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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIImême que l’équipe de l’EPA vient de découvrir le travail de Van Klingeren, dans tous les écritsconcernant la conception du centre d’Evry apparaît en annexe un texte déjà dense sur l’Agoraprésentant tout à la fois son aspect programmatique et les principes architecturaux devant guider saréalisation.Ainsi dans un rapport de décembre 1968 312 , l’Agora est-elle présentée tout d’abord comme un lieucentral, polarisant les fonctions d’un centre urbain. Il doit s’agir d’« une place publique couverte etpolyvalente qui concentre à son pourtour un grand nombre d’équipements, qui provoquent les occasionsde rencontre […]. Le mélange et l’imbrication des éléments de loisirs et de tous ceux qui y sont liés parune complémentarité empêchent les chutes d’animation et entretiennent une activité quasipermanente ». Elle « se situe à un carrefour de liaisons de la ville et réalise un carrefour de courantspiétons ».Mais derrière cette volonté claire d’un pôle fort, la question des activités devant être accueillies reste trèsfloue comme en témoigne la liste présentée dans ce même rapport. On y trouve en effet tout autant desactivités relevant traditionnellement des équipements publics (sports, gymnastique, école de musique,conférence, congrès, etc.) que des commerces privés (café, brasserie, restaurant, hôtel, kiosque,boutiques diverses, etc.).Au-delà de ce mélange des activités, l’ambiguïté de l’Agora se confirme lorsque est développée laquestion de la liaison avec son environnement. Ainsi, une continuité forte entre l’Agora et le reste ducentre, voire de la ville nouvelle, est demandée afin d’en faire un espace central. Mais il est clair que ceteffort pour construire une articulation forte est tournée essentiellement vers le « mall commercial ».Lorsque l’on observe les plans qui sont joints à ce rapport. Tout d’abord, le schéma du centre-ville nemontre que peu de différence entre « les commerces » et « l’agora », seule la « place centrale »découverte permet de lire la séparation entre les deux ensembles. Les coupes schématiques proposéessont encore plus éclairantes. La parenté entre l’Agora et le mall commercial est encore plus évidenteavec même type de circulations couvertes à double niveau. La seule perspective de l’Agora est une copieconforme des circulations du mall commercial.Au final, derrière le discours d’opposition entre les deux modèles de l’Agora et du shopping center, nousavons vu qu’en réalité le modèle du shopping center tel que le conçoit Victor Gruen c’est-à-dire commedispositif ouvert à même de devenir un vrai centre urbain en s’associant à des équipements centrauxdivers est finalement très proche de celui de l’Agora.En fait, les différences se situent dans la manière de construire l’articulation entre la fonctioncommerciale qui est gérée par le privé et la fonction socio-culturelle qui est gérée par le public. A quellefonction donner la priorité ? Une différence qui recoupe en fait la question du jeu des acteurs dans laconception des centres. Qui conçoit réellement les centres des villes nouvelles : l’IAURP à travers sesconsultants, les promoteurs commerciaux ou les EPA ? Lorsque la conception des Centres UrbainsRégionaux passe dans sa phase opérationnelle et que les promoteurs commerciaux entrent dans le jeu,le modèle du shopping center va se refermer au profit de la construction d’un nouveau modèle pour leséquipements intégrés centraux que conçoivent les EPA. Mais néanmoins ces équipements intégrés quidoivent posséder des commerces doivent donc aussi permettre une négociation avec les promoteurscommerciaux. Le problème est donc de chercher un modèle alternatif qui propose une architectureopposée au shopping center mais qui permette aussi une négociation.La distinction de deux dispositifsLes choses commencent à changer avec les plans de l’Agora établis en décembre 1969 313 , danslesquels se manifeste l’influence du modèle de l’Agora de Dronten. Le projet se concentre autour d’unespace central libre et relativement important alors que le centre commercial attenant se ferme sur luimême.L’un est accolé à l’autre sans que l’articulation spatiale ne soit encore trop précise hormis lapoursuite des circulations [voir FIG. 11.2]. Par contre, une articulation programmatique se fait jour àtravers la dissociation entre deux types d’activités devant être accueillies par l’Agora. Elles sontregroupées en trois ensembles différents tout autant au niveau programmatique que dans leur dispositionspatiale. D’un côté nous avons ce qui est nommé le « groupe loisirs » et qui concentre les grandséquipements prévus : patinoire, piscine, espace de loisir, de spectacle plus le drugstore. Il est situé à311 Denise Ragu, Jacques Lecureuil et Depelley, Note d’information. Etude Equipements culturels et de loisirs pour les villesnouvelles. Le Forum de Billingham, Paris, IAURP, 1969.312 « Annexe 4. L’Agora : proposition d’organisation pour un élément du cœur de ville (première phase) », in Mission d’Etude etd’Aménagement de la Ville Nouvelle d’Evry, Ville nouvelle d’Evry, études et options, rapport, décembre 1968, archives de laVille de Paris, fond DREIF n°2126, carton 1, dossier n°6.313 Archives de l’Essonne, fond EPEVRY n°1523/W355, dossier appel d’offre CCR, décembre 1969.100