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tome 3 (n°7-9) - Université Libre de Bruxelles

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148 LES SALONS<br />

notre cervicalité. Souvent elles ne reviennent plus, ces filles<br />

frivoles <strong>de</strong> l'Occasion.<br />

C'était, pour changer, au Cercle Artistique et Littéraire.<br />

Rutilance ! Telle est la dominante <strong>de</strong>s vingt-six numéros<br />

picturaux rassemblés dans la salle rouge, dont j'ai la manie<br />

maladive <strong>de</strong> critiquer la grinçante sanglance.<br />

De tout ! Pas simplement le paysage, peu le paysage champêtre.<br />

Des paysages urbains, surtout <strong>de</strong>s ports, <strong>de</strong>s rives,<br />

<strong>de</strong>s canaux, avec <strong>de</strong>s navires, <strong>de</strong>s bateaux, <strong>de</strong>s steamers,<br />

« humanisés «car ils prennent <strong>de</strong>s figures vivantes. Des marines.<br />

Des portraits aussi.<br />

Rutilance <strong>de</strong> coloris! Oui. Opulence ! Riche palette. Facture<br />

énergique, large, parfois emportée, brutale, dans les tons<br />

montés propres à notre pays aux ciels belliqueux, aux visions<br />

assombries. Rutilance, opulence, exubérance. Pas un ténor à<br />

voix claire. Non, un baryton à notes graves. Violoncelle, pas<br />

violon, et jouant non sur la chanterelle, mais sur la quatrième<br />

cor<strong>de</strong>.<br />

Les portraits bien peints, mais établis avec quelque gaucherie<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin, titubant, les mains insuffisantes, en boissellerie. La<br />

Dame en gris, élégante dans son costume sable. La Dame au<br />

bouquet, bien belge en sa tenue départementale et l'exhibition<br />

naïve <strong>de</strong>s hublots <strong>de</strong> sa ron<strong>de</strong> poitrine appétissante. La Femme<br />

à sa toilette, vue <strong>de</strong> dos, d'un dos bellement charnu; mais<br />

terribles les gros plis <strong>de</strong> tapis <strong>de</strong> la jupe.<br />

J'ai aimé le Navire dans les brumes, grand vapeur en déchargement<br />

rendu lépreux par un long voyage, ouvrant, en<br />

physionomie étrange et menaçante, les yeux énigmatiques <strong>de</strong><br />

ses écubiers. La Marée aussi. Dans les Dunes, moins émotionnantes<br />

que les inoubliables <strong>de</strong> Théodore Baron. Après la<br />

Tempête, transparent d'atmosphère humi<strong>de</strong>, clair comme une<br />

belle peau après la douche. Puis L'impasse aux maisons sourcilleuses.<br />

Bref, une exposition savoureuse. Un peintre robuste. Un art<br />

soutenu. Ci et là <strong>de</strong> vraies réussites.<br />

Ah ! que <strong>de</strong> talents ! que <strong>de</strong> talents ! dans cette Belgique en<br />

universelle parturition ! Qu'est-ce qui sortira <strong>de</strong> tout cela?<br />

Est-ce que le vrai grand maître serait proche ? Vraiment à voir<br />

tant <strong>de</strong> bonnes œuvres, on pense à ces groupes bruyants et<br />

tumultueux qui, au détour d'une rue, annoncent l'apparition du<br />

régiment aux uniformes héroïques et splendi<strong>de</strong>s dont on entend<br />

déjà les fanfares.

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