L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE II<strong>de</strong>s EPA n’a pas été relayée <strong>de</strong> manière constante et soli<strong>de</strong> par une activité structurée et pér<strong>en</strong>ne dansles SAN.40
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIII.2 – L’INVENTION DE PROGRAMMES COMPLEXES EN VILLE NOUVELLE:L’<strong>en</strong>jeu d’innovation programmatique sous-t<strong>en</strong>du par le processus d’intégration <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>sservices conduit à s’interroger sur les figures <strong>nouvelle</strong>s ou les figures dérivées d’équipem<strong>en</strong>t intégréayant pu être produites <strong>en</strong> Ville Nouvelle.De façon théorique, le procédé <strong>de</strong> décomposition/recomposition <strong>de</strong>s programmes a vocation <strong>en</strong> effet àproduire <strong>de</strong> nouveaux assemblages et donc <strong>de</strong> <strong>nouvelle</strong>s figures d’équipem<strong>en</strong>t, répondant non plus à un<strong>en</strong>orme et à <strong>de</strong>s ratios définis au niveau national (les fameuses grilles tant décriées) mais à une réalité <strong>de</strong>terrain et aux usages supposés <strong>de</strong>s habitants.Au <strong>de</strong>là l’intégration <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts collectifs conduit à une réflexion sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production<strong>de</strong>s projets architecturaux, sur l’interaction et les allers et retours <strong>en</strong>tre projet et programme, surl’importance d’une approche collective et pluridisciplinaire <strong>de</strong>s projets. L’équipem<strong>en</strong>t socio-culturelintégré comme lieu c<strong>en</strong>tral <strong>de</strong> la vie publique est un lieu <strong>de</strong> débat qui interroge le processus même <strong>de</strong> laconception architecturale. Cette réflexion s’articule, si on se réfère à <strong>de</strong>s architectes comme JosephBelmont ou Pierre Riboulet avec une théorie <strong>de</strong> la pratique spécifique (pour un urbanisme et unearchitecture « collective ») 115 . A l’horizon <strong>de</strong> cette démarche, on trouve le projet d’un équipem<strong>en</strong>trévolutionnaire, un équipem<strong>en</strong>t «inédit » ultime avatar du «cond<strong>en</strong>sateur social » dont l’objectif estl’avènem<strong>en</strong>t d’une <strong>nouvelle</strong> culture urbaine non oppressive 116 .Cette pot<strong>en</strong>tialité <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t intégré recouvre <strong>en</strong> fait <strong>de</strong>ux <strong>en</strong>jeux distincts :- Le premier concerne le nombre et la nature <strong>de</strong>s programmes regroupés <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>l’échelle urbaine à laquelle s’adresse l’équipem<strong>en</strong>t.- Le second concerne la possibilité <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s <strong>en</strong>tités <strong>nouvelle</strong>s élaborées à partir dutravail <strong>de</strong> décomposition/recomposition <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> programme opérées dans leprocessus d’intégration (une logique <strong>de</strong> regroupem<strong>en</strong>t suivant <strong>de</strong>s unités fonctionnelles etnon plus suivant <strong>de</strong>s découpages traditionnels).Dans la plupart <strong>de</strong>s cas, force est <strong>de</strong> constater que le processus conduit <strong>en</strong> <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> à l’élaborationd’<strong>en</strong>tités correspondant à un nombre limité <strong>de</strong> figures d’équipem<strong>en</strong>ts dérivées <strong>de</strong>s modèles initiaux,figures auxquelles sont associés au mieux quelques élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> programme atypiques.Cette restriction peut s’expliquer d’abord par la difficulté d’association et <strong>de</strong> synchronisation <strong>de</strong>sfinancem<strong>en</strong>ts v<strong>en</strong>us <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes administrations.Par ailleurs, le nombre d’élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> programme se prêtant facilem<strong>en</strong>t au travail <strong>de</strong> combinaison et <strong>de</strong>mise <strong>en</strong> commun est finalem<strong>en</strong>t assez limité: le restaurant scolaire, les équipem<strong>en</strong>ts sportifs, lesateliers <strong>de</strong> travaux manuels (ateliers scolaires et ateliers <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong>s jeunes), la bibliothèque, lasalle polyval<strong>en</strong>te à la fois salle <strong>de</strong> spectacle et salle <strong>de</strong> réunion et pour finir ce lieu c<strong>en</strong>tral <strong>de</strong> convivialitéque doit être le hall commun aux différ<strong>en</strong>tes activités.Si l’on se réfère au seul critère du regroupem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s programmes, l’év<strong>en</strong>tail d’objets à étudier pourraitêtre évi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t plus large mais il finirait par perdre s<strong>en</strong>s par rapport à la notion historique d’intégration.Nous sommes donc limités ici aux figures d’équipem<strong>en</strong>ts pour lesquelles le terme « intégré » a étéutilisé par les aménageurs.Cep<strong>en</strong>dant, ou pourra constater que la logique <strong>de</strong> regroupem<strong>en</strong>t et d’association <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tsprogrammes initiée par la formule <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t socioculturel intégré esquisse différ<strong>en</strong>tes facettes <strong>de</strong>la notion contemporaine <strong>de</strong> « programme complexe » telle qu’elle se développe aujourd’hui à travers <strong>de</strong>sprogrammes <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>en</strong>vergure telle que les universités, les parcs ou les c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong> loisirs.II.2.1 – L’exploitation <strong>de</strong>s figures initiales.115 Voir à ce sujet l’article <strong>de</strong> J. Belmont in Pour, « Des équipem<strong>en</strong>ts éducatifs et culturels intégrés », n°23/24, octobre 1971et le texte <strong>de</strong> Pierre Riboulet, (dans le cadre <strong>de</strong>s travaux du « Groupe <strong>de</strong> réflexion sur les équipem<strong>en</strong>ts socio-éducatifs » <strong>de</strong>la mission d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Ville Nouvelle du Vaudreuil) « Une architecture pour les équipem<strong>en</strong>ts socio-éducatifs - Liberté <strong>de</strong>conception et normes obligatoires », séance du 18 septembre 1969. Texte dactylo. [IFA : fond ATM 162 IFA 1540].116 Mission d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la Ville Nouvelle du Vaudreuil, groupe « politique <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts », Pierre Riboulet, « Un équipem<strong>en</strong>tinédit ». Rapport dactylo. daté du 23/10/1970, p2 [IFA : fond atelier <strong>de</strong> Montrouge, 162ifa1547].41