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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal – Septembre 2005CHAPITRE ICes études préliminaires sont autant d’occasions de rencontres entre les aménageurs et les théoriciensde l’intégration, Jean Ader en tête qui intervient en tant qu’expert auprès de plusieurs missions (il avaitété nommé chargé de mission au ministère de l’Education Nationale, responsable des équipementsintégrés).L’année 1970 apparaît comme le temps fort de l’action de la Fondation pour le développement culturel.Elle organise cette année là deux colloques à l’adresse des neuf missions d’aménagement des villesnouvelles qui vont contribuer fortement à l’adoption du procédé par ces jeunes équipes. Ces colloquesont lieu à Yerres, dans l’abbaye qui se trouve au sein même des locaux de l’entreprise GEEP industrieque dirige Paul Chaslin.Le 24 octobre 1970 s’est tenu un premier colloque intitulé « Equipements intégrés et villes nouvelles »,colloque présidé par Paul Delouvrier 14 et auquel participent des membres de l’ensemble des villesnouvelles.Du 24 au 27 novembre de la même année s’est tenu ensuite un colloque organisé conjointement avec laFondation Ford portant sur les «Avantages des équipements intégrés pour la participation du grandpublic aux activités éducatives et culturelles » 15 . Le nombre d’intervenants étrangers à ce derniercolloque manifeste clairement le caractère international de la démarche.Cette volonté d’ouverture internationale sur le thème de « l’équipement communautaire » se manifesteaussi dans la démarche de prospection sur des exemples internationaux d’équipements, entreprise parl’AREA, suivant une approche similaire à celle qui est développée par ailleurs au sein de l’IAURP (voirplus loin).En complément des colloques enfin, la Fondation pour le Développement Culturel organise uneexposition sur le Centre Educatif et Culturel de Istres, explicitant les principes d’assemblage desnombreux programmes regroupés dans ce super-équipement, successeur immédiat du CEC de Yerresdont la programmation a été étudiée par l’ARESC/AREA et la réalisation confiée à l’atelier de Montrouge.Si l’ensemble de ces initiatives de la Fondation pour le Développement Culturelle contribue à rendreincontournable en ville nouvelle la formule de l’équipement intégré, il faut souligner que cesmanifestations, en particulier les deux colloques de Yerres ne sont pas exempts d’une dimensioncritique, bien au contraire. Dès le départ, les principales difficultés sont pointées lors de ces colloques,nécessité d’une remise en question des enseignants, problème du décalage des financements desdifférents équipements et difficulté à élaborer un modèle de gestion des nouveaux établissements. Letexte de cadrage établi par l’AREA pour le colloque du 24 octobre expose ces difficultés et conclut déjàà la nécessité d’aller « au delà de la notion d’intégration » 16 .I.1.2 – La Commission Interministérielle des Equipements IntégrésOn retrouve dans les principaux ministères « en pointe » sur le sujet de l’intégration que sont l’EducationNationale, les Affaires Culturelles, la Jeunesse et Sports et aussi le ministère de l’Equipement et duLogement les acteurs qui ont contribué à la mise en place des premières expériences d’équipementsintégrés et à la reconnaissance officielle de la formule dans le cadre des travaux des commissions duVI ème Plan (Augustin Girard à la Culture, Jean-Batiste Grosborne à la Jeunesse et Sports, Pierre Renardet Jean Ader à l’Education Nationale).La formule occupe le petit créneau « expérimentation et recherche » de ces différents ministères.Ainsi au ministère des Affaires Culturelles, le Service des Etudes et Recherches dirigé par A. Girardsoutient l’exploitation du procédé 17 . La problématique de l’équipement intégré croise la réflexion sur ledevenir de l’action culturelle et la remise en cause des grosses machines que sont les maisons de laculture, axées de manière exclusive sur la diffusion culturelle 18 .14 Le compte rendu de ce colloque a servi de base à l’élaboration du numéro de la revue Pour, octobre 1971, n°23/24.15 voir Nicole Chartier, « Les Equipements intégrés » Notes et Etudes Documentaires, Paris La documentation française,n°4091, 13 mars 1974. Les actes du colloque de novembre 1970 ont servi de base à l’élaboration de cet ouvrage.16 AREA, « L’intégration des équipements éducatifs et culturels publics en France. Tendances et problèmes »,texte de travail du colloque « Equipements intégrés et villes nouvelles » , 20 octobre 1970.17 A. Girard, préface à L’action culturelle dans les villes nouvelles : réflexions préalables à une programmation.Op. cit., p1.18 Cette politique en faveur de nouveaux équipements culturels est officialisée par l’établissement d’une circulaire en date du03 juillet 1973 qui stipule la création d’une cellule de la Sous-Direction des Maisons de la Culture et de l’Action culturellenommée « Bureau des interventions culturelles ». Cette cellule est vouée à suivre la production deux types d’équipementsculturels, les équipements intégrés pour lesquels les villes nouvelles sont explicitement désignées comme terrain privilégiéd’expérimentation et les « équipements culturels légers » ou « salles à vocation multiples ».12
