invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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conscients <strong>de</strong>s coûts économiques colossaux <strong>de</strong>s introductions d'espèces, persuadés qu'il<br />
s'agit surtout d'un problème écologique 192.<br />
L'absence <strong>de</strong> législation est d'autant plus regr<strong>et</strong>table que, en milieu marin, la très gran<strong>de</strong> majorité<br />
<strong>de</strong>s introductions auraient pu être facilement évitées, sans contraintes excessives pour le<br />
public ou pour les professionnels <strong>de</strong> la mer (Boudouresque, 1998b).<br />
L'outil législatif le plus efficace est certainement la mise en place <strong>de</strong> listes blanches d'espèces<br />
dont l'importation, le commerce <strong>et</strong> la possession sont autorisés. Les listes blanches sont basées<br />
sur l'inversion <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> la preuve (Watson-Wright, 2005). Il ne s'agit pas <strong>de</strong> démontrer<br />
que l'introduction d'une espèce aurait <strong>de</strong>s conséquences écologiques ou économiques négatives,<br />
ce que la science n'est jamais capable <strong>de</strong> démontrer <strong>de</strong> façon certaine, mais que l'introduction<br />
éventuelle <strong>de</strong> l'espèce n'aurait pas <strong>de</strong> conséquences négatives. Après tout, ce principe<br />
est largement appliqué dans le domaine <strong>de</strong> la pharmacologie, en général <strong>de</strong> façon satisfaisante<br />
(Watson-Wright, 2005).<br />
Le fait que les introductions d'espèces constituent l'impact humain dont les eff<strong>et</strong>s soient le<br />
moins prédictibles, dans un mon<strong>de</strong> où les gestionnaires veulent <strong>de</strong>s certitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s rec<strong>et</strong>tes <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s résultats prévisibles, a sans doute largement contribué à r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong><br />
l'ampleur du problème (Bright, 1998). Mais après tout, en économie, on se contente bien <strong>de</strong><br />
‘lois’ dont la capacité prédictive n'est pas toujours très gran<strong>de</strong> (ce qui est un euphémisme !).<br />
Du reste, les gestionnaires souhaîtent-ils vraiment que les introductions soient prédictibles ?<br />
Ricciardi <strong>et</strong> Rasmussen (1998) révèlent que l'introduction <strong>de</strong> la moule zébrée Dreissena polymorpha<br />
en Amérique du Nord avait été prédite par une étu<strong>de</strong> commanditée par le gouvernement<br />
canadien. Les conclusions <strong>et</strong> recommandations <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> ne furent pas suivies, <strong>et</strong><br />
la moule zébrée arriva effectivement. Pour un gestionnaire, comman<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s est-il seulement<br />
<strong>de</strong>stiné à ‘occuper’ les scientifiques <strong>et</strong> à ‘ach<strong>et</strong>er’ indirectement leur complicité ? C<strong>et</strong>te<br />
stratégie a été parfaitement illustrée, dans le cas <strong>de</strong> Caulerpa taxifolia, par le Ministère français<br />
<strong>de</strong> l'Environnement.<br />
Remerciements<br />
L'auteur tient à remercier Yolan<strong>de</strong> Bentosella, Joëlle Massei, Michèle Perr<strong>et</strong>-Boudouresque, Jean Vacel<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />
Allan Willsie pour leur ai<strong>de</strong> dans la recherche documentaire, Michèle Perr<strong>et</strong>-Boudouresque pour la relecture <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong> ouvrage, Vincent Gravez <strong>et</strong> Marc Verlaque pour les longues <strong>et</strong> stimulantes discussions sur les espèces introduites<br />
qui ont contribué à enrichir c<strong>et</strong> ouvrage, Enric Ballesteros, Benjamin Genovesi, M. Go<strong>de</strong>aux, Pierre Noël,<br />
Antoni Penaud, Chedly Raïs, M. Tavacchi <strong>et</strong> Jeanne Zaouali pour <strong>de</strong>s informations inédites ou <strong>de</strong>s corrections,<br />
ainsi que Laurence Affre pour la correction d'erreurs terminologiques dans le domaine <strong>de</strong> la génétique. Enfin,<br />
l’auteur doit à Alain Barcelo (Parc national <strong>de</strong> Port-Cros) une lecture critique <strong>et</strong> minutieuse <strong>de</strong> l’édition 2008 <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong> ouvrage, la correction <strong>de</strong> nombreuses fautes <strong>de</strong> frappe <strong>et</strong> <strong>de</strong> grammaire <strong>et</strong> la modification <strong>de</strong> passages peu<br />
clairs ou imprécis. Par avance, l’auteur remercie ceux qui voudront bien lui signaler les erreurs (<strong>de</strong> forme ou <strong>de</strong><br />
fond) qui lui ont échappé dans c<strong>et</strong>te nouvelle édition.<br />
192 … <strong>et</strong> donc d’un problème secondaire, même si, bien sûr, ils ne l'avouent pas.<br />
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