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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIinitial établi par l’ARESC en décembre 1969 désigne l’opération comme une expérience pilote posant lesprincipes de base du procédé d’intégration des équipements [voir FIG. 13.1].- D’abord dans le choix des programmes, le rapport s’appuie sur le principe d’une organisation« pyramidale » tel qu’il est soutenu par le Secrétariat d’État à Jeunesse et aux Sports. Cela veut direque l’implantation de chaque élément doit répondre non seulement à l’environnement immédiat, maisaussi aux rapports avec d’autres équipements de diverses portées.- Le rapport précise ensuite que les principes d’urbanisme doivent « dégager des ensembles ou unitésqui devront être traitées comme telles, tant au niveau de la conception que de la gestion » 165 . Cettenotion d’unité tant urbanistique que fonctionnelle doit pouvoir opérer aux différentes échelles de laville.- Les « ensembles » incluent à chaque fois des équipements scolaires. Le scolaire, la vie et la villesont pensés ensemble : « La continuité de l’éducation doit s’instaurer entre l’école et la formationcontinue tout au long de la vie. […] On tend alors vers la complémentarité des équipementsscolaires, socio-culturels, « l’éducation populaire » cessant d’être la parente pauvre—pauvre enmoyens et en efficacité 166 ».- Enfin la méthode d’intégration conduit à identifier et à retravailler les éléments de programme les plusdirectement concernés par l’intégration :« Le principe d’intégration des équipements qui domine est celle du regroupement des servicescommuns autour des équipements scolaires et culturels à proximité d’une « unité centrale »constituant « un complexe d’animation à l’échelle du quartier ». Un partage des locaux inclut larestauration, le service médico-social, le centre de documentation-bibliothèque, la zone d’accueil. LaMJC et l’ensemble sportif sont proposés comme équipements éclatés ; la MJC avec les ateliersrépartis dans l’ensemble du quartier et l’ensemble sportif organisé en deux pôles, l’un en plein air etl’autre couvert » 167 .L’esprit dans lequel l’intégration est abordée ici est clair : sur le modèle grenoblois, l’objectif estl’intégration des équipements entre eux et dans la trame urbaine. Le centre se définit selon troiscaractéristiques : fonctions multiples ; équipements intégrés ; espaces imbriqués.L’Arche Guédon, un effort d’innovation de tous les acteursSitué dans la Z.A.C. de Champs-Noisiel-Torcy (secteur 2), le Quartier 5 nommé quartier de l’Arche-Guédon relie les villages existants de Noisiel et Torcy. Il doit accueillir 800 logements, un parc urbain etun centre de quartier. La programmation de ce dernier est lancée au début des années 70 à partir despremières études de l’ARESC qui préconisent une entité regroupant zone d’habitation, CES, CEA, FJT,MJC, équipements sportifs, et services communs (bibliothèque+centre de documentation, servicemédico-social, restauration, salle de jeux).Comme pour Noisy-Est, l’Arche Guédon est investi du rôle de terrain d’innovation et doit servir de test.L’opération est le premier support de la mise en place d’un processus complexe de programmationassociant de multiples acteurs professionnel. Arrivé au sein de l’EPA en 1970 pour prendre en charge leschéma d’urbanisme du secteur 2, Michel Macary va favoriser en tant qu’architecte coordonnateur dusecteur, cette implication de multiples partenaires extérieurs.La programmation suit plusieurs étapes. D’abord, Marne-la-Vallée engage, à partir de 1970, plusieursbureaux d’études spécialisés : l’ADC pour les équipements publics ; Larry Smith pour les équipementscommerciaux ; SERETES pour les bureaux. Ces études permettent à la MEA de développer un premierschéma de plan-masse en 1971. Ensuite les études d’avant-projet sont lancées : Quaternaire Educationplanche sur la conception d’un service collectif à partir d’une pédagogie ouverte et sur l’intégration d’unematernelle et d’une crèche ; l’association TRAME sur l’animation globale ; le paysagiste Bernard Lassussur l’ambiance lumineuse ; et l’AIPA France sur une simulation visuelle du nouveau centre 168 . Ces étudesconduisent à une identification des sous-ensembles et à l’élaboration du plan-masse.165 ARESC, Propositions pour les équipements scolaires, culturels et sociaux de la ZAC de Noisy-Est, op. cit.166 EPAMARNE, « La ZAC de Noisy-Est : Programme des Équipements ». Sommaire, mai 1970, pp. 3-3bis, [EPAMARNE71w11].167 Ibid.168 MEA de Marne-la-Vallée, Centre du Quartier 5 Noisiel Torcy : Document Provisoire, Mai 1972, pp. 17-19, EPAMarne28w1370 ; C. de Chéné, « Chapitre II. Des Études pour le centre de l’Arche Guédon », Le Quartier de l’Arche Guédon, ZACde Champs-Noisiel-Torcy (secteur2), rapport de stage, 1981, EPAMarne 3809/MV/2.58
