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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIde pré-animation, va être tentée sans succès à Marne-la-Vallée à partir de ce qui est encore à l’époquela friche de la ferme Du Buisson. Elle ne parviendra pas à déboucher sur une expérience concrète en villenouvelle. C’est finalement dans le quartier de l’Alma Gare à Roubaix que Georges Grass va pouvoirdévelopper et populariser en 1976 avec le concours des architectes de l’Abac, , une démarche deconcertation avec les habitants pour la programmation des équipements collectifs par le biais d’unAtelier Populaire d’Urbanisme 101 . Cette démarche qui débouche sur la conception d’équipements intégrésva contribuer à populariser notamment au niveau des politiques le principe de concertation avec leshabitants (l’Atelier Populaire d’Urbanisme qui rentre dans la panoplie des techniques de la politique de laville).A côté de cette démarche d’animation tournée vers les usagers, sont poursuivies des démarches danslesquelles la concertation prend une tournure plus technique et plus spécialisée. C’est dans cettedirection qu’Ariane Cotlenko va travailler en 1974 à l’établissement du programme du centre de la PetiteEnfance Désirée Clary à Melun-Sénart. Si Le CERFI est au départ contacté, comme nous l’a indiquéJacques Lécureuil 102 , parce qu’il est prévu d’intégrer dans l’équipement, sur le modèle d’Evry et deMarne-la-Vallée, un centre de suivi médico-psychologique (centre d’action médico-social précoce)assurant une action de prévention et de dépistage précoce des troubles psychologiques, c’est bien aufinal sur la prestation de l’ensemble de la programmation d’un équipement intégré pour la petite enfancequ’intervient A. Cotlenko 103 .La phase d’élaboration du programme va reposer sur l’activité d’un groupe de travail réunissant lesdifférentes administrations concernées et les collectivités. L’objectif principal de la démarche et sonoriginalité est la constitution, suivant le principe du «promoteur institutionnel » d’un groupe pérennecapable d’accompagner et de soutenir le projet dans toutes ses phases de réalisation puis defonctionnement. Ce « collectif » répond à l’idée d’une «intégration progressive » seule à même desurmonter tous les problèmes posés par la globalisation de la prise en charge de l’enfant (statuts enformations des personnels, habitudes de travail, etc.).Le bilan de cette concertation engagée par le CERFI à Melun-Sénart tel que l’analyse en 1978 TouhamiBencheikh est globalement négatif 104 . La recherche d’un consensus autour de l’objectif d’intégration vase heurter à la réalité des normes de chaque institution.Le prima accordé à l’innovation et à la recherche d’une dynamique de groupe interinstitutionnellesoutenant cette innovation n’est pas sans effet pervers, conduisant à une dichotomie entre le plan desidées, du débat et celui de la réalité intangible des contraintes normatives individuelles de chaqueinstitution. La recherche d’un consensus inhérente à la méthode du groupe de travail va entraîner desajustements de la méthode de concertation (principes de rencontres sélectives). A force de resserrer lesacteurs de la concertation, le groupe de travail limité aux seules administrations prend un caractèrebureaucratique. Au final la démarche sert surtout de révélateur de l’irréductibilité des normes de chaqueinstitution « tout semble s’être déroulé comme si l’on était parti de ce que l’on voulait réaliser (continuitépédagogique, intégration institutionnelle, disparition des ruptures crèche-maternelle-CLAE-primaire) pourarriver à ce qui existait vraiment : les normes » 105 . La confrontation apparaît de ce point de vue commeune épreuve de réalité, une déconstruction du mythe dont le seul gain tangible est l’obtention de manièresimultanée par l’EPA des financements de chaque équipement concerné par le regroupement.Poursuivant un registre spécialisé similaire, A. Cotlenko va être impliquée dans le processus deprogrammation des équipements du quartier du Luzard en 1976. Cette démarche complexe sur laquellenous revenons plus loin, va réunir dans un processus de concertation ambitieux les principaux bureauxd’études impliqués dans la réflexion sur la programmation et sur la coordination des équipementscollectifs à savoir la SCOOPER, le CERFI, Quaternaire Education, le Groupe de Sociologie Urbaine(GSU), l’Agence Nationale pour le Développement de l’Education Permanente (ADEP).Une « méthodologie de programmation » très précise est élaborée pour ce travail collectif 106 , très inspiréede l’expérience du Vaudreuil. Au sein de ce qui est défini comme une « structure d’étude ouverte » 107101 Voir à ce sujet « alma-gare : un autre mode de production des équipements » in TA, n° 318, 1978, p90-93.102 Jacques Lécureuil, interview par A. Korganow, annexe 02.103 CERFI, « Complexe Intégré de l’Enfance Désirée Clary », EPA de Melun-Sénart (EPAMS), octobre 1974 [archivesJacques Lécureuil].104 Bencheikh Touhami, « Conception et réalisation d’un ensemble intégré », Mémoire soutenu dans le cadre du III èmecycle de Sociologie de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, nov. 1978.105 Bencheikh Touhami, Op. Cit.106EPAMARNE, « Méthodologie de programmation du centre de quartier 2» ; Texte dactylo, sd. [archivesEPAMARNE]107 EPAMARNE, « Programme des équipements – Centre du Luzard », Note dactyl. juin 1976. [archives EPAMARNE]36