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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIspécifique répondant à des impératifs de production considérables (coûts, délais, montage des dossiers)compte tenu de l’échelle de la ville nouvelle 155 .II.3.2 - L’intervention de Quaternaire ÉducationÉtant donné l’importance que la MEA accorde à la vie scolaire, surtout à l’idée d’un « CES, pivot duquartier », les responsables ont cherché à aller plus loin dans cette réflexion. Il était, au début, difficilede trouver le financement pour une étude sur le fonctionnement des CES. L’IAURP, qui l’a finalementfinancé, a exigé la participation de plusieurs villes. C’est pourquoi le projet a impliqué Marne-la-Vallée,Trappes et Évry.Le bureau d’étude Quaternaire Éducation a été retenu—il avait été indiqué par Jean Ader—pourentreprendre cette étude 156 . Dès lors, comme l’a souligné Bertrand Ousset, Quaternaire Education s’estimposé comme un partenaire important de la MEA (puis de l’EPAMARNE) dans l’approche desproblèmes éducatifs et sociaux 157 .Ce premier contrat est en effet le début d’une longue série: nous avons repéré plus de 30 études et notesréalisées par Quaternaire pour Marne-la-Vallée. En ce qui concerne les activités dans les autres VillesNouvelles, Quaternaire a aussi travaillé sur le prototype de Vaudreuil (logement), sur la définition deséquipements de formation du quartier du Puiseux à Cergy-Pontoise et sur le Centre Éducatif et Cultureld’Istres. En outre, il a fait une étude sur les centres de l’enfance pour le compte du GCVN.Quaternaire Éducation a été fondé en 1970, au sein d’un bureau d’informatique, par deux ingénieurs desMines travaillant sur la formation et l’éducation : Pierre Caspar et François Viallet. L’idée principale étaitle développement de l’ingénierie de la formation, c’est-à-dire le développement de méthodes rigoureusespour traiter les systèmes de formation ou pour concevoir le système de formation 158 .Deux acteurs sont particulièrement importants dans cette histoire. Il s’agit d’abord de Guy Le Boterf quifaisait partie d’un mouvement d’Éducation Populaire—Culture et Développement—lié à Peuple et Culture.Guy Le Boterf s’est surtout investi dans l’approfondissement de la problématique de l’intégration deséquipements scolaires et de la notion de centre intégré (voir interview en annexe). A sa suite, ArmelleBaraton, psychopédagogue, s’est investie dans la réflexion sur les centres de l’enfance et dans laréflexion sur la notion de réseau d’équipements.Dans un premier temps, Quaternaire est missionné à Marne-la-Vallée pour l’étude de groupes scolaires,quatre établissements programmés en 1972 puis sept en 1973. Le bureau d’étude étudie aussi lefonctionnement pédagogique et technique des CES 900 de la ZAC de Noisy-Est et du quartier 5 159 . Cespremières études montrent un intérêt pour la relation entre l’institution, l’enveloppe bâtie et les attitudessociales et psychologiques. Elles s’appuient sur les travaux de M. Foucault qui sont aussi repris pard’autres bureaux d’étude, notamment le CERFI.Une approche sélective de l’intégrationFace à la complexité du processus de programmation, en particulier celui des équipements intégrés,impliquant une grande diversité d’acteurs, Quaternaire Education s’efforce de trouver une méthode et unlangage communs, c’est-à-dire de mettre en place des méthodologies de travail et des structures decommunication 160 . De façon similaire aux méthodes utilisées par la SCOOPER au Vaudreuil, les travauxde Quaternaire font appel à un ensemble d’outils spécifiques, graphes, tableaux, « matrices »,permettant de figurer et de préciser la nature des relations fonctionnelles et spatiales à mettre en œuvreentre les différentes entités concernées par l’intégration [voir Planche 02] .L’étude sur le CES 900 du quartier 5 (L’Arche Guédon) a servi à ce sujet de banc d’essai. Unecollaboration étroite entre le bureau d’étude et les membres de la MEA, B. Ousset le programmateur et155 Voir interview de Geneviève Machu, annexe 02, p51.156 R. Bergouignan et S. Martin, Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée : Annexes, Grenoble, L’Agence d’Urbanisme del’Agglomération Grenobloise, 20 Octobre 1972, pp. 3-5.157 Interview de B. Ousset, annexe 02, p45.158 Voir interview de G. Le Boterf, annexe 02, p92159 R. Bergouignan et S. Martin, « Annexe II, Bibliographie », Ville Nouvelle de Marne-la-Vallée : Annexes, op. cit., p. 2.160 G. Le Boterf, Interview, op. cit. ; G. Le Boterf et J. Ader, « La programmation architecturale d'une institution éducative »,Formation et prévision : prévoir la formation et organiser l’espace éducatif, Paris, Les Éditions E.S.F., 1975, pp. 73-97.56
