l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IIcomplém<strong>en</strong>t du programme sanitaire et social <strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> quartier. Grâce à ces financem<strong>en</strong>ts,l’EPA peut financer aussi la réalisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux LCR <strong>de</strong> 200m² v<strong>en</strong>ant compléter le réseau d’équipem<strong>en</strong>td’animation sur le quartier.Ce principe d’association dans une visée socioculturelle a toujours été reconduit. La planification réc<strong>en</strong>tedu c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> quartier <strong>de</strong> Cergy le Haut perpétue ce même principe d’association et <strong>de</strong> synergie <strong>en</strong>tre lesfonctions. Un certain nombre d’équipem<strong>en</strong>ts culturels (bibliothèque, salle polyval<strong>en</strong>te, café/info) ont étéainsi programmés <strong>en</strong> liaison avec une maison <strong>de</strong> quartier comme un <strong>en</strong>semble coordonné sousl’appellation <strong>de</strong> « c<strong>en</strong>tre culturel intégré ». Ce programme établi par le bureau d’étu<strong>de</strong> ABCD <strong>en</strong> 1992 132 a<strong>de</strong>puis beaucoup évolué mais il est <strong>en</strong> cours <strong>de</strong> réalisation.Même si on est loin <strong>de</strong>s démarches idéalistes <strong>de</strong>s années 70, une volonté perdure manifestem<strong>en</strong>t pourrépondre à une réalité urbaine propre à la <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> : « Nulle part ailleurs qu’<strong>en</strong> VilleNouvelle, la précarité et la fragilité <strong>de</strong>s réflexions traditionnelles sur les équipem<strong>en</strong>ts culturelsn’apparaiss<strong>en</strong>t aussi clairem<strong>en</strong>t (…) » 133 .Une figure paradoxale <strong>de</strong> l’intégration, la ferme.L’histoire <strong>de</strong>s fermes <strong>en</strong> Villes Nouvelles mériterait une étu<strong>de</strong> <strong>en</strong> soi. Elle comm<strong>en</strong>ce à St Qu<strong>en</strong>tin <strong>en</strong>Yvelines avec la Comman<strong>de</strong>rie <strong>de</strong>s Templiers située sur la commune <strong>de</strong> Trappes et elle se poursuit àEvry avec la ferme du Bois Briard, à Marne-la-Vallée avec la ferme du Buisson, au Vaudreuil (ferme <strong>de</strong> lasalle) ou <strong>en</strong>core à Vitrolles (domaine <strong>de</strong> Font blanche).La question <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> ces fermes a agité longtemps les esprits <strong>de</strong>s aménageurs. Elle constitue<strong>en</strong>core aujourd’hui une matière à réflexion 134 et le sort <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> ces fermes n’est toujours pas fixé.Car la ferme <strong>en</strong> Ville Nouvelle, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir un patrimoine, c’est au départ un objet un peu<strong>en</strong>combrant dont on ne sait pas trop quoi faire. Conservée, la ferme <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors la ferme à toutfaire, réceptacle <strong>de</strong> toutes les activités informelles <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> naissante, lieu d’exposition <strong>de</strong>sprojets <strong>de</strong> l’EPA, siège <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> pré-animation et lieu <strong>de</strong> projection <strong>de</strong>s fantasmes <strong>de</strong> viecommunautaire façon Larzac. C’est à ce titre que l’histoire <strong>de</strong> ces fermes croise l’histoire <strong>de</strong>séquipem<strong>en</strong>ts socio-culturels dans les <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s.La ferme répond au discours <strong>de</strong>s promoteurs et acteurs <strong>de</strong> l’animation <strong>en</strong> <strong>ville</strong><strong>nouvelle</strong> déf<strong>en</strong>dant le primat <strong>de</strong> l’animation sur l’équipem<strong>en</strong>t. Ce discours très prés<strong>en</strong>tdans les années 70 préconise <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts provisoires et/oupolyval<strong>en</strong>t <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant que les besoins <strong>de</strong>s habitants se <strong>de</strong>ssin<strong>en</strong>t plus précisém<strong>en</strong>t.A l’extrême la ferme, comme les premières friches industrielles qui font leur apparition <strong>en</strong> Europe vers lemilieu <strong>de</strong>s années 70, <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t le support d’une politique alternative <strong>de</strong> l’animation (c’est l’approche t<strong>en</strong>téepar le CERFI à la ferme Du Buisson).Parallèlem<strong>en</strong>t la ferme s’inscrit aussi dans la stratégie <strong>de</strong>s aménageurs <strong>de</strong> ne pas faire table rasecomme l’avait fait l’urbanisation <strong>de</strong>s grands <strong>en</strong>sembles. La ferme <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t alors le lieu <strong>de</strong>s « racines »,elle est le support matériel <strong>de</strong> la continuité avec le territoire rural sur lequel s’implante la <strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> etelle participe au même titre que les toponymes anci<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la quête d’un <strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t pour <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s<strong>nouvelle</strong>s sans histoire. On peut rappeler à ce sujet que déjà le c<strong>en</strong>tre Prémol à Gr<strong>en</strong>oble, dont nousavons parlé précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t, avait repris partiellem<strong>en</strong>t les locaux d’une anci<strong>en</strong>ne ferme.La « maison <strong>de</strong>s racines » ouverte à Evry dans la ferme du Bois Briard <strong>en</strong> 1976 à l’initiative <strong>de</strong>« L’association pour la Création Populaire » fait un peu la synthèse <strong>de</strong> tout cela [voir FIG. 20.1].Comme nous l’a confirmé André Darmagnac, cette ferme a joué <strong>en</strong> fait à Evry un rôle complém<strong>en</strong>taire àcelui <strong>de</strong> l’Agora. Suivant la volonté même du directeur <strong>de</strong> l’EPA, Lalan<strong>de</strong>, la politique d’animation <strong>de</strong> la<strong>ville</strong> <strong>nouvelle</strong> reposait sur ce binôme 135 : « Alors la ferme avait été achetée <strong>en</strong> 1971. Il voulait l’utiliserpour faire contrepoids avec les constructions <strong>nouvelle</strong>s que l’on construisait par ailleurs, parce que ilétait convaincu que <strong>en</strong> faisant toutes ces constructions mo<strong>de</strong>rnises on choquait énormém<strong>en</strong>t les g<strong>en</strong>set que on leur <strong>en</strong>levait leurs repères et que pour les sécuriser un peu il fallait quelque chose <strong>de</strong> fort quirappelle leur passé. Et ce quelque chose <strong>de</strong> fort ferait un duo avec l’Agora, un pôle mo<strong>de</strong>rne et un pôletraditionnel pas loin l’un <strong>de</strong> l’autre. Il fallait trouver <strong>de</strong>s activités du niveau <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la <strong>ville</strong> à132 ABCD, «Cergy - C<strong>en</strong>tre culturel intégré. Programmation architecturale ». texte dactyl. 10 juillet 1992 [EPA Cergy].133 Ibid., p4.134 LEDOUX (Stéphanie), Les fermes du Val d'Europe, rapport <strong>de</strong> recherche pour L’EPAFRANCE, sous la dir. <strong>de</strong> BertrandOusset (directeur adjoint EPAMarne-EPAFrance), Noisiel, septembre 1998, 1 doss., 5 fasc. [MV B8839(1-5)]135 André Darmagnac, interview le 16/01/2004, annexe 02, p36-37.48