invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
mon<strong>de</strong>, en particulier aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, en Chine <strong>et</strong> en France (bassin<br />
d'Arcachon) (Gray, 1986 ; Guenegou <strong>et</strong> Levasseur, 1993 ; Lambinon, 1998).<br />
Dans la baie <strong>de</strong> San Francisco (Californie, USA), un hybri<strong>de</strong> entre la spartine atlantique américaine<br />
Spartina alterniflora (introduite en Californie) <strong>et</strong> la spartine pacifique indigène S. foliosa<br />
se répand dans la zone intertidale, aux dépens <strong>de</strong>s peuplements <strong>de</strong> salicornes (Neira <strong>et</strong><br />
al., 2005 ; Hall <strong>et</strong> al., 2006 ; Grosholz, 2010).<br />
La caulerpe Caulerpa cylindracea (chlorobiontes) qui envahit la Méditerranée pourrait être un<br />
hybri<strong>de</strong>, bien que l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s souches parentes reste à établir <strong>et</strong> que l'hybridation soit sans<br />
doute ancienne, puisque c<strong>et</strong>te variété a été décrite du Sud-Ouest <strong>de</strong> l'Australie, où elle est indigène,<br />
il y a plus <strong>de</strong> 100 ans (Durand <strong>et</strong> al., 2002 ; Verlaque <strong>et</strong> al., 2003).<br />
Deux espèces <strong>de</strong> chabots (téléostéens) séparées <strong>de</strong>puis 1 Ma, Cottus perifr<strong>et</strong>um (bassin <strong>de</strong><br />
l'Escaut) <strong>et</strong> C. rhenanus (affluents du Rhin) sont entrées en contact par les canaux qui unissent<br />
les <strong>de</strong>ux bassins ; bien que ce contact existe <strong>de</strong>puis 200 ans, ce n'est que dans les années<br />
1980s que l'hybridation s'est produite ; en 20 ans environ, l'hybri<strong>de</strong>, dont le potentiel adaptatif<br />
diffère n<strong>et</strong>tement <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s espèces parentes, a colonisé le bas cours du Rhin, jusque là non<br />
occupé par les chabots (Fig. 35 ; Nolte <strong>et</strong> al., 2005).<br />
Cottus perifr<strong>et</strong>um<br />
Cottus rhenanus<br />
Cottus hybri<strong>de</strong><br />
Cottus gobio<br />
56<br />
Fig. 35. Aire <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s<br />
chabots (téléostéens) Cottus<br />
perifr<strong>et</strong>um (bassin <strong>de</strong> l'Escaut)<br />
<strong>et</strong> C. rhenanus (affluents du<br />
Rhin) <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur hybri<strong>de</strong> (le bas<br />
cours du Rhin). Le fait que C.<br />
perifr<strong>et</strong>um soit présent <strong>de</strong> part<br />
<strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la Manche s’explique<br />
par le fait que c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière<br />
n’existait pas, lors <strong>de</strong>s<br />
bas-niveaux océaniques qui caractérisent<br />
les maximums glaciaires<br />
du Pléistocène. D'après<br />
Nolte <strong>et</strong> al. (2005).<br />
Enfin, <strong>de</strong>ux espèces introduites peuvent s'hybri<strong>de</strong>r, comme c'est le cas <strong>de</strong>s magnoliophytes<br />
terrestres Carpobrotus edulis <strong>et</strong> <strong>de</strong> C. chilensis (Aizoaceae, Viridiplantae, Archaeplastida), en<br />
Californie (Schierenbeck <strong>et</strong> al., 2005). C'est également le cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong> Tamarix<br />
(Tamaricaceae, Archaeplastida) originaires d'Asie, T. chinensis <strong>et</strong> T. ramosissima, introduites<br />
aux USA ; curieusement, l'hybridation n'a pas été observée en Asie, alors que les aires <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux espèces se recouvrent ; par ailleurs, aux USA, l'hybridation implique également, bien<br />
que dans une moindre mesure, <strong>de</strong>ux espèces européennes, T. gallica <strong>et</strong> T. parviflora, réalisant<br />
une sorte d'hybridation à 4 partenaires (Gaskin <strong>et</strong> Schaal, 2002). C<strong>et</strong>te hybridation peut constituer<br />
un facteur <strong>de</strong> succès (Gammon <strong>et</strong> al., 2007).