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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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tion d'un iridovirus <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'unicellulaire eucaryote Marteilia refringens (Paramyxea) qui ont<br />

décimé les élevages <strong>de</strong> Crassostrea angulata <strong>et</strong> d'Ostrea edulis. Un autre unicellulaire parasite<br />

d'Ostrea edulis, Bonamia ostreae (Haplosporidia, Rhizaria), semble avoir été introduit en<br />

France avec <strong>de</strong>s huîtres Ostrea edulis en provenance <strong>de</strong> Californie, dans les années 1970s ;<br />

<strong>de</strong>puis la France, il s’est rapi<strong>de</strong>ment répandu dans tout l’Atlantique Nord : Gran<strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne,<br />

Irlan<strong>de</strong>, Espagne, Portugal, <strong>et</strong>c. (Fig. 92 ; Mazzola, 1992 ; Barber, 1997 ; Culloty <strong>et</strong> Mulcahy,<br />

2007). Le Fungi Ostracoblabe implexa, qui détermine une maladie <strong>de</strong> la coquille chez Ostrea<br />

edulis, responsable <strong>de</strong> fortes mortalités, a été transporté <strong>de</strong> France en Irlan<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s importations<br />

d'huîtres (Minchin <strong>et</strong> Eno, 2002). Au total, la production d’huîtres plates Ostrea edulis<br />

est passée, en France, d’environ 20 000 t/an dans les années 1960s-1970s, à envron 2 000 t/an<br />

aujourd’hui (Culloty <strong>et</strong> Mulcahy, 2007).<br />

En Irlan<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s homards américains Homarus americanus, importés vivants pour la consommation<br />

humaine, ont été mis à stabuler dans <strong>de</strong>s flaques intertidales, dans les années 1960s. Ils<br />

ont transmis une bactérie (Gaffkaemia) aux homards indigènes Homarus gammarus, qui a<br />

causé leur mortalité (Minchin <strong>et</strong> Eno, 2002). Un virus originaire <strong>de</strong> l'Indo-Pacifique cause<br />

aujourd'hui, tout autour du mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s mortalités catastrophiques dans les élevages <strong>de</strong> crev<strong>et</strong>tes<br />

(Harvell <strong>et</strong> al., 1999).<br />

Tabl. XXIII. Captures par Unité d'Effort (CPUE ; kgMH/100 m <strong>de</strong> fil<strong>et</strong> trémail) dans <strong>de</strong>s zones colonisées (C) <strong>et</strong><br />

non colonisées (T) par Caulerpa taxifolia (MAAS), dans le détroit <strong>de</strong> Messine (Italie), en fonction <strong>de</strong> la saison.<br />

D'après Potoschi <strong>et</strong> al. (2004).<br />

Hiver Printemps Eté Automne<br />

C T C T C T C T<br />

0.3-1.2 0.4-0.9 0.9-2.2 1.0-3.2 0.5-1.4 0.8-1.5 0.3-0.6 0.5-0.9<br />

La méduse introduite Rhopilema nomadica (cnidaire) constitue en Méditerranée orientale <strong>de</strong>s<br />

amas qui peuvent atteindre 40 km <strong>de</strong> longueur (en Israël) ; les pêcheurs <strong>de</strong> Turquie <strong>et</strong> d'Israël<br />

se plaignent du colmatage <strong>de</strong> leurs fil<strong>et</strong>s par c<strong>et</strong>te méduse (Ki<strong>de</strong>ys <strong>et</strong> Gucu, 1995 ; Galil,<br />

2000, 2001 ; Lefkaditou <strong>et</strong> al., 2011). Dans les Alpes-Maritimes (France), <strong>de</strong>s fragments du<br />

chlorobionte introduit Caulerpa taxifolia s'accrochent aux fil<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pêche, ce qui les rend visibles<br />

pour les téléostéens, qui peuvent alors les éviter ; pour y remédier, les pêcheurs doivent<br />

consacrer plus <strong>de</strong> temps à n<strong>et</strong>toyer leurs fil<strong>et</strong>s, ou bien les faire sécher pour que les fragments<br />

<strong>de</strong> C. taxifolia se détachent, <strong>et</strong> donc acquérir <strong>de</strong>s fil<strong>et</strong>s supplémentaires (Meinesz <strong>et</strong> al.,1997 ;<br />

Bec <strong>et</strong> al., 2002 ; Boudouresque, 2002a). En outre, le stock <strong>de</strong> téléostéens, tout particulièrement<br />

celui <strong>de</strong>s espèces-cibles, est diminué significativement ; la raison pourait en être le stress<br />

physiologique provoqué par la caulerpényne, le principal terpénoï<strong>de</strong> toxique produit par c<strong>et</strong>te<br />

espèce ; chez la girelle Coris julis, les activités glutathione S-transférase, glutathione péroxydase<br />

<strong>et</strong> glutathione réductase sont significativement plus élevées dans les stations où Caulerpa<br />

est présente que dans <strong>de</strong>s herbiers à Posidonia oceanica non envahis (Sureda <strong>et</strong> al., 2006). Il<br />

en résulte, selon les pêcheurs <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes, <strong>de</strong>s captures inférieures, ce qui les conduit<br />

à abandonner les sites colonisés pour <strong>de</strong>s sites plus éloignés, ce qui représente un surcoût<br />

(temps, carburant) (Boudouresque, 2002a). Dans la prud'homie <strong>de</strong> Menton (Alpes-Maritimes),<br />

le coût économique est évalué entre 15 000 <strong>et</strong> 23 000 €, soit 2 200 à 3 300 € par pêcheur <strong>et</strong><br />

par an (Bec <strong>et</strong> al., 2002). Des résultats contradictoires, en Tunisie 143 <strong>et</strong> en Sicile (Potoschi <strong>et</strong><br />

143 Au cap Bon (Tunisie), les prises par 100 m <strong>de</strong> fil<strong>et</strong>-trémail (CPUE, captures par unité d'effort) ne semblent<br />

pas différentes sur <strong>de</strong>s fonds couverts par Caulerpa taxifolia (0.4 kgMH) par rapport à <strong>de</strong>s fonds non encore colonisés<br />

(0.4 kgMH) (Ben Salem <strong>et</strong> al.,2004). Toutefois, la colonisation par C. taxifolia est encore très mo<strong>de</strong>ste ;<br />

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