invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
evanche, l'immersion <strong>de</strong>s huîtres dans <strong>de</strong> l'eau chau<strong>de</strong> (80-85°C pendant 3 s) détruit presque<br />
toutes les diaspores (= propagules) <strong>de</strong> MPOs, à l'exception <strong>de</strong>s Ulva tubulaires. Le trempage<br />
dans la saumure est moins efficace : <strong>de</strong>s Cladophora sp., <strong>de</strong>s Ulva tubulaires (chlorobiontes),<br />
<strong>de</strong>s ectocarpacées <strong>et</strong> Scytosiphon lomentaria (straménopiles) ainsi que Porphyra sp. <strong>et</strong> Stylonema<br />
alsidii (rhodobiontes) survivent (Verlaque <strong>et</strong> al., 2007).<br />
Par ailleurs, les dinobiontes présents dans le tube digestif <strong>de</strong>s mollusques, en particulier les<br />
dinobiontes toxiques, peuvent se r<strong>et</strong>rouver vivants dans leurs fèces (Hégar<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2008). Il<br />
en résulte que, lors du transport <strong>de</strong> mollusques entre bassins aquacoles, <strong>de</strong>s mesures sévères<br />
<strong>de</strong> quarantaine seraient nécessaires.<br />
11.6. Les eaux <strong>de</strong> ballast<br />
Trois options existent pour prévenir les introductions par les eaux <strong>de</strong> ballast : (i) le traitement<br />
chimique ou physique <strong>de</strong> ces eaux à bord <strong>de</strong>s bateaux, (ii) l'échange <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ballast avec<br />
<strong>de</strong> l'eau pompée en haute mer <strong>et</strong> (iii) l'utilisation <strong>de</strong> structures à terre pour recevoir <strong>et</strong> traiter<br />
ces eaux (Baxter, 1995 ; Matheickal <strong>et</strong> al., 2004).<br />
Le traitement chimique ou physique <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ballast pourrait se faire par la filtration, les<br />
UV, <strong>de</strong>s ultrasons, <strong>de</strong>s décharges électriques, la chaleur, la diminution du taux d'oxygène ou<br />
par l'addition <strong>de</strong> substances toxiques, telles que le glutaraldéhy<strong>de</strong> (Baxter, 1995 ; Mountfort <strong>et</strong><br />
al., 1999a, 1999b ; Webster <strong>et</strong> Raaymakers, 2002). Une température <strong>de</strong> 42 °C pendant 20 min<br />
tue 100% <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> l'huître Crassostrea gigas, <strong>de</strong> l'étoile <strong>de</strong> mer Coscinasterias calamaria<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong>s spores <strong>de</strong> la phéophycée Undaria pinnatifida (Mountfort <strong>et</strong> al., 1999b). Une température<br />
<strong>de</strong> 38 °C pendant 5 h tue non seulement les dinobiontes mais aussi leurs cystes (Webster<br />
<strong>et</strong> Raaymakers, 2002). Les UV (200 mW/s/cm²) détruisent 90-94% <strong>de</strong>s unicellulaires<br />
planctoniques (Webster <strong>et</strong> Raaymakers, 2002). Les coûts seraient toutefois très élevés. En<br />
outre, cela peut comporter <strong>de</strong>s risques sanitaires pour les opérateurs, nécessite un entraînement<br />
particulier pour les équipages, une diminution du volume <strong>de</strong>s ballasts <strong>et</strong> une augmentation<br />
<strong>de</strong>s temps d'arrêt <strong>de</strong>s bateaux (Baxter, 1995). La filtration <strong>et</strong> les UV semblent actuellement<br />
les solutions les plus réalistes (Boelens, 2002). Le principal problème consiste à définir<br />
<strong>de</strong>s normes, puisqu'une élimination <strong>de</strong> 100% <strong>de</strong>s organismes transportés est irréaliste (Boelens,<br />
2002). L'IMO (International Maritime Organisation) a envisagé <strong>de</strong> recomman<strong>de</strong>r une ou<br />
plusieurs <strong>de</strong>s mesures suivantes : (i) la <strong>de</strong>struction ou l'inactivation d'au moins 95% d'un ensemble<br />
défini <strong>de</strong> taxons, (ii) l'absence <strong>de</strong> quantités détectables d'organismes vivants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
100 µm, (iii) moins <strong>de</strong> 25 individus viables du zooplancton par litre <strong>et</strong> (iv) moins <strong>de</strong> 200 cellules<br />
viables <strong>de</strong> phytoplancton <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 100 µm/mL (Boelens, 2002).<br />
L'échange <strong>de</strong>s eaux (open-ocean ballast-water exchange), en cours <strong>de</strong> voyage, est l'option la<br />
moins coûteuse (Drake, 2002). C'est celle qui a été recommandée par l'IMO (Boelens, 2002)<br />
<strong>et</strong> qui a été adoptée par la Californie 164 (USA) <strong>de</strong>puis Janvier 2000 (Choi <strong>et</strong> al., 2005). Deux<br />
métho<strong>de</strong>s sont utilisées : (i) empty-refill ; les ballasts sont vidés puis re-remplis ; (ii) continuous<br />
flow-through ; le vidage <strong>et</strong> le remplissage sont simultanés ; dans ce cas, le volume d'eau<br />
échangé est d'environ trois fois le volume <strong>de</strong>s ballasts (Choi <strong>et</strong> al., 2005). C<strong>et</strong> échange n'est<br />
jamais total, compte-tenu <strong>de</strong> la configuration <strong>de</strong>s ballasts <strong>de</strong>s navires : environ 95% <strong>de</strong> l'eau<br />
est échangée (Baxter, 1995 ; Choi <strong>et</strong> al., 2005). L'échange <strong>de</strong>s eaux est particulièrement effi-<br />
164 Choi <strong>et</strong> al. (2005) signalent toutefois quelques bateaux qui entrent dans la baie <strong>de</strong> San Francisco sans avoir<br />
procédé à c<strong>et</strong> échange au large, par ignorance <strong>de</strong> la législation.<br />
168