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tome 3 (n°7-9) - Université Libre de Bruxelles

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450 DELPHINE FOUSSERET<br />

rière les futaies, à découvrir Villers et la maison où<br />

naquit son rêve et où règne son espérance, Jeanne <strong>de</strong><br />

son côté se dit mentalement, le regard tourné vers le<br />

même point <strong>de</strong> l'espace :<br />

— C'est par là qu'il vient chaque jour...<br />

Mais Louis Fousseret a interrogé l'horizon le plus<br />

lointain. Il tend ses jumelles à Henriette et lui<br />

indique, tout au sommet <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières collines qui<br />

s'étagent <strong>de</strong>rrière Sapogne, le plus profondément que<br />

l'œil peut percevoir, une tache claire incrustée dans<br />

l'étendue sombre <strong>de</strong>s forêts. Ils interrogèrent et ce fut<br />

le docteur encore qui les renseigna :<br />

— Le château <strong>de</strong>s Ameroys, dit-il.<br />

Le jour commençait à décliner. Moins <strong>de</strong> vive<br />

lumière embrasait les campagnes et les ombres s'allongeaient.<br />

Les <strong>de</strong>ux dames et Cécile vinrent rejoindre les<br />

autres qui avaient pénétré dans l'hôtellerie du<br />

couvent. Seuls Louis et Henriette étaient restés sur<br />

le plateau. Assis sur un banc, au pied <strong>de</strong>s sapins<br />

entourant les trois croix du Calvaire, ils ne se<br />

lassaient point <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r. L'éclairage s'atténuait à<br />

l'Orient; à l'opposite le ciel s'incendiait <strong>de</strong> lueurs<br />

fauves rapi<strong>de</strong>ment apparues. Des reflets oranges illuminaient<br />

bizarrement l'horizon et quelques cirrus<br />

frangés <strong>de</strong> rose planaient indolemment.<br />

Louis le premier prit la parole :<br />

— Il fait bon vivre ici, Ma<strong>de</strong>moiselle Henriette,<br />

enivré <strong>de</strong> toute cette saine o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> vie répandue dans<br />

l'air, ému, ravi par le spectacle <strong>de</strong> ce paysage, par les<br />

splen<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cet été...<br />

— Vous êtes poétique aujourd'hui, fit la jeune fille<br />

en souriant.<br />

Son compagnon n'hésita pas à lui répondre :<br />

— Qui ne pourrait l'être en <strong>de</strong> tels moments?

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