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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIEn 1976, l’EPA poursuit son action sur la lancée des réalisations de la première générationd’équipements. Le passage à la phase de réalisation de cette première génération, a exigé que l’EPAtransforme son approche. La petite équipe pluridisciplinaire rassemblée par Pierre Carle (Villey, Pinaud,Baietto, Yoncourt, Cessieux, Schaeffer, Lemaistre, et les architectes Gruber, Macary et Zublena) s’estadaptée et étoffée 179 , l’EPA a dû chercher de nouveaux membres capables de piloter la réalisation desbâtiments à un rythme croissant 180 .C’est à ce moment que le service de programmation prend son autonomie en tant que service etdéveloppe son approche spécifique. C’est à ce moment qu’est recruté par exemple Geneviève Machu,sociologie de formation qui avait participé au processus géant de concertation engagé au Vaudreuil dontnous avons parlé précédemment 181 .L’importance de l’arrivée des nouveaux habitants se manifeste par le rejet de la première générationd’équipements. L‘Arche Guédon a déjà eu du mal à démarrer parce que c’est un quartier relativementpériphérique, éloigné des stations de RER. De plus, il est achevé juste après le changement de pouvoir.À son inauguration, les élus accueillent la réalisation avec des critiques acerbes et décident d’élire Torcycomme véritable centre du quartier. La Maison du Temps Libre, fortement rejetée, reconstituerelativement vite les barrières institutionnelles. Les équipements réalisés paraîtront finalementsurdimensionnés par rapport au rayonnement réduit d’un centre vidé de ses services commerciaux etavec des équipements culturels réduits.Le Centre de Vie Enfantine, lancé un peu plus tard, connaît un meilleur sort, même si le partage deslocaux a été vécu comme une contrainte énorme 182 . A la même époque, il se produit un mouvement plusgénéral de réaction parmi les enseignants qui ont « des difficultés dans des écoles conçues pour lesenfants et non pour les adultes » 183 .En ce qui concerne la Piazza enfin, le projet ne parvient pas à démarrer face à la récession économique,à la réticence des habitants, à l’absence de volonté au niveau administratif et à l’absence du soutienfinancier des ministères impliqués. Le coup de grâce est donné en 1978 par la nouvelle municipalitécommuniste. Une tentative de ressusciter le Centre d’Animation Culturelle a bien lieu en 1983, avec unnouvel avant-projet élaboré par Jacques Levy, mais cela non plus ne verra pas le jour. L’échec de laPiazza, tout comme celui de la première version de centre culturel à Cergy-Pontoise ou celui du centreadministratif et culturel du Vaudreuil, illustrent la remise en cause de la viabilité et de l’attrait des groséquipements intégrés jugés trop lourds et inadaptés.C’est dans ce contexte de restriction des financements, de montée en puissance des collectivités qui sepréoccupent de la gestion des équipements et des difficultés rencontrés par la première générationd’équipements intégrés que s’impose la notion de réseau comme moyen de poursuivre l’approcheglobale de l’animation et de poursuivre l’innovation et la recherche de polyvalence des structures.Cette évolution se manifeste à Marne-la-Vallée lors de la conception en 1976 du centre des Luzards,élément principal de planification du secteur 2 au cours du VII e Plan. Elle se manifeste aussi dansd’autres villes nouvelles. C’est le cas par exemple à Cergy-Pontoise lors de la programmation du quartierdu Puiseux, laquelle programmation est élaborée par Quaternaire Education:Il n’est pas forcément besoin de construire d’innombrables mètres-carrés, il est beaucoup plusimportant de créer les conditions d’intercommunicabilité des institutions et des services, il est plusimportant d’imaginer les « passerelles », les équipements complémentaires, il est indiscutablementpréférable de programmer modestement mais simultanément l’ensemble du réseau […] 184 .En même temps, la réflexion urbanistique évolue. L’expérience du Luzard, c’est aussi un positionnementvis-à-vis d’une vision repoussoir de l’équipement intégré, celle d’un super-équipement regroupant dans unensemble homogène plusieurs programmes. À l’opposé de l’intégration qui vise à « rassembler en unmême espace bâti le maximum de services et d’activités, ce qui crée une animation interne dans un179 B. Elissade et C. Martinet, Marne-la-Vallée : Une vision optimiste du futur, Paris, Moniteur, 1991, p. 75.180 J. M. Boyer, op. cit., p. 202.181 G. Machu, Interview, op. cit.182 B. Ousset, Interview, op. cit.183 J. M. Boyer, op. cit., p. 216.184 Quaternaire Éducation et EPSA, Puiseux, quartier à vocation éducative – Proposition pour un réseau d’équipements deformation, texte dactyl., 01/01/1977, p4. [EPA Cergy].61