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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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ución y venta <strong>de</strong>l alga Caulerpa taxifolia’ 165 .Des dispositions similaires ont été adoptées par<br />

les gouvernements <strong>de</strong> la Comunitat Valenciana (Decr<strong>et</strong>o du 10 Mai 1994) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Baléares<br />

(1996), puis en Australie (1997) <strong>et</strong> aux USA (Meinesz <strong>et</strong> al., 2001). Depuis 2011, à l’échelle<br />

<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’Espagne, C. taxifolia est inscrite sur la ‘liste noire’ <strong>de</strong>s espèces qui ne peuvent<br />

être possédées, transportées, ni commercialisées, vivantes ou mortes, sauf autorisation<br />

administrative (recherche, santé, sécurité) concernant <strong>de</strong>s enceintes fermées (BOE, 2011).<br />

Aux USA, Caulerpa taxifolia a été inscrite sur la ‘US fe<strong>de</strong>ral noxious weed list’ le 15 Avril<br />

1999 (Simberloff, 2000 ; Walters <strong>et</strong> al., 2006).<br />

On remarquera que ces textes, s'ils ont le mérite d'exister, sont bien tardifs, puisqu'ils interviennent<br />

après que c<strong>et</strong>te espèce se soit échappée d'un aquarium, <strong>et</strong> très partiels, car ils ne règlent<br />

pas un problème qui est beaucoup plus général, celui du commerce <strong>de</strong>s espèces exotiques<br />

(Boudouresque <strong>et</strong> Ribera, 1994). En outre, ils sont peu efficaces face au e-commerce ;<br />

Walters <strong>et</strong> al. (2006) remarquent que C. taxifolia, en dépit <strong>de</strong> l'interdiction <strong>de</strong> sa commercialisation<br />

aux USA, y est proposée par 30 sites intern<strong>et</strong>.<br />

12. L'éradication ou le contrôle <strong>de</strong>s espèces introduites<br />

L'éradication (complète ou partielle) d'une espèce marine introduite génératrice <strong>de</strong> nuisances<br />

est certainement très difficile, voire impossible en l'état actuel <strong>de</strong>s connaissances <strong>et</strong> <strong>de</strong>s techniques,<br />

sauf peut-être si elle est mise en oeuvre très rapi<strong>de</strong>ment. Simberloff (2000) remarque<br />

avec justesse que Caulerpa taxifolia (MASS) aurait pu être facilement éradiquée à Monaco en<br />

1984, quand elle n'occupait que 1 m², <strong>et</strong> même en 1989, quand elle occupait 1 ha. Par ailleurs,<br />

l'intérêt d'un traitement précoce est qu'il peut faire appel à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s non-spécifiques, dans<br />

la mesure où les dégats éventuels sur <strong>de</strong>s espèces non-cibles restent limités <strong>et</strong> donc supportables<br />

(Galil, 2002). Enfin, une intervention précoce perm<strong>et</strong> d'exploiter le handicap (aux<br />

faibles <strong>de</strong>nsités initiales) <strong>de</strong>s espèces qui présentent un eff<strong>et</strong> Allee (Taylor <strong>et</strong> Hastings, 2005).<br />

Malheureusement, peu <strong>de</strong> recherches ont été effectuées dans ce domaine. Les seuls succès<br />

dans l'éradication, en milieu marin, concernent la moule Mytilopsis sallei en Australie, un<br />

parasite d'abalone en Californie <strong>et</strong> le chromobionte Ascophyllum nodosum en Californie (Kaiser,<br />

2000 ; Galil, 2002 ; Miller <strong>et</strong> al., 2004). En fait, plutôt que l'éradication, l'objectif réaliste<br />

est généralement le contrôle (control), c'est-à-dire le maintien <strong>de</strong>s effectifs à un niveau acceptable,<br />

ou le confinement (containment), c'est-à-dire le maintien dans une aire géographique<br />

déterminée (Dorchada <strong>et</strong> al., 1990 ; Eno <strong>et</strong> al., 1997 ; Simberloff, 1995, 1998 ; Schmitz <strong>et</strong><br />

Simberloff, 1997 ; Forrest, 2000 ; Clout, 2002 ; Courchamp <strong>et</strong> al., 2003). C'est la stratégie<br />

maintenant adoptée en Méditerranée, dans le cas du chlorobionte Caulerpa taxifolia 166 (Cottalorda<br />

<strong>et</strong> al., 2011). Quoi qu'il en soit, le défaitisme <strong>de</strong>s gestionnaires <strong>de</strong> l'environnement marin<br />

face aux introductions d'espèces (‘On ne peut rien faire’ ; ‘La dispersion <strong>de</strong>s propagules<br />

par les courants est trop rapi<strong>de</strong>’, puis ‘il est trop tard’) (Watson-Wright, 2005) est peut-être<br />

en partie infondé (Thresher <strong>et</strong> Kuris, 2004).<br />

165 Traduction : dans les limites territoriales <strong>de</strong> la Catalogne, l'interdiction <strong>de</strong> la commercialisation, <strong>de</strong> la distribution<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong> l'algue Caulerpa taxifolia.<br />

166 Une telle stratégie, qui consiste à ‘sanctuariser’ les régions où Caulerpa taxifolia n'est pas encore présente,<br />

ou présente sous forme <strong>de</strong> colonies <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites dimensions, est rendue possible par le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong><br />

l'espèce. En eff<strong>et</strong>, celle-ci ne semble pas se reproduire <strong>de</strong> façon sexuée, mais par <strong>de</strong>s boutures qui ne sont disséminées<br />

que sur <strong>de</strong> courtes distances : 80% <strong>de</strong>s boutures issues d'une colonie sont dispersées à moins <strong>de</strong> 150 m<br />

<strong>de</strong> distance, <strong>et</strong> les autres ne s'éloignent pas <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 800 m <strong>de</strong> la source (Coquillard <strong>et</strong> Hill, 1997).<br />

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