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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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5.3. La région receveuse<br />

In<strong>de</strong>pendamment <strong>de</strong>s paramètres <strong>biologiques</strong> endogènes à l’écosystème vis-à-vis du taxon<br />

candidat à l’introduction (résistance ou facilitation), il est clair que les caractéristiques physico-chimiques<br />

<strong>de</strong> la région <strong>et</strong>/ou <strong>de</strong> l’habitat où arrivent les diaspores (= propagules) <strong>de</strong><br />

l’espèce candidate jouent un rôle déterminant dans le succès ou l’échec <strong>de</strong> l’introduction, puis<br />

dans le succès éventuel <strong>de</strong> l’invasion, comme le montrent Cebrian <strong>et</strong> Rodríguez-Pri<strong>et</strong>o (2012)<br />

à propos du rhodobionte Womersleyella s<strong>et</strong>acea en Méditerranée.<br />

Lonsdale (1999) a formalisé, sous la forme d'une équation simple, les relations entre région<br />

receveuse <strong>et</strong> nombre d'introductions réussies :<br />

E = IS<br />

E = nombre d'espèces introduites (dans un site, région, ou habitat)<br />

I = nombre d'espèces qui arrivent.<br />

S = taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s espèces qui arrivent (survivorship).<br />

Le terme I inclut la <strong>de</strong>nsité (nombre d'individus), la fréquence <strong>de</strong> leur arrivée <strong>et</strong> leur rythme<br />

d'arrivée (tempo). La Supply hypothesis suppose que S est à peu-près constant <strong>et</strong> que E dépend<br />

donc uniquement du nombre d'arrivants I. La Resistance hypothesis, au contraire, suppose<br />

que, pour un même I, E différera, car S diffère d'un site à l'autre (résistance aux <strong>invasions</strong>,<br />

ou son contraire, susceptibilité = invasibilité) (Ruiz <strong>et</strong> al., 2000). Selon Lonsdale<br />

(1999), S est un facteur complexe (S1 S2 S3 … Sn ) qui prend en compte tous les attributs du<br />

milieu receveur (conditions environnementales, prédateurs, parasites, pathogènes, <strong>et</strong>c.). Malgré<br />

la difficulté qu'il y a à entrer dans le détail <strong>de</strong> l'équation <strong>et</strong> les résultats contradictoires qui<br />

peuvent apparaître pour chaque paramètre S1-n pris isolément (voir plus bas), c'est la resistance<br />

hypothesis qui se vérifie, c'est-à-dire que le milieu receveur joue un rôle fort dans le<br />

succès ou dans l'échec <strong>de</strong>s <strong>invasions</strong> (Ruiz <strong>et</strong> al., 2000). La question est plutôt <strong>de</strong> savoir :<br />

quelle est l'ampleur réelle <strong>de</strong>s variations d'un site ou d'un habitat à l'autre, compte-tenu <strong>de</strong> la<br />

difficulté qu'il y a pour éliminer les nombreux biais <strong>de</strong>s données observées ? (Ruiz <strong>et</strong> al.,<br />

2000). Ces <strong>de</strong>rniers auteurs proposent <strong>de</strong> modifier comme suit l'équation <strong>de</strong> Lonsdale :<br />

n<br />

I = Σ (PSi) (Ri) (Bi)<br />

i = 1<br />

I = nombre d'espèces introduites dans un site, une région ou un habitat.<br />

PS = arrivée <strong>de</strong> propagules (propagule supply).<br />

R = résistance aux <strong>invasions</strong>.<br />

B = biais.<br />

i – n = les n espèces considérées.<br />

Divers facteurs peuvent expliquer la susceptibilité ou la résistance (invasability) <strong>de</strong>s écosystèmes<br />

aux <strong>invasions</strong> (biodiversité, compétitivité <strong>de</strong>s espèces indigènes, pression d'herbivorie,<br />

présence ou absence <strong>de</strong>s prédateurs <strong>et</strong> parasites <strong>de</strong> l'espèce introduite, perturbations, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong><br />

seront détaillés ci-<strong>de</strong>ssous. Levine <strong>et</strong> al. (2004) remarquent toutefois que la résistance <strong>de</strong><br />

l'écosystème natif se traduit plutôt par le maintien <strong>de</strong> l'abondance <strong>de</strong> l'espèce introduite à un<br />

niveau bas, plutôt que par son élimination. Il s'agit en quelque sorte <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> contrôle,<br />

opposée à celle d'éradication, telles que nous les développerons dans le chapitre 12.<br />

Charles Elton (Fig. 2), dans ‘The ecology of <strong>invasions</strong> by animals and plants’, ouvrage considéré<br />

à juste titre comme fondateur <strong>de</strong> la biologie <strong>de</strong>s <strong>invasions</strong> (Elton, 1958), considérait que<br />

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