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIÀ partir de ces études, l’EPA entame la programmation des équipements pour l’avant-projet détaillé. Ence qui concerne les équipements socio-culturels, les programmateurs réservent à la Maison de TempsLibre le rôle principal dans l’animation du secteur II, développant la composante d’une importante sallepolyvalente. En 1974, sur proposition de l’EPA, la SCA désigne les architectes de cet ensemble :Riboulet, Veret, et Thurnauer, engagés en raison de leur expérience de conception du CEC de Istres.En même temps, plusieurs études sont entreprises sur un deuxième sous-ensemble, le Centre de VieEnfantine : l’étude de Quaternaire Éducation sur les équipements de l’enfance est déjà achevée ; on lapoursuit avec celle du CERFI sur les équipements de santé pour enfants (hôpital du jour) ; puis aveccelle du SOREPA sur un modèle de gestion pour l’ensemble du centre 169 . L’EPA demande aussi àFrançoise Lenoble-Prédire d’établir le programme pour le centre de vie enfantine qui n’est pas achevé.En 1974, les objectifs et la structure du centre de l’Arche Guédon sont définitivement délimités. Laconception des équipements et de leurs relations est fondée sur trois sous-ensembles :— C.E.S. avec pédagogie ouverte ;— Maison du Temps Libre et Salle polyvalente associées à une halle ouverte ;— Centre de Vie Enfantine liant les problèmes de pédagogie et de santé 170 .Le centre se structure autour de deux axes piétonniers et perpendiculaires, avec un espace privilégié aucarrefour : la place couverte, désignée comme lieu des rencontres et reliant les principaux équipementscollectifs. [voir FIG. 15.2]En 1975, l’EPA met en place une équipe pluridisciplinaire pour compléter les études et effectuer laréalisation. Le Ministère des Affaires culturelles ayant jugé la salle polyvalente trop vaste, lesresponsables recommencent la programmation de la Maison du Temps Libre. La révision du programmeen 1975 prévoit une salle plus modeste et le plan-masse est finalisé [voir FIG. 13.3]. L’École NationaleSupérieure des Arts et Métiers effectue, au cours des années 75-76, une étude aérodynamique sur lecentre du quartier qui encadre les derniers réglages du projet.Outre le rôle de support de développement d’activités de programmation et de conceptionpluridisciplinaires, l’opération du centre du quartier 5 participe aussi d’une conception globale del’animation à l’échelle du quartier. L’animation doit se constituer par « la mise en place progressive d’unréseau d’équipements sur l’ensemble du quartier » suivant une organisation en « grappesd’équipements » 171 . [voir FIG. 04.2].Même si, lors de la conception du centre de l’Arche Guédon, l’objectif du réseau reste au niveau desintentions on voit que cette notion associée à celle d’intégration est d’emblée bien présente, confortéepar l’image de la ville en chapelets reliés, image constitutive de l’identité de Marne-la-Vallée.La Piazza, un projet à partTroisième opus de la première génération d’équipements intégrés, la Piazza se distingue par son échellede centre d’agglomération et par la volonté d’associer les équipements collectifs et les équipementscommerciaux, sur le modèle de l’Agora d’Evry. L’étude de 1970 sur le Centre Urbain Régional prévoit eneffet d’inclure dans le premier pôle du Secteur 1—le cœur de ville—une multiplicité de fonctions :commerces, bureaux, accueil, centre culturel, équipements universitaires, sports et loisirs.Dans un premier temps, dès 1971, l’équipe s’attache à définir les contours d’un pôle socio-culturelorganisé autour d’une place couverte dénommée en référence à l’Agora, la Piazza 172 . L’équipe, quitravaille en contact avec Évry et l’IAURP, comprend deux architectes, Aymeric Zublena et ThierryGruber, lesquels esquissent plusieurs hypothèses à partir d’une programmation « théorique » 173 .L’intervention d’un bureau d’études, le SACEC, et de Philippe Jarry conduit aux ajustements des planset du programme. Le SACEC entame une campagne intense d’interviews avec des résidents de la Valléede la Marne pour essayer de dégager un programme d’équipements. Un premier schéma de localisation,169 Quaternaire Éducation, Centre de vie enfantine, Paris, juin 1973 ; CERFI, Étude de programmation du Centre de SantéMentale de Noisiel, juin 1973 ; CERFI, Dossier programme de l’hôpital du jour de l’Arche Guédon, juin 1974 ; SOREPA,Modèle de gestion pour les équipements publics de l’Arche Guédon, 1975.170 « Le Quartier de l’Arche Guédon », in Techniques et Architecture, n o 301, nov.–déc. 1974, pp. 80-82.171 MEA de Marne-la-Vallée, Centre du Quartier 5, Noisiel Torcy : Document provisoire, op. cit., pp. 5-6.172 Pour une description en détail de ce processus, voir A. Zublena, Piazza, Marne-la-Vallée : Analyse d’un processus,BERU/EPAMarne/Secrétariat de la Culture, fév. 1977 [EPAMARNE MV 2132 (1-2)].173 Voir les carnets de Zublena et Gruber, [EPAMARNE 109 Fi 2].59
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