l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIL’équipe Candilis-Josic-Woods lauréate <strong>en</strong> 1961 du concours d’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> <strong>de</strong> Toulouse (ZUP <strong>de</strong>Toulouse Le Mirail), avait mis ainsi l’acc<strong>en</strong>t sur la nécessité <strong>de</strong> réhabiliter la rue comme espace principalet c<strong>en</strong>tral <strong>de</strong> sociabilité ; une « rue c<strong>en</strong>tre » reliant <strong>en</strong>tre eux les immeubles collectifs est ainsi proposéecomme « zone <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> conc<strong>en</strong>tration d’activité et <strong>de</strong> d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> la vie collective » 231 .A partir du milieu <strong>de</strong>s années soixante, les opérations d’équipem<strong>en</strong>ts collectifs vont être étroitem<strong>en</strong>tassociées à ces dispositifs <strong>de</strong> rues ou <strong>de</strong> places idéalisés. L’importance accordée à la définition <strong>de</strong>l’espace public piéton, extérieur ou couvert, est une donnée c<strong>en</strong>trale <strong>de</strong>s projets, que ce soit à Istres, àla Vill<strong>en</strong>euve <strong>de</strong> Gr<strong>en</strong>oble ou dans les projets d’équipem<strong>en</strong>ts intégrés <strong>de</strong>s Villes Nouvelles. A Gr<strong>en</strong>obleles nouveaux équipem<strong>en</strong>ts expérim<strong>en</strong>taux du quartier <strong>de</strong> l’Arlequin, CES/Maison <strong>de</strong> quartier et écoleprimaire/Maison <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fance sont implantés le long <strong>de</strong> la «galerie <strong>de</strong> l’Arlequin », faisant <strong>de</strong> cette« rue » l’espace communautaire traversant et irriguant les équipem<strong>en</strong>ts (cette position spécifique <strong>de</strong>l’équipem<strong>en</strong>t s’appréh<strong>en</strong><strong>de</strong> tout d’abord au niveau <strong>de</strong> la coupe. L’équipem<strong>en</strong>t est situé à l’interface <strong>de</strong> larue intérieure et du parc, <strong>en</strong> pied <strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong> logem<strong>en</strong>t).Le rejet systématique <strong>de</strong> l’automobile <strong>en</strong> périphérie <strong>de</strong>s opérations 232 , la mise à l’écart <strong>de</strong>s voiries <strong>de</strong>transit est un préalable qui permet <strong>de</strong> supprimer la limite physique et les effets <strong>de</strong> seuil <strong>en</strong>tre l’espacepublic et l’espace intérieur <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts collectifs. Cette démarche répond à la volonté d’atténuer labarrière psychologique dans l’accès aux institutions culturelles et éducatives et <strong>de</strong> faire que les activitéssocioculturelles fass<strong>en</strong>t partie intégrante <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> la vie quotidi<strong>en</strong>ne. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> conceptionglobale d’une <strong>en</strong>tité urbaine, un c<strong>en</strong>tre, dispersant les établissem<strong>en</strong>ts traditionnels sur plusieurs lieuxcontribue à faire disparaître la distinction <strong>en</strong>tre espace public extérieur et espace <strong>de</strong> circulation intérieure<strong>de</strong>s édifices. Dès lors que les accueils <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts sont regroupés et banalisés, on peut traiterl’<strong>en</strong>semble comme un grand espace public communautaire, un intérieur-extérieur, une gran<strong>de</strong>superstructure «socioculturelle » plus ou moins privative pour les services qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t 233 .Le jeu <strong>de</strong>s parcours intérieurs et extérieurs est une constante <strong>de</strong> ces dispositifs et l’idée qu’on trouvedéclinée dans la plupart <strong>de</strong>s opérations regroupant plusieurs programmes est que les parcourspublics travers<strong>en</strong>t les équipem<strong>en</strong>ts socio-culturels: « outre les