l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIILe principe initial d’implication systématique d’un programme scolaire, collège ou école, dans lesopérations intégrées associe au départ étroitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> les <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>jeux expérim<strong>en</strong>taux, celui<strong>de</strong> l’école et celui <strong>de</strong> l’éducation populaire (sous ses appellations d’éducation perman<strong>en</strong>te ou d’animationsocioculturelle).En fait la plupart <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s (Marne-la-Vallée, Cergy, l’Isle d’Abeau, etc.) ont investil’équipem<strong>en</strong>t scolaire comme étant le domaine d’action privilégié dans lequel sont développées unepolitique dérogatoire et une politique <strong>de</strong> promotion d’une architecture publique <strong>de</strong> qualité. L‘équipem<strong>en</strong>tintégré ne constitue <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue qu’une petite partie <strong>de</strong> cet aspect très important <strong>de</strong> la production<strong>de</strong> formes <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong>. L’expérim<strong>en</strong>tation et le développem<strong>en</strong>t d’une politique spécifique tant dans ledomaine <strong>de</strong> la pédagogie que dans celui <strong>de</strong> l’architecture scolaire pr<strong>en</strong>dront du reste assez rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>tleur autonomie par rapport au domaine socioculturel.Que ce soit sur l’architecture <strong>de</strong>s collèges ou sur celle <strong>de</strong>s écoles, on assiste après 68 à une véritableinflation <strong>de</strong> recherches tous azimuts. On ne compte plus les numéros <strong>de</strong> revue, les projets théoriquesconsacrés aux solutions ouvertes, flui<strong>de</strong>s, évolutives à même d’apporter un cadre adapté au nouveaucrédo éducatif.Le numéro <strong>de</strong> la revue AMC consacré <strong>en</strong> 1972 aux « Espaces collectifs <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants » s’inscrittotalem<strong>en</strong>t dans cette perspective. L’ouverture <strong>de</strong> l’école est au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s réflexions, ouverture intérieureavec la « pédagogie décloisonnée » et ouverture sur l’extérieur.Ce numéro <strong>de</strong> AMC r<strong>en</strong>d compte du congrès du cinquant<strong>en</strong>aire <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s Institutricesd’Ecoles Maternelles et <strong>de</strong> Classes Enfantines Publiques <strong>en</strong> 1970 (dit « congrès <strong>de</strong> Vichy ») quiconstitue un <strong>de</strong>s mom<strong>en</strong>ts forts <strong>de</strong> cette effervesc<strong>en</strong>ce autour du thème <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> l’école. A cetteoccasion l’association avait lancé un concours d’architecture national pour la conception d’un <strong>en</strong>semblematernelle/crèche.Le même numéro <strong>de</strong> AMC prés<strong>en</strong>te par ailleurs plusieurs projets architecturaux <strong>de</strong> c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fance,étudiés par <strong>de</strong>s équipes pluridisciplinaires associant architectes et pédagogues, <strong>en</strong> particulier, celuiétabli pour le compte <strong>de</strong> Françoise L<strong>en</strong>oble-Prédiné dont nous avons précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t parlé. Lesarchitectes du projet (Girard, Pastrana) se sont adjoints les services <strong>de</strong> Jean Prouvé (qui a pu poursuivreainsi son intérêt pour l’architecture scolaire et socio-éducative) pour élaborer un prototype préfabriqué quidécline les thèmes chers à l’architecture industrielle, le thème du module, le thème du continuum spatialpartitionné par <strong>de</strong>s cloisons légères [voir planche 18]. L’équipem<strong>en</strong>t intégré <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t le royaume <strong>de</strong>s« coins », justifié par une psychologie <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant et pas les ori<strong>en</strong>tations pédagogiques qui s’y rapport<strong>en</strong>t:« la continuité (…) dans le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant doit conduire à organiser ses activités dans unecontinuité matérielle et spatiale qui lui permette à tout mom<strong>en</strong>t un choix correspondant à son niveau <strong>de</strong>développem<strong>en</strong>t. C’est pourquoi le parti architectural s’est ori<strong>en</strong>té vers la définition d’un espace continu,au sein duquel les <strong>en</strong>fants seuls ou <strong>en</strong> groupe, peuv<strong>en</strong>t passer d’une façon très flui<strong>de</strong> et simultanéed’une activité à l’autre » 349 .De façon plus limitée que l’école mais néanmoins bi<strong>en</strong> effective, la salle <strong>de</strong> spectacle constitue lesecond tropisme architectural <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t socioculturel <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong>.Que ce soit sous la forme d’une gran<strong>de</strong> machine mobile (sous l’influ<strong>en</strong>ce du théâtre révolutionnaire russeet allemand 350 ) ou sous la forme d’une scène rudim<strong>en</strong>taire développée par une certaine tradition théâtralefrançaise (celle <strong>de</strong> Copeau et <strong>de</strong> Vilar), la salle <strong>de</strong> spectacle populaire <strong>en</strong> rupture avec « le théâtrebourgeois à l’itali<strong>en</strong>ne » constitue une autre figure incontournable <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité qu’ont développé<strong>de</strong>puis les années 20 les héros français <strong>de</strong> l’architecture.Dans la continuité <strong>de</strong>s solutions imaginées pour les maisons <strong>de</strong> la culture ou pour les MJC, leséquipem<strong>en</strong>ts intégrés <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> accueill<strong>en</strong>t ces salles <strong>de</strong> spectacle et autres dispositifs <strong>de</strong> gradinsmarqués, <strong>de</strong> même que l’école, par <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> polyval<strong>en</strong>ce, d’ouverture, d’interaction avecdans les années soixante par Jean Prouvé au Conservatoire National <strong>de</strong>s Arts et Métier manifest<strong>en</strong>t cet attachem<strong>en</strong>t:“ L’école ne <strong>de</strong>vrait-elle pas révéler aux <strong>en</strong>fants l’architecture <strong>de</strong> leur temps plutôt que celle du passé honteusem<strong>en</strong>tplagié ? ” in Prouvé - cours du CNAM - 1957-1970 ; “ essai <strong>de</strong> reconstitution du cours à partir <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong> J.Prouvé. ” Liège, ed. Mardaga, 1990, p178.349 Dominique Girard, Marina Pastrana, Raoul Pastrana et Daniel Bourdon, notice du prototype <strong>de</strong> C<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la Petite Enfancein AMC, « Espaces collectifs <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants », n°26, juin 1972350 “ J’avais imaginé une sorte <strong>de</strong> machine théâtrale, parfaitem<strong>en</strong>t ag<strong>en</strong>cée comme une machine à écrire, un appareil muni<strong>de</strong>s procédés les plus mo<strong>de</strong>rnes d’éclairage, <strong>de</strong> translation ou <strong>de</strong> rotations horizontale et verticale avec d’innombrablescabines <strong>de</strong> projection, <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> haut-parleurs etc. ” in Erwin Picastor, Le Théâtre politique. Paris, ed. L’Arche,1962 (1 ère ed 1929), p119.110