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal – Septembre 2005CHAPITRE IDe même au ministère de l’Education Nationale l’équipement intégré s’inscrit dans le mouvement post68 de remise en cause des méthodes pédagogiques. A la suite de l’expérience de Yerres, comme nousl’avons noté en introduction, un programme expérimental a été lancé, à la recherche de nouveauxénoncés d’équipements scolaires 19 . La réflexion est menée principalement par le « Groupe de travailinterministériel pour les équipements socio-éducatifs », organisme contrôlé par le ministère del’Education Nationale (direction chargée de la prévision), animé par Jean Ader, Jean Pellerano et Pierre-André Teitgen.Mais il manque en définitive un organe administratif qui consacre le caractère interministériel de ladémarche, qui consacre ce que Guy Saez appelle une « éthique de la collaboration inter administrative »s’inscrivant dans un mouvement de modernisation de l’Etat 20 . C’est ainsi que le groupe de travail montéau sein de l’Education Nationale va devenir ultérieurement la « Commission interministérielle pour leséquipements intégrés » officialisée par décret le 1 er octobre 1971.L’action de la commission interministérielle pour les équipements intégrésIssue donc du secteur « recherche » de l’Education Nationale, cette commission qui est présidée par unhaut fonctionnaire de l’Education Nationale, Gérard Ducher et qui a pour secrétaire général JeanPellerano, a pour objectif déclaré de faciliter l’instruction des dossiers sollicitant des financements deplusieurs ministères et de clarifier les procédures d’intégration des équipements.Cette commission s’est fixée les missions suivantes 21 : «- étudier les problèmes de toute nature que posent la conception, la réalisation, la gestion etl’animation des équipements conçus en vue du développement coordonné de certaines activitéssportives, éducatives, culturelles et sociales,- coordonner les interventions des différents départements ministériels ou organismes intéressés,en dresser le bilan et effectuer la synthèse des différentes expériences,- formuler les recommandations et proposer des mesures propres à leur mise en œuvre. (…)- enfin, de formuler un certain nombre de propositions destinées à mettre en place un systèmed’évaluation. »Au regard de ces objectifs, trois initiatives importantes sont à mettre au crédit de cette commission, quimarquent en quelque sorte l’apogée de la formule de l’équipement intégré:- l’organisation d’un colloque sur les équipements intégrés à Marly-le-Roi en mars 1973- l’établissement d’une circulaire ministérielle sur les équipements intégrés en novembre 1973- l’établissement enfin d’un bilan sur les réalisations d’équipements intégrés en 1974Le colloque organisé à l’INEP à Marly-le-Roi le 30 et 31 mars 1973 marque sans contestel’apogée de l’engouement pour le procédé. Il a donné lieu à un travail préparatoire très importantassociant dans des groupes et sous-groupes de réflexion plus d’une centaine de personnes et il réunitau final plus de 200 personnes. S’y retrouvent à la fois des acteurs centraux tels que Jean Ader et desacteurs locaux, en particulier une forte proportion d’élus et de membres des équipes d’aménagementdes villes nouvelles.C’est le cas par exemple pour le Groupe III, chargé des « Problèmes juridiques administratifs etfinanciers posés par le fonctionnement des équipements intégrés » dans lequel on retrouve tous lesacteurs associés à la planification des équipements en ville nouvelle (Delafosse pour le Vaudreuil,Blache pour l’étang de Berre, Faivre d’Arcier pour les Affaires Culturelles, etc.) 2219 Voir à ce sujet « Les équipements intégrés (centres éducatifs et culturels) ». Extrait du Rapport annuel du Conseild’Etat, op. cit. et aussi Architecture scolaire et aménagement de l’espace. Paris, La Documentation Française, 1974..20 Guy Saez, Innovation difficile, domination aléatoire : les équipements intégrés. IEP Grenoble - GURDA, Grenoble,déc. 1975, p2821Secrétariat de la commissions interministérielle pour les équipements intégrés, Equipements intégrés, Eléments pour unBilan. Op. cit., p2-3.22 Premier ministre – Commission interministérielle des équipements intégrés, Colloque des équipements intégrés –Marly-le-Roi 30 et 31 mars 1973 « Groupe III : Problèmes juridiques administratifs et financiers posés par lefonctionnement des équipements intégrés ». Texte dactyl. [AD de l’Eure]13
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