aspects positifs <strong>de</strong>l’intégration au niveau <strong>de</strong>s services, un espace « semi-public » est ainsi créé, intégrant espacesintérieurs et espaces extérieurs et permettant au cheminem<strong>en</strong>t d’être à la fois un lieu <strong>de</strong> passage et unlieu d’animation et d’information » 234 .Ces <strong>de</strong>ux modalités d’interpénétration sont repérées par Gérard Vinc<strong>en</strong>t que ce soit à Evry (à propos <strong>de</strong>la maison <strong>de</strong> quartier <strong>de</strong> Courcouronnes) 235 ou à Saint Qu<strong>en</strong>tin (à propos <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> voisinage <strong>de</strong>Voisins le Bretonneux), d’une part la prolongation du traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’espace public dans le hall <strong>de</strong>l’équipem<strong>en</strong>t, avec l’utilisation <strong>de</strong>s même matériaux, <strong>de</strong>s même aménagem<strong>en</strong>ts « urbains », d’autre partla possibilité d’une large ouverture <strong>de</strong> certains locaux, au premier rang <strong>de</strong>squels on trouve la sallepolyval<strong>en</strong>te sur l’espace public (principe que l’on retrouve dans l’agora d’Evry, à l’Arche-Guédon – voirPlanche 14).L’espace piéton protégé peut pr<strong>en</strong>dre plusieurs formes, celle ponctuelle <strong>de</strong> la halle, celle linéaire <strong>de</strong> larue intérieure, celle multidirectionnelle <strong>de</strong> la nappe. La recherche du continuum spatial telle qu’elle a puêtre développée antérieurem<strong>en</strong>t dans l’espace du hall/forum <strong>de</strong>s Maisons <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong>s MJC peuttrouver là sa plus gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> architecturale <strong>en</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ant la rue intérieure qui irrigue la totalité <strong>de</strong>l’opération. Ce phénomène d’ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> l’espace du hall/foyer <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t socio-culturel va donnerlieu à un travail <strong>de</strong> diversification et <strong>de</strong> complexification <strong>de</strong>s parcours.231 Prés<strong>en</strong>tation du concours dans Techniques et Architecture, n°2, 22 ème série, février 1962.232 Le principe <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong>s flux caractéristique <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> fonctionnelle se double dans les années 70 d’un rejet <strong>de</strong>l’automobile, objet polluant et <strong>en</strong>combrant, symbole <strong>de</strong>s excès <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> consommation et symbole <strong>de</strong>s nuisances queles Villes Nouvelles s’évertu<strong>en</strong>t à combattre.233 Le c<strong>en</strong>tre culturel et sportif du quartier Bellefontaine à Toulouse Le Mirail dont la conception par l’équipe Candilis -Josic - Woods débute <strong>en</strong> 1967 est un <strong>de</strong>s premiers projets à exploiter cette interpénétration <strong>en</strong>tre « rue intérieure » etprogrammes socio-culturels. De façon comparable, l’organisation intérieure du CES/Maison <strong>de</strong> quartier <strong>de</strong> la Vill<strong>en</strong>euves’inscrit dans le prolongem<strong>en</strong>t direct <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> la galerie <strong>de</strong> l’Arlequin.234 « Dossier d’étu<strong>de</strong>s préliminaires <strong>de</strong> la Piazza <strong>de</strong> Marne-la-Vallée », mai 1974, in Piazza - Marne-la-Vallée analysed’un processus, op. cit., p89.235 Lafrasse P., Vinc<strong>en</strong>t G., Inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> superstructure <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce locale - Repérage <strong>de</strong>stypes d’innovation. Plan construction. Secrétariat Général du Groupe C<strong>en</strong>tral <strong>de</strong>s Villes Nouvelles. Ville Nouvelle d’Evry,septembre 1977 (publiée dans les Cahiers <strong>de</strong> l’IAURIF, vol 52, sept. 1978).76