05.07.2013 Views

invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

C'est sans doute par le fouling ou le clinging que sont arrivés, par exemple, le crustacé cirripè<strong>de</strong><br />

Elminius mo<strong>de</strong>stus, originaire <strong>de</strong> Nouvelle-Zélan<strong>de</strong> <strong>et</strong> observé en 1945 en Angl<strong>et</strong>erre 52<br />

(Harms, 1999), le rhodobionte Acrothamnion preissii, originaire du Pacifique <strong>et</strong> observé pour<br />

la première fois en Méditerranée à Livorno (Italie ; Cinelli <strong>et</strong> Sartoni, 1969), le rhodobionte<br />

Anotrichium yagii, originaire du Japon <strong>et</strong> <strong>de</strong> Corée, découvert au Brésil dans une région fréquentée<br />

par <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> ces pays (Horta <strong>et</strong> Oliveira, 2000) <strong>et</strong> l'ascidie Styela clava, originaire<br />

<strong>de</strong> Corée <strong>et</strong> sans doute apportée à Plymouth (Angl<strong>et</strong>erre) par <strong>de</strong>s bateaux qui participaient<br />

à la Guerre <strong>de</strong> Corée (Lutzen, 1999). On peut citer également le cas <strong>de</strong>s annéli<strong>de</strong>s Polydora<br />

limicola <strong>et</strong> Pseudopotamilla ocellata dans la région <strong>de</strong> Vladivostock (Russie) (Bagaveeva<br />

<strong>et</strong> Zvyagintsev, 2000).<br />

4.4. Les introductions acci<strong>de</strong>ntelles liées à l'aquaculture<br />

Les introductions acci<strong>de</strong>ntelles correspon<strong>de</strong>nt soit à <strong>de</strong>s espèces élevées (aquaculture en milieu<br />

marin) qui se sont échappées (voir § 4.1), soit à <strong>de</strong>s espèces accompagnatrices <strong>de</strong>s espèces<br />

élevées qui ont été transportées par l'homme d'un site à un autre : espèces épibiontes <strong>de</strong>s<br />

coquilles, espèces vagiles au milieu <strong>de</strong>s individus transportés, espèces parasites <strong>et</strong> espèces<br />

présentes dans le tube digestif mais non digérées <strong>et</strong> rej<strong>et</strong>ées avec les féces.<br />

Les introductions acci<strong>de</strong>ntelles d'espèces parasites ou accompagnatrices ont été comparées à<br />

<strong>de</strong>s ‘passagers clan<strong>de</strong>stins’. En milieu marin, c'est l'aquaculture qui est la principale cause<br />

d'introductions acci<strong>de</strong>ntelles 53. C'est le cas, dans l'étang <strong>de</strong> Thau (Languedoc, France), où 58<br />

espèces <strong>de</strong> MPOs originaires du Japon ont été introduites avec le naissain <strong>de</strong> l'huître Crassostrea<br />

gigas 54 : par exemple les chromobiontes Saccharina japonica, Sargassum muticum, Undaria<br />

pinnatifida (Fig. 25), les rhodobiontes Antithamnion nipponicum, Grateloupia turuturu,<br />

G. filicina var. luxurians <strong>et</strong> Chrysymenia wrightii, <strong>et</strong> le chlorobionte Ulva australis 55 (Pérez<br />

<strong>et</strong> al., 1981 ; Belsher <strong>et</strong> al., 1985 ; Ben Maiz <strong>et</strong> al., 1986, 1987 ; Verlaque <strong>et</strong> Riouall, 1989 ;<br />

Cabioch <strong>et</strong> al., 1997 ; Verlaque <strong>et</strong> al., 2007a, 2007b ; Boudouresque <strong>et</strong> al., 2011). Ces espèces<br />

sont présentes également dans <strong>de</strong> nombreuses autres lagunes littorales <strong>et</strong> le long <strong>de</strong>s rivages<br />

<strong>de</strong> Méditerranée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'Atlantique (Verlaque <strong>et</strong> al., 2007a, 2007b ; Baamon<strong>de</strong> López <strong>et</strong> al.,<br />

2007 ; Cecere <strong>et</strong> al., 2011). Le mollusque Crepidula fornicata a été introduit en Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne,<br />

à la fin du 19 ième siècle, car il accompagnait l'huître américaine Crassostrea virginica<br />

(Thieltges, 2005). Une fois introduit en France (fouling, à l'occasion du débarquement allié <strong>de</strong><br />

Normandie), il a été disséminé <strong>de</strong> parc en parc vers le Sud <strong>de</strong> la Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> en Méditerranée<br />

(Fig. 17) par les transports d'huîtres (Blanchard, 1995, 1999 ; Montaudouin <strong>et</strong> al., 1999). Les<br />

52 Elminius mo<strong>de</strong>stus a pu arriver sur la coque <strong>de</strong> navires <strong>de</strong> guerre qui revenaient du Pacifique (Minchin <strong>et</strong><br />

Eno, 2002).<br />

53 Elton (1958) a écrit, à propos <strong>de</strong> l’ostréiculture : ‘The greatest agency of all that spreads marine animals to<br />

new quarters of the world must be the business of oyster culture’.<br />

54 Entre 1968 <strong>et</strong> 1983, <strong>de</strong>s quantités plus ou moins importantes <strong>de</strong> naissain <strong>de</strong> Crassostrea gigas ont été importées<br />

dir<strong>et</strong>ement du Japon (baie <strong>de</strong> Mangoku-Ura, près <strong>de</strong> Sandaï). C'est entre 1971 <strong>et</strong> 1973 que les importations<br />

<strong>de</strong> naissain ont culminé : 150-200 t/an. Quatre jours après son départ du Japon (avion jusqu'à Paris, puis camion<br />

jusqu'à l'étang <strong>de</strong> Thau), le naissain était immergé. Le naissain était théoriquement trempé au préalable, pendant<br />

4 heures, dans <strong>de</strong> l'eau douce, afin d'éliminer les espèces accompagnatrices japonaises (Piquion, 1985). Toutefois,<br />

c<strong>et</strong>te opération était effectuée sous la seule responsabilité <strong>de</strong>s ostréiculteurs ; ce n'est pas trahir un grand<br />

secr<strong>et</strong> que <strong>de</strong> dire que l'opération n'était pas effectuée avec tout le sérieux qui aurait été nécessaire (quand toutefois<br />

elle était effectuée). En outre, le traitement à l'eau douce est inefficace pour éliminer les MPOs (Verlaque <strong>et</strong><br />

al., 2007).<br />

55 L’espèce a été signalée sous le nom d’Ulva pertusa, aujourd’hui considérée comme un synonyme d’U. australis<br />

(Couceiro <strong>et</strong> al., 2011).<br />

42

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!