L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIMichel Macary l’architecte, a été essentielle dans le déroulement de l’étude et dans la définition d’uneconception globale d’intégration à partir des objectifs de l’éducation permanente 161 .Car si le processus de programmation suit un trajet devenu courant à l’époque : d’abord ladécomposition programmatique, ensuite l’analyse fonctionnelle, et enfin une recompositionprogrammatique 162 , la manière dont Quaternaire Education a abordé ce processus est néanmoinsparticulière.Dans l’analyse des institutions à intégrer, Le Boterf opère une distinction entre fonctions « internes » etfonctions « externes » [voir FIG. 02.1]. Ces dernières sont les seules à présenter, selon les critères dupublic concerné et du contenu proposé, un enjeu de conception globale d’animation et d’éducationpermanente. A une analyse fonctionnelle effectuée de manière systématique fonction par fonctionmenant à la rigidité d’une « structure structurante », Le Boterf préfère une approche sélective del’intégration qui identifie au regard des objectifs d’éducation permanente des « fonctions externesdominantes » comme facteurs actifs d’intégration à partir desquels sont recomposés les unitésfonctionnelles 163 .Une forme dominanteAu delà de la problématique de l’intégration, tous les travaux de Quaternaire Education développeront leprincipe énoncé par B. Ousset selon lequel chaque équipement nécessite une programmationspécifique. Mais au départ de toutes les études, tant sur les groupes scolaires que sur les centres del’enfance, il y a l’idée de l’importance de la prise en charge globale de l’enfant. C’est à partir de lapsychologie de l’enfant que Quaternaire commence à esquisser la conception d’ensemble du groupescolaire. Cette primauté conduira le bureau d’étude à privilégier une certaine organisation spatiale:Nous sommes partisans – chaque fois que la superficie du terrain le permet […] – de lastructure pavillonnaire, de l’école village constitué d’une série de petites maisons à lafois semblables et différentes, qui nous paraît composer un ensemble que l’enfant estplus à même de ressentir comme sien. Par ailleurs, les pavillons se prêtent à une plusgrande diversité de combinaisons 164 .Ces principes esthétiques seront fondamentaux dans l’élaboration formelle des groupes scolairesintégrés avec équipements de voisinage.II.3.3 – Une première génération d’équipements intégrésLa discipline de programmation telle que théorisée par B. Ousset se met en place à partir de laprogrammation des trois premières opérations d’équipements intégrés. Il s’agit d’un processus d'analysepuis de synthèse, repris en plusieurs étapes. L’échange entre l’EPA et les bureaux d’études a lieu àchaque étape du processus : pré-programmation, avant-projet, et avant-projet détaillé. L’objectif de l’EPAest d’arriver simultanément à l’élaboration d’un programme final, à la localisation des équipements et àl’articulation du plan-masse.L’opération de Noisy-Est, traduction des théories officiellesPremière du genre à Marne-la-Vallée, l’opération de Noisy-Est regroupe logements, bureaux,commerces, centre socio-éducatif et sportif autour d’un CES, d’un lycée et d’un CET. Le rapport d’étude161 Quaternaire Éducation, Programmation pédagogique et technique du C.E.S. 900 intégré au Quartier V de Marne-la-Vallée, Paris, 1/12/1972 [EPAMARNE 1335/MV/08.SC]. Voir aussi, Quaternaire Éducation, « Note de synthèse sur l’étude deprogrammation du CES 900 du Quartier V », texte dactyl. s.d. [EPAMarne 1335/MV/08.SC] ; G. Le Boterf, « L’Intégrationfonctionnelle et architecturale des équipements collectifs », in Éducation Permanente, n o 20, sept.–oct. 1973, pp. 85-107.162 L’étude distingue classiquement l’intégration fonctionnelle de l’intégration architecturale. L’intégration fonctionnelle « estrecherchée indépendamment des problèmes architecturaux » et « se situe davantage au niveau des institutions. » Parcontre, l’intégration architecturale « se situe au niveau des équipements » et est « à la fois fonctionnelle et architecturale » inProgrammation pédagogique et technique du C.E.S. 900, op. cit., p. 82 ; voir aussi Le Boterf, « L’Intégration fonctionnelle etarchitecturale des équipements collectifs », op. cit., p. 88.163 Le Boterf, « L’Intégration fonctionnelle et architecturale des équipements collectifs », op. cit., p. 92-93.164 Quaternaire Éducation, Conception d’une école : Note de synthèse, Paris, Quaternaire Éducation, février 1973, pp. 14-15,[CDU 29398].57
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