar <strong>et</strong> Wolff, 2011). Sur l’île Victoria<br />
(Argentine), les forestiers ont planté 130 espèces d’arbres exotiques ; la comparaison du<br />
nombre d’individus plantés, du nombre <strong>de</strong> sites où ils ont été plantés <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur abondance<br />
après 80 années, pour 18 <strong>de</strong> ces espèces, ne révèle pas <strong>de</strong> lien <strong>et</strong> ne supporte donc pas non<br />
plus la PPH (Nuñez <strong>et</strong> al., 2011).<br />
Fitness<br />
0<br />
Densité <strong>de</strong>s<br />
individus<br />
Fitness<br />
0<br />
Densité <strong>de</strong>s<br />
individus<br />
Fitness<br />
0<br />
78<br />
Densité <strong>de</strong>s<br />
individus<br />
Fig. 46. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s individus<br />
sur la fitness. A gauche :<br />
pas d'eff<strong>et</strong> Allee. Au milieu : eff<strong>et</strong><br />
Allee moyen. A droite : eff<strong>et</strong> Allee<br />
fort. D'après Taylor <strong>et</strong> Hastings<br />
(2005), re<strong>de</strong>ssiné <strong>et</strong> modifié.<br />
Deux cas peuvent se présenter : (i) celui d'une espèce candidate préadaptée à être invasive,<br />
grâce à ses traits d'histoire <strong>de</strong> vie, à l'absence <strong>de</strong> ses parasites <strong>et</strong> prédateurs, <strong>et</strong>c. On dit qu'elle<br />
est adaptée ‘<strong>de</strong> naissance’ (born) ; (ii) <strong>et</strong> celui d'une espèce candidate ‘fabriquée’ (ma<strong>de</strong>),<br />
c'est à dire qui va acquérir ses caractères d'invasibilité après son arrivée, par exemple par mutation,<br />
polyploïdisation ou hybridation ; ces <strong>de</strong>rnières espèces ne représentent sans doute<br />
qu'une minorité <strong>de</strong> cas (Ellstrand <strong>et</strong> Schierenbeck, 2000) (cf § 4.12 <strong>et</strong> 5.5). Une espèce <strong>de</strong><br />
téléostéen d'eau douce, Coregonus albula, introduite dans le Nord <strong>de</strong> la Scandinavie dans les<br />
années 1980s, a modifié ses traits d'histoire <strong>de</strong> vie en moins <strong>de</strong> 20 ans : diminution <strong>de</strong> la vitesse<br />
<strong>de</strong> croissance, diminution <strong>de</strong> la fécondité <strong>et</strong> diminution <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> maturité sexuelle,<br />
en réponse à la faiblesse <strong>de</strong>s ressources alimentaires du milieu colonisé (Bohn <strong>et</strong> al., 2004).<br />
En milieu continental, les populations introduites <strong>de</strong> la poacée Phalaris arundinacea, dont la<br />
diversité génétique est supérieure à celle <strong>de</strong>s différentes populations d'Europe, d'où elle est<br />
originaire, du fait <strong>de</strong> multiples évènements d'introduction à partir <strong>de</strong> populations différentes,<br />
possè<strong>de</strong>nt une croissance <strong>et</strong> une capacité à se reproduire végétativement supérieures par rapport<br />
aux populations <strong>de</strong>s régions d’origine (Lavergne <strong>et</strong> Molofsky, 2007).<br />
Les parasites jouent sans doute un rôle important, bien que peu étudié. L'introduction d'une<br />
nouvelle espèce ne peut être couronnée <strong>de</strong> succès que si une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux conditions suivantes est<br />
remplie : (i) L'espèce candidate est insensible aux parasites <strong>de</strong>s espèces indigènes. (ii) L'espèce<br />
candidate est porteuse d'un parasite auquel elle est peu sensible (co-évolution dans la ré-<br />
90 Dans le cas <strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> Caulerpa taxifolia en Tunisie, on ne peut malheureusement pas exclure qu'il<br />
s'agisse d'une malveillance.