invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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gastropo<strong>de</strong> lessepsien Cerithium scabridum <strong>et</strong> le téléostéen indigène Sparisoma cr<strong>et</strong>ense, est<br />
tel que, dans l’étage infralittoral, les producteurs primaires dressés (MPOs) sont presque absents<br />
(< 5 g/m²) ; le paysage sous-marin est celui <strong>de</strong> barren-grounds, zones <strong>de</strong> roche en apparence<br />
nue, avec un fin gazon <strong>de</strong> MPOs (Sala <strong>et</strong> al., 2011 ; Ballesteros, 2012). Le flux <strong>de</strong> carbone<br />
issu <strong>de</strong> la production primaire est donc dévié vers la voie <strong>de</strong>s herbivores ; le turnover <strong>de</strong><br />
la production primaire est alors plus rapi<strong>de</strong> que par la voie <strong>de</strong>s détritivores, ce qui a eu pour<br />
conséquence d’accroître la production secondaire <strong>de</strong>s grands téléostéens carnivores ; l’arrivée<br />
du téléostéen Fistularia commersonii, originaire <strong>de</strong> Mer Rouge, un piscivore qui peut mesurer<br />
jusqu’à 1.6 m <strong>de</strong> longueur, contribue également à renforcer ce compartiment trophique ; il se<br />
nourrit en particulier <strong>de</strong> calmars <strong>et</strong> <strong>de</strong>s téléostéens Spicara smaris, Boops boops <strong>et</strong> Mullus<br />
barbatus (Fig. 77 ; Boudouresque, 1999b ; Briggs, 2007 ; Noël <strong>et</strong> Meunier, 2010 ; Francour,<br />
2011). Globalement, dans l’étage infralittoral, la biomasse <strong>de</strong> téléostéens est toutefois plus<br />
faible, partout où les Siganus sont présents (Ballesteros, 2012). Au total, alors que l’écosystème<br />
du benthos infralittoral <strong>de</strong> substrat dur était plutôt contrôlé <strong>de</strong> bas en haut (bottomup),<br />
la pauvr<strong>et</strong>é en nutrients déterminant la pauvr<strong>et</strong>é en MPOs, il est aujourd’hui contrôlé <strong>de</strong><br />
haut en bas (top-down), les téléostéens piscivores <strong>et</strong> herbivores contrôlant les MPOs (Ballesteros,<br />
2012). De même, en Méditerranée occi<strong>de</strong>ntale, le crabe introduit Percnon gibbesi, qui<br />
est un herbivore, contribue à accroître l’importance <strong>de</strong> ce compartiment (Deu<strong>de</strong>ro <strong>et</strong> al.,2005).<br />
Herbivores<br />
Producteurs<br />
primaires<br />
Herbivores<br />
Producteurs<br />
primaires<br />
Herbivores<br />
Producteurs<br />
primaires<br />
Détritus<br />
Décomposeurs<br />
Détritus<br />
Décomposeurs<br />
Détritus<br />
Décomposeurs<br />
Prédateurs<br />
130<br />
D<strong>et</strong>ritivores<br />
Prédateurs<br />
Détritivores<br />
Prédateurs<br />
Détritivores<br />
Fig. 76. Modèle simplifié du<br />
fonctionnement <strong>de</strong> nombreux<br />
écosystèmes méditerranéens<br />
(par exemple, l'herbier à Posidonia<br />
oceanica). Les macroherbivores<br />
(par exemple l'oursin<br />
Paracentrotus lividus <strong>et</strong> le<br />
téléostéen Sarpa salpa) ne sont<br />
généralement pas très abondants.<br />
L'essentiel du flux <strong>de</strong><br />
carbone transite par les détritus.<br />
D'après Boudouresque <strong>et</strong><br />
al. (2005, 2006).<br />
Fig. 77. En Méditerranée orientale,<br />
l'arrivée <strong>de</strong>s téléostéens<br />
herbivores Siganus luridus <strong>et</strong> S.<br />
rivulatus dévie les flux <strong>de</strong> carbone<br />
vers la voie <strong>de</strong>s herbivores.<br />
D'après Boudouresque <strong>et</strong><br />
al. (2005, 2006).<br />
Fig. 78. Dans le Nord <strong>de</strong> la<br />
Méditerranée occi<strong>de</strong>ntale, l'introduction<br />
du chlorobionte<br />
Caulerpa taxifolia, une espèce<br />
pourvue <strong>de</strong> puissantes défenses<br />
chimiques contre les herbivores,<br />
accentue sans doute le flux<br />
<strong>de</strong> carbone par la voie <strong>de</strong>s détritivores.<br />
D'après Boudouresque<br />
<strong>et</strong> al. (2005, 2006).