invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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public <strong>et</strong> est donc également contre-productif (K. Krajick in Clergeau <strong>et</strong> Nuñez, 2006 ; mais<br />
voir Simberloff, 2006a).<br />
Pourtant, les introductions d'espèces rem<strong>et</strong>tent en cause les politiques <strong>de</strong> conservation, en<br />
même temps que les équilibres entre usages <strong>et</strong> patrimoine naturel qui sont la pierre angulaire<br />
<strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> développement durable (Fig. 110 ; Bright, 1998 ; Boudouresque <strong>et</strong> Verlaque,<br />
2005).<br />
Invasive species<br />
un<strong>de</strong>rmine the<br />
policies of protection<br />
of the biodiversity<br />
Species<br />
diversity<br />
Ecosystem<br />
diversity<br />
Tourism<br />
One of the most worrying forms<br />
of human impact. Irreversible at<br />
human scale. No limit in space.<br />
Increase with time<br />
Invasive<br />
species<br />
Fisheries<br />
Public health<br />
Impact on tourism:<br />
perhaps the most<br />
worrying in the<br />
Mediterranean<br />
Aquaculture<br />
Marine Protected<br />
Areas Regional integrated management<br />
There would no longer be<br />
any point in s<strong>et</strong>ting up<br />
MPAs if it were merely to<br />
protect invasive species<br />
Economic impact may be greater than the<br />
ecological impact. But costs are externalized:<br />
those who pay are unaware of doing so<br />
191<br />
Fig. 110. Interactions entre les politiques<br />
<strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s habitats, les<br />
activités économiques <strong>et</strong> les espèces<br />
introduites. Flèches rouges = impacts<br />
négatifs ; flèches bleues = impacts positifs<br />
; flèches noires = commentaires.<br />
D'après Boudouresque <strong>et</strong> Verlaque<br />
(2005).<br />
Contrairement à la plupart <strong>de</strong>s grands pays développés (USA, Canada, Australie, Nouvelle<br />
Zélan<strong>de</strong>, Suisse, <strong>et</strong>c.), la France ne dispose pratiquement d'aucune législation en la matière.<br />
De ce point <strong>de</strong> vue, sa législation diffère peu <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l'Ouganda, du Mali <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />
plupart <strong>de</strong>s pays méditerranéens. Ce n'est sans doute pas un hasard si plus <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s introductions<br />
d'espèces marines en Europe ont eu la France pour pays d'arrivée. Curieusement, la<br />
technostructure du Ministère <strong>de</strong> l'Environnement français a bloqué la mise en œuvre d'une Loi<br />
<strong>de</strong> 1995, votée à la quasi-unanimité (toutes tendances politiques confondues) par le Parlement<br />
<strong>de</strong> la République : les décr<strong>et</strong>s d'application <strong>de</strong> l'article concernant les introductions d'espèces<br />
n'ont en eff<strong>et</strong> jamais été publiés 191. C<strong>et</strong>te situation place la France, <strong>et</strong> la plupart <strong>de</strong>s autres<br />
pays méditerranéens, en contradiction formelle avec les nombreuses Conventions internationales<br />
qu'ils ont signées <strong>et</strong> ratifiées.<br />
Pourtant, la législation constitue certainement l'outil le plus efficace contre les introductions<br />
d'espèces. En eff<strong>et</strong>, l'éradication d'une espèce introduite est presque toujours impossible.<br />
Tout au plus peut-on la contrôler, c'est à dire en limiter les effectifs <strong>et</strong> donc l'impact à un niveau<br />
acceptable. En outre, le coût économique <strong>de</strong>s introductions d'espèces (éventuellement <strong>de</strong><br />
leur contrôle) est très largement supérieur à celui <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong>s introductions. Malheureusement,<br />
ces coûts sont externalisés : ceux qui ont (peut-être) tiré un bénéfice direct ou indirect<br />
d'une introduction (quelques individus ou groupes sociaux) ne sont pas ceux qui en paient<br />
les conséquences : les coûts sont en eff<strong>et</strong> payés par d'autres groupes sociaux, ou répartis sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong> la Société. La plupart <strong>de</strong>s gestionnaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hommes politiques ne sont pas<br />
191 Ce fait soulève par ailleurs une grave question : est-il acceptable, dans un Etat <strong>de</strong> Droit, que <strong>de</strong>s technocrates<br />
d'un ministère (en l'occurrence le Ministère <strong>de</strong> l'Environnement), non élus, refusent <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre une Loi<br />
votée par les élus <strong>de</strong> la Nation ? (Boudouresque <strong>et</strong> Verlaque, 2005).