invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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crépidules ; les sédiments fins <strong>et</strong> les obj<strong>et</strong>s plus gros que les crépidules (autres mollusques en<br />
particulier) sont rej<strong>et</strong>és à la mer. Les crépidules sont broyées <strong>et</strong> incinérées dans une usine à<br />
terre ; le résidu est utilisé pour l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s sols (éventuellement pour l'alimentation animale)<br />
(Soulas <strong>et</strong> al., 2001). Pour contrôler <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> Caulerpa taxifolia (MAAS) dont la<br />
surface est importante, en Méditerranée (Baléares <strong>et</strong> Croatie), on a utilisé l'arrachage par suceuse<br />
manipulée par un plongeur (Avon <strong>et</strong> al., 1994, 1996 ; Henocque, 1997 ; Zuljevic <strong>et</strong> Antolic,<br />
2001a). En Nouvelle-Zélan<strong>de</strong>, le contrôle <strong>de</strong>s spartines introduites (Spartina anglica, S.<br />
alterniflora <strong>et</strong> S. townsendii) est réalisé, en particulier, par fauchage, par brûlage, ou en les<br />
recouvrant avec <strong>de</strong>s bâches noires (Nicholls, 1998). Les bâches en plastique ont également<br />
été utilisées, avec succès, contre Caulerpa taxifolia (MAAS), en Croatie (Zuljevic <strong>et</strong> Antolic,<br />
1999, 2001a). En New South Wales (Australie), <strong>de</strong>s bâches en toile <strong>de</strong> jute se sont en revanche<br />
révélées peu efficaces contre c<strong>et</strong>te espèce (Glasby <strong>et</strong> al., 2005). Enfin, <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> C. taxifolia au moyen d'eau chau<strong>de</strong>, <strong>de</strong> carboglace <strong>et</strong> d'ultrasons n'ont pas été<br />
concluants (Avon <strong>et</strong> al., 1994, 1996 ; Escoub<strong>et</strong> <strong>et</strong> Brun, 1994 ; Henocque, 1997).<br />
Aux USA, pour détruire la moule zébrée Dreissena polymorpha, on a utilisé <strong>de</strong> l'eau chauffée<br />
à plus <strong>de</strong> 40 °C (ce qui dépasse sa tolérance) (Galil, 2002). En Nouvelle Zélan<strong>de</strong>, l'épave d'un<br />
chalutier coulé avec <strong>de</strong>s gamétogènes (phase haploï<strong>de</strong> microscopique, produisant <strong>de</strong>s gamètes)<br />
d’Undaria pinnatifida sur sa coque a été traitée par la chaleur (60 °C pendant plus <strong>de</strong><br />
5 s), afin d'éviter que l'espèce ne s'introduise aux îles Chatham ; l'opération a été un succès<br />
(Fig. 103 ; Wotton <strong>et</strong> al., 2004). Le chauffage a été envisagé pour traiter les effluents <strong>de</strong>s<br />
aquariums contenant Caulerpa taxifolia MAAS ; toutefois, à 72 °C pendant 60 ou 120 min, la<br />
mortalité <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière n'est pas totale (Williams <strong>et</strong> Schroe<strong>de</strong>r, 2004).<br />
174<br />
Fig. 103. Un plongeur traite à la chaleur<br />
l'épave d'un chalutier, en Nouvelle Zélan<strong>de</strong>,<br />
afin d'éviter qu’Undaria pinnatifida<br />
(chromobiontes, straménopiles) ne<br />
s'introduise à partir <strong>de</strong>s gamétogènes microscopiques<br />
fixés sur sa coque. Photo :<br />
New Zealand Diving and Salvage Ltd ; in<br />
Wotton <strong>et</strong> al. (2004).<br />
La lutte chimique a mauvaise presse dans le public <strong>et</strong> chez les déci<strong>de</strong>urs, en raison du souvenir<br />
<strong>de</strong>s premiers pestici<strong>de</strong>s très peu spécifiques <strong>et</strong> très rémanents (le DDT par exemple).<br />
Pourtant, il existe <strong>de</strong>s produits chimiques (comme le cuivre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nouvelle génération)<br />
sans danger pour la santé humaine, moins dangereux pour les écosystèmes que l'espèce<br />
invasive à combattre, <strong>et</strong> du reste largement utilisés par l'agriculture aussi bien que par les<br />
particuliers. Il est donc paradoxal que les déci<strong>de</strong>urs 169 les rej<strong>et</strong>tent souvent d'emblée.<br />
169 C'est le cas en France du Ministère <strong>de</strong> l'Environnement (Ministère <strong>de</strong> l'Ecologie <strong>et</strong> du Développement Durable),<br />
qui a longtemps interdit la lutte chimique contre Caulerpa taxifolia (Simberloff, 2000).