invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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jourd'hui <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en relation <strong>de</strong> façon formelle une population d'une espèce introduite avec<br />
une population d'origine (population-source) (Coleman, 1996).<br />
Par exemple, la population <strong>de</strong> Bangia atropurpurea (rhodobiontes, Archaeplastida) <strong>de</strong>s<br />
Grands Lacs nord-américains est i<strong>de</strong>ntique (gène 18S rRNA) aux populations d'Europe, d'où<br />
elle provient probablement (Müller <strong>et</strong> al., 1998).<br />
Les souches <strong>de</strong> Caulerpa taxifolia (MAAS ; chlorobiontes, Archaeplastida) qui colonisent la<br />
Méditerranée sont différentes génétiquement, morphologiquement,<strong>et</strong> peut-être physiologiquement,<br />
<strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s souches tropicales 41 ; elles présentent en particulier une plus gran<strong>de</strong><br />
taille, une adaptation aux basses températures hivernales (jusqu'à 3 mois à 10°C) <strong>et</strong> il leur<br />
manque un intron dans le gène chloroplastien rbcL ; on r<strong>et</strong>rouve ces <strong>de</strong>rnières caractéristiques<br />
chez les populations <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Mor<strong>et</strong>on Bay, Brisbane (Queensland, Australie), dont<br />
elles pourraient provenir (Meinesz <strong>et</strong> al., 1995a ; Komatsu <strong>et</strong> al., 1997 ; Jousson <strong>et</strong> al., 1998,<br />
2000 ; Chisholm <strong>et</strong> al., 2000 ; Fama <strong>et</strong> al., 2002 ; Schaffelke <strong>et</strong> al., 2002 ; Williams <strong>et</strong> Grosholz,<br />
2002 ; Millar, 2004 ; Glasby <strong>et</strong> al., 2005 ; mais voir Glasby <strong>et</strong> Gibson, 2007).<br />
L'analyse <strong>de</strong> la physiologie <strong>de</strong> la reproduction (température, longueur du jour) d’Asparagopsis<br />
armata (Fig. 22 ; rhodobiontes, Archaeplastida) a montré que les populations <strong>de</strong> Méditerranée<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Atlantique correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>ux introductions différentes à partir <strong>de</strong> populations distinctes<br />
<strong>de</strong> l'Indo-Pacifique, <strong>et</strong> que l'Australie n'est sans doute pas la région d'origine (Guiry <strong>et</strong><br />
Dawes, 1992 ; mais voir Ní Chualáin <strong>et</strong> al., 2004). Les populations <strong>de</strong> Cladophora la<strong>et</strong>evirens<br />
(chlorobiontes, Archaeplastida) <strong>de</strong> l'Atlantique Nord <strong>et</strong> d'Australie sont génétiquement très<br />
proches ; il est donc probable que l'espèce soit introduite dans l'une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux régions 42 (Bot<br />
<strong>et</strong> al., 1990).<br />
34<br />
Fig. 22. Asparagopsis armata (rhodobiontes, Archaeplastida),<br />
espèce introduite dans l'Atlantique<br />
Nord <strong>et</strong> en Méditerranée, dans les années 1920s,<br />
à partir <strong>de</strong> l'Indo-Pacifique. A : Gamétogène haploï<strong>de</strong>.<br />
B : Sporogène diploï<strong>de</strong> (connu sous le<br />
nom <strong>de</strong> Falkenbergia rufolanosa). D'après Feldmann<br />
(1978).<br />
41 Trois souches <strong>de</strong> Caulerpa taxifolia sont présentes en Méditerranée : la souche principale (MAAS), introduite<br />
sur la Côte d'Azur <strong>et</strong> aujourd'hui répandue en Méditerranée occi<strong>de</strong>ntale, qui est celle qui a été diffusée par le<br />
commerce aquariologique, une <strong>de</strong>uxième souche découverte à Sousse (Tunisie) <strong>et</strong> une troisième souche découverte<br />
à Isken<strong>de</strong>rum (Turquie) (Jousson <strong>et</strong> al., 1998, 2000 ; Murphy <strong>et</strong> Schaffelke, 2003 ; Cevik <strong>et</strong> al., 2007).<br />
42 Curieusement, Bot <strong>et</strong> al. (1990) ne tirent pas c<strong>et</strong>te conclusion, mais élaborent une théorie confuse <strong>et</strong> laborieuse<br />
selon laquelle les facteurs écologiques (température) sont plus importants que la distance géographique<br />
dans l'isolement génétique.