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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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Les métho<strong>de</strong>s envisagées, expérimentées <strong>et</strong>/ou effectivement mises en œuvre en milieu marin<br />

sont assez variées : métho<strong>de</strong>s manuelles, mécaniques, chimiques <strong>et</strong> <strong>biologiques</strong> (voir § 12.2 <strong>et</strong><br />

12.3). L'analyse <strong>de</strong>s structures génétiques <strong>de</strong>s populations introduites <strong>et</strong> leur comparaison<br />

avec celles <strong>de</strong>s populations d'origine est susceptible <strong>de</strong> fournir, non seulement <strong>de</strong>s informations<br />

très importantes pour la lutte chimique <strong>et</strong> biologique, mais aussi <strong>de</strong>s outils génétiques<br />

(Occhipinti Ambrogi, 1994) ; ces <strong>de</strong>rniers n'ont pas encore été développés en milieu marin.<br />

12.1. Les introductions anciennes<br />

Il existe généralement un consensus en ce qui concerne l'éradication ou le contrôle <strong>de</strong>s espèces<br />

introduites récemment, dans le cas où elles génèrent <strong>de</strong>s nuisances, où elles constituent<br />

une menace pour la biodiversité, <strong>et</strong> où c<strong>et</strong>te éradication est techniquement possible. En revanche,<br />

lorsqu'il s'agit d'introductions anciennes (entre 10 000 <strong>et</strong> 200 ans avant le présent), un<br />

tel consensus n'existe pas. Dans quelques cas, paradoxalement, <strong>de</strong>s espèces introduites très<br />

anciennement sont même considérées comme faisant partie du patrimoine naturel ; c'est le cas<br />

en particulier, en milieu continental, du cerf élaphe <strong>et</strong> du mouflon <strong>de</strong> Corse, ainsi que du<br />

bleu<strong>et</strong> Centaurea cyanus (Lambinon, 1994 ; Pascal <strong>et</strong> al.,1996a ; Coblentz, 1998).<br />

Les cas où l'éradication d'espèces anciennement introduites n'est pas justifiée sont les suivants<br />

(Chapuis <strong>et</strong> al., 1995 ; D'Antonio <strong>et</strong> Meyerson, 2002) : (i) L'espèce introduite remplit <strong>de</strong>s<br />

fonctions écologiques importantes qui ne sont plus assurées par <strong>de</strong>s espèces indigènes disparues.<br />

(ii) L'espèce introduite constitue la proie majeure ou le compétiteur d'une autre espèce<br />

introduite qui, en son absence, pourrait se tourner vers <strong>de</strong>s espèces indigènes ou accentuer sa<br />

pression <strong>de</strong> compétition envers ces <strong>de</strong>rnières. (iii) L'espèce introduite limite les populations<br />

d'autres espèces introduites dont le développement <strong>de</strong>s populations pourrait avoir <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s<br />

indésirables sur les communautés dans leur ensemble (prédation, compétition). Par exemple, à<br />

Chypre, le téléostéen lessepsien Siganus luridus broute activement une autre espèce introduite,<br />

Caulerpa racemosa (Lundberg <strong>et</strong> al., 1999). (iv) L'espèce introduite perm<strong>et</strong>, par son<br />

impact, le maintien <strong>de</strong> communautés spécifiques à valeur patrimoniale.<br />

12.2. Les techniques manuelles, mécaniques <strong>et</strong> chimiques en milieu marin<br />

L'éradication manuelle <strong>de</strong> la phéophycée Sargassum muticum a été tentée en Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne<br />

<strong>et</strong> s'est traduite par un échec (Gray <strong>et</strong> Jones, 1977 ; Farnham, 1980). Du reste, dans les<br />

Asturies (Espagne), Sánchez-Fernán<strong>de</strong>z (2005) montre que l'arrachage <strong>de</strong> S. muticum a peu<br />

d'eff<strong>et</strong>s immédiats sur les MPOs <strong>de</strong> la communauté envahie (flaques intertidales). Dans le cas<br />

<strong>de</strong> Caulerpa taxifolia (MAAS) (chlorobiontes), l'arrachage manuel (avec découpage du substrat<br />

s’il est meuble) a été pratiqué sur <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites taches isolées ; il a permis d'éradiquer avec<br />

succès, ou au moins <strong>de</strong> limiter l'extension, <strong>de</strong> plus d'une quinzaine <strong>de</strong> stations <strong>de</strong> quelques m²<br />

<strong>de</strong>s Alpes-Maritimes, du Var <strong>et</strong> <strong>de</strong> Croatie (Meinesz <strong>et</strong> al., 1995b, 1997 ; Heydrickx <strong>et</strong> Pironneau,<br />

2011), en particulier celle <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> Port-Man, dans le Parc national <strong>de</strong> Port-Cros<br />

(Cottalorda <strong>et</strong> al., 1996, 2011) <strong>et</strong> dans celui <strong>de</strong> Barbat en Croatie (Zuljevic <strong>et</strong> Antolic, 2001b).<br />

Aux Baléares, l'arrachage manuel d'une tache plus importante (200 m² répartis sur 2 ha) a<br />

permis d'en bloquer l'expansion ; C. taxifolia reste toutefois présente, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ours réguliers<br />

sur le site pour arracher les repousses se sont avérés nécessaires (Riera <strong>et</strong> al., 1994 ; Henocque,<br />

1997). En outre, l'arrachage manuel peut générer la dissémination involontaire <strong>de</strong><br />

boutures (Glasby <strong>et</strong> al., 2005). Dans le cas <strong>de</strong> Caulerpa cylindracea (= C. racemosa var. cy-<br />

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