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invasions et transferts biologiques - Centre d'Océanologie de ...

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liminaires, elle s'est révélée également spécifique dans la région où on compte l'introduire, il<br />

est nécessaire d'envisager la possibilité que, une fois introduite, elle évolue vers un élargissement<br />

<strong>de</strong> son spectre trophique. (iv) L'espèce éligible peut-elle avoir <strong>de</strong>s conséquences écologiques<br />

directes ou indirectes sur <strong>de</strong>s espèces non-cibles <strong>et</strong> sur le fonctionnement <strong>de</strong>s écosystèmes<br />

? Par exemple, entrera-t-elle en compétition avec <strong>de</strong>s prédateurs indigènes <strong>de</strong> l'espèce-cible<br />

? La consommation d'espèces non-cibles ou sa consommation par <strong>de</strong>s prédateurs indigènes<br />

peut-elle modifier <strong>de</strong> façon significative les chaînes alimentaires <strong>et</strong> le fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s écosystèmes ? Une étu<strong>de</strong> intégrée, dépassant largement les limites du couple espèce éligible-espèce<br />

cible, doit donc être réalisée. (v) L'espèce éligible <strong>de</strong>meurera-t-elle dans la région<br />

géographique visée ? Peut-elle être transportée, naturellement ou non (action directe ou<br />

indirecte <strong>de</strong> l'homme) vers <strong>de</strong>s régions où le contexte écologique est différent, <strong>de</strong> telle sorte<br />

qu'il faille poser à nouveau les questions (ii) <strong>et</strong> (iii) ? Enfin, dans le cas où la décision est<br />

prise, les individus à l'origine <strong>de</strong> l'opération doivent être soumis à une quarantaine stricte, <strong>de</strong><br />

façon à éviter d'introduire avec eux d'autres espèces, en particulier leurs parasites. Au total,<br />

l'avis d'un Comité d'Experts indépendant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs, si possible international, <strong>de</strong>vrait<br />

être nécessaire avant toute introduction d'espèce non-indigène en vue <strong>de</strong> la lutte biologique.<br />

Ce Comité <strong>de</strong>vrait être également chargé du suivi <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong> l'opération. En fait, les<br />

législations nationales, y compris la législation <strong>de</strong>s USA, sont totalement inadaptées à la prise<br />

en compte <strong>de</strong> ces risques <strong>et</strong> à la mise en œuvre d'une stratégie optimale (Strong <strong>et</strong> Pemberton,<br />

2000).<br />

12.5. L'éradication ou le contrôle en milieu continental<br />

L'éradication ou le contrôle <strong>de</strong>s espèces introduites (par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s autres que la lutte biologique<br />

; voir § 12.4) n'est guère plus facile en milieu continental qu'en milieu marin, bien que<br />

les expériences soient beaucoup plus nombreuses (Schmitz <strong>et</strong> Simberloff, 1997 ; Dutartre <strong>et</strong><br />

al., 2000 ; Schlaepfer <strong>et</strong> al., 2005) <strong>et</strong> que les succès soient moins rares qu'on ne le croit généralement<br />

(Simberloff, 2000). Il a fallu plus <strong>de</strong> 4 mois pour capturer un rat Rattus norvegicus<br />

laché expérimentalement sur un îlot <strong>de</strong> Nouvelle Zélan<strong>de</strong>, malgré la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s<br />

pièges <strong>et</strong> <strong>de</strong>s appâts utilisés (Russell <strong>et</strong> al., 2005). Les métho<strong>de</strong>s sont l'arrachage, le piégeage,<br />

le tir <strong>et</strong> l'empoisonnement ; la meilleurs stratégie consiste souvent à employer plusieurs métho<strong>de</strong>s<br />

simultanément ou successivement (Courchamp <strong>et</strong> al., 2003).<br />

Un certain nombre d'opérations sont du domaine du contrôle, dans la mesure où elles ne visent<br />

qu'à limiter localement une espèce introduite, même si elles sont qualifiées incorrectement,<br />

dans la littérature, d'éradication.<br />

En milieu terrestre : (i) L'arrachage manuel <strong>de</strong> 500 m² <strong>de</strong> Carpobrotus edulis, sur l'île Riou<br />

(Bouches-du-Rhône, France), a nécessité 10 jours <strong>de</strong> travail 179. Sur l'îlot du Grand Langoustier<br />

(Var ; 2 ha), on a procédé à l'arrachage manuel <strong>de</strong>s Carpobrotus ; pendant trois ans, la<br />

‘banque <strong>de</strong> graines’ du sol a produit <strong>de</strong>s plantules (jusqu'à 500/m²) ; en 2003, <strong>de</strong>s graines continuaient<br />

à germer, bien qu'en p<strong>et</strong>it nombre : 61 pieds ont encore été arrachés ; l'opération est<br />

donc considérée comme un succès (Aboucaya, 2004). (ii) Des essais sont en cours en Provence<br />

pour stabiliser le domaine du mimosa Acacia <strong>de</strong>albata ; dans certains cas, on ne se contente<br />

pas <strong>de</strong> couper les Acacia, mais on plante <strong>de</strong>s espèces indigènes telles que le laurier Laurus<br />

nobilis <strong>et</strong> le caroubier Ceratonia siliqua (Quertier <strong>et</strong> Aboucaya, 1998). (iii) Sur l'île <strong>de</strong><br />

Raiatea (Polynésie française), on a procédé en 1992 <strong>et</strong> 1993 à l'élimination <strong>de</strong> Miconia cal-<br />

179 Opération effectuée au printemps 1996. Frédéric Médail, communication personnelle.<br />

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