invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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vescens (arrachage, coupe <strong>de</strong>s grands arbres, utilisation <strong>de</strong> l'herbici<strong>de</strong> 2.4 D) ; l'opération semble<br />
un succès, mais <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ours sont nécessaires pour détruire les repousses <strong>et</strong> les germinations<br />
issues <strong>de</strong> la ‘banque <strong>de</strong> graines’ du sol (Meyer, 1996). (iv) Au Danemark <strong>et</strong> en Slovaquie, on<br />
procè<strong>de</strong> à l'arrachage manuel <strong>de</strong> l’apiacée (= ombellifère) géante Heracleum manteggazianum<br />
(= H. pubescens), originaire <strong>de</strong> Crimée ou du Sud-Est asiatique ; <strong>de</strong>s herbici<strong>de</strong>s ont également<br />
été essayés ; <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ours pendant 5-6 années consécutives sont nécessaires (Jørgensen, 1996 ;<br />
Ku<strong>de</strong>rava, 1998). (v) Dès que le capricorne chinois Anoplophora chinensis a été signalé en<br />
France 180, dans la région <strong>de</strong> Gien, les arbres contaminés ont été abattus <strong>et</strong> brûlés (Lhonoré <strong>et</strong><br />
Boug<strong>et</strong>, 2003).(vi) En Amérique du Nord (Texas) <strong>et</strong> centrale (Mexique, Nicaragua), <strong>de</strong>s lucilies<br />
bouchères (sorte <strong>de</strong> mouche) mâles stérilisées (irradiation aux rayons gamma) ont été relachées<br />
(100 millions d'individus, au Nicaragua) <strong>et</strong> ont permis <strong>de</strong> réduire significativement les<br />
populations <strong>de</strong> lucilie. (vii) En France, on vaporise les nids du frelon asiatique Vespa velutina<br />
avec <strong>de</strong> la cyperméthrine ou du SO2 ; en revanche, certains pièges sont peu sélectifs (seulement<br />
1% <strong>de</strong> frelons asiatiques parmi les insectes capturés) <strong>et</strong> la <strong>de</strong>struction mécanique <strong>de</strong>s<br />
nids est peu efficace (Rome <strong>et</strong> al., 2011).<br />
Dans les eaux douces <strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s (Sud-Ouest <strong>de</strong> la France), le Syndicat Mixte Géolan<strong>de</strong>s<br />
procè<strong>de</strong> chaque année, <strong>de</strong>puis 1988, à <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s plantes aquatiques introduites<br />
Ludwigia spp., Lagorosiphon major <strong>et</strong> Myriophyllum brasiliense. Les métho<strong>de</strong>s utilisées<br />
sont principalement l'arrachage manuel ou mécanique <strong>et</strong> les herbici<strong>de</strong>s. Le coût annuel<br />
dépasse 150 000 € (Oyarzabal, 1998). L'arrachage manuel a été privilégié pour la jussie Ludwigia<br />
dans le Parc naturel régional <strong>de</strong> Brière (France), bien que <strong>de</strong>s essais avec un herbici<strong>de</strong><br />
(le glyphosate) aient également été réalisés (Brunel, 2003 ; Damien, 2004). En Flori<strong>de</strong> (USA),<br />
le contrôle <strong>de</strong> la jacinthe d'eau Eichhornia crassipes, par <strong>de</strong>s moyens mécaniques <strong>et</strong> chimiques<br />
(2,4-D), a permis <strong>de</strong> réduire les surface couvertes <strong>de</strong> 48 500 ha dans les années 1950 à<br />
800-1 600 ha dans les années 1990s (Schmitz <strong>et</strong> Simberloff, 1997 ; Simberloff, 2000). En<br />
Afrique du Sud, un gigantesque programme <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s espèces introduites d'eau douce<br />
(WfW, Working for Water) a été lancé en 1995 ; en 15 ans, 1 Mha (sur les 9-10 Mha concernés)<br />
ont été traités avec succès ; l'arrachage <strong>de</strong> Eichhornia crassipes (l'une <strong>de</strong>s espèces invasives)<br />
est manuel (Koenig, 2009).<br />
Les éradications réussies concernent principalement les mammifères introduits dans <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites<br />
îles (jusqu'à 110 km²). On peut citer, par exemple, (i) l'éradication <strong>de</strong>s lapins européens<br />
Oryctolagus cuniculus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chèvres Capra hircus <strong>de</strong> l'île Ron<strong>de</strong> (île Maurice, Océan Indien),<br />
(ii) l'éradication <strong>de</strong>s lapins européens <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Santa Clara (221 ha), archipel Juan<br />
Fernan<strong>de</strong>z, Chili (Menvielle <strong>et</strong> al., 2010), (iii) l'éradication <strong>de</strong>s lapins européens à l'île Verte<br />
<strong>de</strong> Kerguélen <strong>et</strong> d'En<strong>de</strong>rby Island en Nouvelle Zélan<strong>de</strong>, (iv) l'éradication <strong>de</strong>s bovins Bos taurus<br />
dans une partie <strong>de</strong> l'île d'Amsterdam, (v) l'éradication <strong>de</strong>s chats <strong>de</strong> l'île Marion, (vi) l'éradication<br />
<strong>de</strong> la mangouste sur l'îl<strong>et</strong> à Fajou (Gua<strong>de</strong>loupe) en 2000-2001, afin <strong>de</strong> protéger <strong>de</strong>s<br />
sites <strong>de</strong> ponte <strong>de</strong>s tortues marines, (vii) l'éradication du surmulot Rattus norvegicus dans l'Archipel<br />
<strong>de</strong>s Sept-Iles, en Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'île Ulva en Nouvelle Zélan<strong>de</strong> <strong>et</strong> (viii) celle du rat noir<br />
Rattus rattus <strong>de</strong> l'île Lavezzu (73 ha ; Corse) en 2000. Au total, les rongeurs introduits ont été<br />
éradiqués avec succès d'environ 80 îles, <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong> (Chapuis <strong>et</strong> al., 1995 ; Clout, 1996 ;<br />
Pascal <strong>et</strong> al., 1996b ; Pascal, 1997 ; Coblentz, 1998 ; Strahm, 1998 ; Veitch, 1998 ; Martin <strong>et</strong><br />
al., 2000 ; Pascal <strong>et</strong> Chapuis, 2000 ; Pascal <strong>et</strong> Lorvellec, 2003). On peut toutefois citer, en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites îles, l'éradication réussie du ragondin 181Myocastor coypus en Angl<strong>et</strong>erre, en<br />
1990 ; il s'était échappé en 1932 <strong>de</strong> fermes où il était élevé pour la fourrure ; les premiers es-<br />
180 Contrairement aux capricornes européens, dont les larves ne se développent que dans <strong>de</strong>s bois morts, le capricorne<br />
chinois utilise <strong>de</strong>s bois vivants (Lhonoré <strong>et</strong> Boug<strong>et</strong>, 2003).<br />
181 Le ragondin est également nommé castor <strong>de</strong>s marais ou castor du Chili.<br />
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