invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...
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<strong>et</strong> al., 2000 ; Occhipinti <strong>et</strong> Galil, 2004), par exemple, ne font pas du tout apparaître la notion<br />
<strong>de</strong> naturalisation dans la définition d’espèce introduite, notion qui n’apparaît que dans celle<br />
d’espèce invasive 15 ; il en résulte un décalage <strong>de</strong>s définitions par rapport à celles qui sont<br />
adoptées ici (Tabl. II). Certaines définitions sont par ailleurs à rej<strong>et</strong>er totalement, car incohérentes,<br />
comme celle <strong>de</strong> Pascal (2012) 16 .<br />
Tableau II. Systèmes <strong>de</strong> définition <strong>de</strong>s espèces introduites, naturalisées <strong>et</strong> invasives, chez Richardson <strong>et</strong> al.<br />
(2000) <strong>et</strong> dans le présent ouvrage.<br />
Définition Richardson <strong>et</strong> al. (2000) Présent ouvrage<br />
L'organisme, ou ses propagules, a franchi, grâce à<br />
l'homme, une barrière géographique<br />
L'organisme se reproduit dans sa nouvelle région<br />
géographique, mais ne peut se maintenir durablement<br />
(à long terme)<br />
L'organisme se reproduit régulièrement dans sa nouvelle<br />
aire géographique, sans l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'homme <strong>et</strong> se<br />
maintient sur le long terme<br />
Espèce naturalisée dont l'aire s'étend plus ou moins<br />
rapi<strong>de</strong>ment, y compris dans <strong>de</strong>s habitats naturels (non<br />
perturbés)<br />
Espèce naturalisée qui a un impact fort sur la diversité<br />
spécifique, sur le fonctionnement <strong>de</strong>s écosystèmes<br />
indigènes, ou qui a un impact économique négatif<br />
Espèce naturalisée qui bouleverse le fonctionnement<br />
<strong>de</strong>s écosystèmes indigènes, éventuellement qui détermine<br />
la constitution d'un nouvel écosystème<br />
Introduced species<br />
(= non native, non indigenous,<br />
alien, exotic)<br />
Casuals (= waifs, persisting<br />
after cultivation, occasional<br />
escapes, ‘adventive’)<br />
Naturalized species (= established)<br />
Invasive species ( 17 )<br />
weed pro parte (les ‘weeds’<br />
peuvent être également <strong>de</strong>s<br />
espèces indigènes)<br />
15<br />
Espèce non indigène (=<br />
non native, alien, exo-<br />
tique)<br />
Adventice (= occasionnelle)<br />
Espèce introduite (=<br />
espèce naturalisée)<br />
Espèce invasive (voir<br />
note 13)<br />
Transformer Transformeur<br />
Au total, Une espèce non-indigène qui arrive dans une nouvelle aire, <strong>et</strong> donc qui a franchi la<br />
première barrière (la barrière géographique), est confrontée à un certain nombre <strong>de</strong> nouvelles<br />
barrières (Fig. 8) : la barrière environnementale locale (elle est capable <strong>de</strong> survivre), la barrière<br />
reproductive (elle est capable <strong>de</strong> se reproduire), la barrière dispersive (elle est capable<br />
non seulement <strong>de</strong> se reproduire, mais <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s éléments reproducteurs qui survivent <strong>et</strong><br />
sont dispersés), la barrière environnementale régionale (elle étend son aire, en particulier,<br />
mais pas seulement, vers <strong>de</strong>s habitats perturbés) <strong>et</strong> enfin la barrière environnementale générale<br />
(elle s’étend vers <strong>de</strong>s habitats non perturbés, ‘naturels’, dans lesquels elle peut édifier un<br />
écosystème original) (Richardson <strong>et</strong> al., 2000).<br />
15 C'est également le cas dans la définition que donnent Shafland <strong>et</strong> Lewis (1984) <strong>et</strong> Williamson <strong>et</strong> Fitter (1996).<br />
Nous réservons pour notre part le terme d'espèce introduite aux espèces naturalisées (established species).<br />
16 Pascal (2012) définit comme suit les <strong>invasions</strong> <strong>biologiques</strong> : ‘Biological <strong>invasions</strong> happen when species<br />
achieve perennial self-reproducing populations in ecosystems outsi<strong>de</strong> their natural distribution areas’. C<strong>et</strong>te<br />
définition om<strong>et</strong> l’Homme comme vecteur direct ou indirect. Cela signifie que les évènements qui se produisent à<br />
l’échelle géologique (e.g. la collision entre <strong>de</strong>ux continents) sont mis sur le même plan que la colossale accélération<br />
<strong>de</strong>s déplacements d’espèces liée aux activités humaines. Cela signifie également que les mouvements naturels<br />
<strong>de</strong>s espèces, aux frontières <strong>de</strong> leur aire, en liaison avec les fluctuations du climat (cycles <strong>de</strong> 50 ans, <strong>de</strong> 1 500<br />
ans, cycles <strong>de</strong> Heinrich, cycles glaciaires, <strong>et</strong>c.), sont assimilés à <strong>de</strong>s <strong>invasions</strong> <strong>biologiques</strong>. Ce <strong>de</strong>rnier point invali<strong>de</strong><br />
complètement la définition <strong>de</strong> Pascal (2012).<br />
17 C<strong>et</strong>te définition est recommandée par la Ecological Soci<strong>et</strong>y of America (Lodge <strong>et</strong> al., 2006) : ‘Species that<br />
spread greatly beyond the location of initial establishment, become locally abundant, or spread into natural<br />
areas’.