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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRERapport final - Septembre 2005INTRODUCTIONINTRODUCTIONL’innovation et l’expérimentation font partie des objectifs initiaux des neuf villes nouvelles lancées enFrance entre 1965 et 1970. En alternative aux ZUP, celles-ci ont notamment vocation à servir d’exemple,de banc d’essai, pour de nouvelles méthodes et pratiques urbanistiques, elles sont l’instrument qui « doitpermettre de surcroît d’aborder de manière expérimentale et réaliste à la fois certains des problèmes lesplus difficiles de la vie urbaine, intégration des fonctions, circulation, loisirs, participation. A cet égard, laréalisation des villes nouvelles peut se révéler riche d’enseignement pour tout l’urbanisme opérationnel »1 .Objet aujourd’hui un peu obscur, oublié par le commun des mortels, « l’équipement intégré » fut l’unedes premières figures emblématiques de ce discours sur l’innovation en ville nouvelle. Il a constitué audébut des années 70 un support privilégié d’expérimentation réunissant dans la grande tradition moderneun enjeu d’innovation sociale et un enjeu d’innovation urbaine et architecturale.LA CONVERGENCE DE DEUX EXPERIMENTATIONSLe procédé qui consiste à regrouper et à associer différents équipements à vocation sociale, sanitaire,éducative et culturelle n’est pas né en ville nouvelle, le premier opus baptisé «Centre Educatif etCulturel » (CEC) ouvre ses portes en 1968 à Yerres, « banlieue dortoir » de Paris. L’expérience menéesous l’égide d’un entrepreneur en bâtiment atypique et élu de la commune, Paul Chaslin, soutenu par ungroupe de ceux que l’on a appelé les « technocrates modernisateurs », tous acquis à la cause del’éducation populaire, prend l’allure d’un complot associant « clandestinement » des équipementsrelevant de financements et d’administrations ministérielles différentes en profitant de l’opportunité dulancement de la production à grande échelle des collèges. L’originalité et la spécificité de ceregroupement inspiré des community collèges anglais, tient en premier lieu dans l’implication de l’école,il apparaît aussi nettement comme un enjeu de modernisation administrative.A partir de cette opération inaugurale, un processus d’expérimentation soutenu par le ministère del’Education Nationale va se mettre en place sur la base d’une dizaine d’opérations reparties surl’ensemble du territoire.La mise en place de ces premiers prototypes a donné lieu à un effort sans précédent de concertation etde théorisation tant sur le plan de l’action socioculturelle devant être menée par ces structures que surcelui de leur organisation spatiale. S’appuyant sur les premiers modèles réalisés, CEC de Yerres, suividu CEC de Istres, et des équipements collectifs du quartier I de la Villeneuve de Grenoble, une théorieofficielle de l’équipement intégré se met en place rapidement, étayée par un grand nombre de travaux derecherche et par la publication de plusieurs textes officiels 2 .Ont été précisés les différents modes ou « niveaux d’intégration » c'est-à-dire les possibilités decombinaison des programmes autour de différents «pôles d’intégration » (école, commerce, centreculturel), les possibilités de coordination des administrations et de gestion des structures, lespossibilités de participation de la population et les conditions d’inscription des opérations à différenteséchelles urbaines.Porteur de tous les espoirs en matière d’animation globale, de développement culturel, de pédagogienouvelle, de décloisonnement des services, et aussi plus pragmatiquement de rentabilité des locaux, leprocédé est consacré par les recommandations des commissions du VI ème Plan (commissions des villes,des affaires culturelles, de l’éducation, des activités sportives et socio-éducatives) dans lesquelles sesont illustrés de façon très active les membres du groupe à l’origine du CEC de Yerres (parmi lesquelsAugustin Girard, Pierre Renard, Jean Ader…). Cette consécration débouche aussi en 1971 sur lacréation d’une « Commission interministérielle des équipements intégrés ».1 Commission des villes du VI ème Plan, Groupe ad hoc « Villes Nouvelles », Rapport sur les villes nouvelles établi dansle cadre de la commission des villes du VI ème Plan, Texte dactyl. janvier 1970, p4 [AD de l’Eure].2 Conseil d’Etat, « Les équipements intégrés (centres éducatifs et culturels) » extrait de Rapport annuel - Conseil d’Etat,.Paris, Les Presses Artistiques, 1970-1971. [bibliothèque du DEP - dossier sur les équipements collectifs] et Circulaire duMinistère de l’Education Nationale du 4 juillet 1972 «Coordination des interventions en matière d’équipementsintégrés ». Journal Officiel de la République Française, suivie de Circulaire du Premier Ministre du 19 nov. 1973 « sur lesorientations et procédures à suivre en matière d’intégration des équipements ». Journal Officiel de la RépubliqueFrançaise.3