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tome 3 (n°7-9) - Université Libre de Bruxelles

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AUGUSTE JOLY 327<br />

et pour lequel sa belle voix, délicatement agile, prodigua <strong>de</strong><br />

purs accents.<br />

Paris, qui nous l'avait un peu donné, nous reprend M. Engel.<br />

Le public tint à montrer ses regrets en applaudissant beaucoup<br />

le parfait artiste à un concert presque d'adieu. Après <strong>de</strong>s morceaux<br />

bien choisis, M. Engel joua et chanta avec Mme Bathori<br />

un opéra-comique <strong>de</strong> Camille St-Saëns, fantaisie amusante d'un<br />

probable génie au repos. M. G. <strong>de</strong> Marès est un jeune violoniste,<br />

élève d'Eugène Ysaye ; il se montra digne déjà <strong>de</strong> son maître<br />

dans un concert à la salle Leroy, où Mlle Irma Hustin fut sa<br />

parfaite partenaire.<br />

Il y eut encore, dans .cet effroyable encombrement <strong>de</strong> la saison<br />

finissante, le Concert Kaim par un orchestre permanent <strong>de</strong> Munich.<br />

Une précision purement mécanique y arriva cependant à<br />

une impression d'art très spéciale. Des pianissimi extraordinaires,<br />

<strong>de</strong>s forte trop brusques décèlent un goût allemand dont<br />

la tare, chose curieuse, se retrouverait dans l'émission gutturale<br />

<strong>de</strong>s chanteurs, et dans leurs effets « instrumentaux » si on peut<br />

dire. Cela n'empêche que la fidélité matérielle au texte par une<br />

précision purement mécanique, répétons-le, sut donner une<br />

exécution superbe d'un programme mi-parti classique, mi-parti<br />

wagnérien. Le chef d'orchestre, M. Schneevoigt, est aussi<br />

original qu'admirable. Il nous a rappelé une extraordinaire<br />

page d'Edmond Cattier, caractérisant la manière du seul virtuose<br />

qui soit <strong>de</strong>stiné, sans doute, à grandir par la marche vers<br />

un art <strong>de</strong> plus en plus haut : le chef d'orchestre. Celui-ci<br />

commence par une sorte <strong>de</strong> bénédiction, tenant ses musiciens<br />

en arrêt sous les bras en croix. Puis, il commente la marche<br />

mélodique par un vague balancement et <strong>de</strong>s gestes agiles <strong>de</strong>s<br />

mains. Pour les explosions <strong>de</strong> timbales, il fait mieux que les<br />

appeler. Il semble jeter au loin une bombe très explosible qui<br />

tombe toujours au moment voulu. Au finale, une sorte <strong>de</strong> bénédiction<br />

manuelle, plus intime, donnant congé au lieu <strong>de</strong><br />

prendre, assure l'orchestre <strong>de</strong> sa satisfaction. Il y aurait <strong>de</strong> bien<br />

curieux enseignements à tirer du rapprochement <strong>de</strong>s gestes d'un<br />

capelmeister avec sa compréhension <strong>de</strong>s œuvres...<br />

Nous ne parlons jamais <strong>de</strong>s séances du Conservatoire sans un<br />

profond respect, une entière admiration, dont ne souffre<br />

point notre amour inapaisable <strong>de</strong> l'art jeune. Rien n'est plus<br />

jeune que la maîtrise <strong>de</strong> son vénéré directeur, directement<br />

inspirée par l'éternelle jeunesse <strong>de</strong>s grands morts. On y entendit

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