l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...
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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIUn <strong>de</strong>s premiers docum<strong>en</strong>ts publiés <strong>en</strong> matière d’équipem<strong>en</strong>t est la «Programmation <strong>de</strong>s C<strong>en</strong>tresCommerciaux Régionaux et Intercommunaux <strong>en</strong> Région Parisi<strong>en</strong>ne » 257 qui définit une armaturecommerciale pour l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la Région Parisi<strong>en</strong>ne basée sur un modèle particulier d’architecturecommerciale, le C<strong>en</strong>tre Commercial traduction littérale du Shopping C<strong>en</strong>ter américain, proposé à <strong>de</strong>uxéchelles, régionale et intercommunale. Dans ce docum<strong>en</strong>t, l’équipem<strong>en</strong>t commercial est explicitem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>sé comme la locomotive indisp<strong>en</strong>sable <strong>de</strong> la restructuration et <strong>de</strong> l’aménagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la RégionParisi<strong>en</strong>ne : ainsi la plupart <strong>de</strong> sites d’implantation <strong>de</strong>s C<strong>en</strong>tres d’échelle régionale suiv<strong>en</strong>t la structuredéveloppée par le SDAURP et <strong>en</strong> particulier les <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s programmées : Créteil, Noisy, Cergy,Evry, Trappes, Tigéry-Lieusaint, etc 258 .Face à cette prise <strong>en</strong> compte très tôt <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t commercial dans la mise <strong>en</strong> place du SDAURP et<strong>de</strong> la politique <strong>de</strong>s Villes Nouvelles qui lui est attachée, la question <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière socioculturellesemble plus diffuse. Ainsi, l’IAURP ne produira pas <strong>de</strong> programmation du même type maiss’attachera plus tard (<strong>en</strong> 1969) et poussé par le SGGCVN à développer un programme d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sexemples d’équipem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce type <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Europe.Consultants contre missionsCette différ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> régime <strong>en</strong>tre équipem<strong>en</strong>t commercial et équipem<strong>en</strong>t socio-culturel est r<strong>en</strong>forcée parle mo<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong> et donc les acteurs mobilisés. Ainsi afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus ponctuelles etplus précises <strong>de</strong>vant permettre la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> la programmation <strong>en</strong> équipem<strong>en</strong>ts commerciaux <strong>de</strong>1965, l’IAURP choisit <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s consultants américains qui ont été les principaux théorici<strong>en</strong>sdu modèle du Shopping C<strong>en</strong>ter dit « <strong>de</strong> troisième génération » 259 . Face à ces étu<strong>de</strong>s externes portant surl’armature commerciale, c’est <strong>en</strong> interne que la question <strong>de</strong> l’équipem<strong>en</strong>t socio-culturel sera étudiée avec<strong>en</strong> particulier comme nous l’avons signalé la mission m<strong>en</strong>ée par D<strong>en</strong>ise Ragu et Jacques Lécureuil 260 .On voit donc que les réflexions sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts principaux <strong>de</strong> la programmation <strong>de</strong>s VillesNouvelles sont portées par <strong>de</strong>ux groupes d’acteurs différ<strong>en</strong>ts. D’un côté on recherche l’efficacité du côtédu savoir-faire américain, <strong>de</strong> l’autre on recherche les démarches expérim<strong>en</strong>tales <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tant son regardsur l’Europe.La dichotomie <strong>en</strong>tre commerce à l’américaine et socio-culturel à l’europé<strong>en</strong>ne va se poursuivre et ser<strong>en</strong>forcer lorsque la conception <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong>s <strong>ville</strong>s <strong>nouvelle</strong>s <strong>en</strong>tre dans sa phase opérationnelle.Ainsi la conception <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres commerciaux reste confié à <strong>de</strong>s acteurs externes et privés, lespromoteurs commerciaux, alors que celle <strong>de</strong>s équipem<strong>en</strong>ts intégrés est prise <strong>en</strong> charge par <strong>de</strong>s acteurspublics issus <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong> l’IAURP, les Missions d’Aménagem<strong>en</strong>t puis Etablissem<strong>en</strong>t Publicd’Aménagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> chaque Ville Nouvelle.Cette division <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong>s grands équipem<strong>en</strong>ts c<strong>en</strong>traux <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux types d’acteurs bi<strong>en</strong>différ<strong>en</strong>ciés n’est pas équilibrée, bi<strong>en</strong> au contraire. Tout d’abord, les acteurs externes privés sont dès ledépart structurés et formalisés. Les consultants américains sont <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises existant <strong>de</strong>puis ledébut <strong>de</strong>s années 1950. Les promoteurs commerciaux français se constitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le milieu <strong>de</strong>sannées 1950 et la fin <strong>de</strong>s années 1960. Les Missions sont par contre peu formalisées et peu structuréesau début <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres <strong>de</strong>s Villes Nouvelles. Surtout, ils sont porteurs <strong>de</strong> modèlesarchitecturaux dont la formalisation est très différ<strong>en</strong>te. D’un côté, avec les consultants et les promoteurs,nous trouvons un modèle <strong>de</strong> c<strong>en</strong>tre commercial très clairem<strong>en</strong>t défini dès le départ, celui du shoppingc<strong>en</strong>ter américain. De l’autre, avec les missions, nous trouvons au départ une abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> modèle pourl’équipem<strong>en</strong>t intégré c<strong>en</strong>tral.257 S. Goldberg & G. Edouard, Programmation <strong>de</strong>s C<strong>en</strong>tres Commerciaux Régionaux et Intercommunaux <strong>en</strong> RégionParisi<strong>en</strong>ne, Paris, IAURP, 1965.258 Il est clair que la question du commerce <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t cruciale à cette époque. Les aménageurs voi<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong> placeprogressive d’équipem<strong>en</strong>ts commerciaux dans la Région Parisi<strong>en</strong>ne leur échapper totalem<strong>en</strong>t. On peut citer l’ouverture dès1963 aux portes du territoire <strong>de</strong> la Ville Nouvelle d’Evry du premier hypermarché, celui <strong>de</strong> Sainte G<strong>en</strong>eviève <strong>de</strong>s Bois, puisl’ouverture <strong>en</strong> 1965 du premier C<strong>en</strong>tre Commercial Régional, Parly 2. Le fait <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s spécialistes procè<strong>de</strong> <strong>de</strong> cetteinquiétu<strong>de</strong>, il faut réagir vite et fortem<strong>en</strong>t, d’où le souci d’efficacité qui gui<strong>de</strong> les décisions <strong>de</strong> l’IAURP.259 Au mom<strong>en</strong>t où la formule <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres commerciaux régionaux est importée <strong>en</strong> France, ceux-ci ont déjà connu outre-Atlantique plusieurs évolutions successives. Le modèle dit <strong>de</strong> troisième génération comporte <strong>de</strong>ux grands magasins reliés<strong>en</strong>tre eux par un mail fermé dit mall et accompagné d’une architecture luxueuse. Voir à ce sujet, Anne Fournié,Planification et production <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>tres commerciaux régionaux <strong>en</strong> France <strong>de</strong> 1965 à 1981, Thèse <strong>de</strong> doctorat <strong>de</strong>3 ème cycle, Université Paris XII, 1982, p. 27.260 Voir supra « Le rôle <strong>de</strong> l’IAURP ». L’équipem<strong>en</strong>t socio-culturel qui reste <strong>en</strong>core du domaine <strong>de</strong> l’action publique n’est passoumis aux mêmes impératifs que l’équipem<strong>en</strong>t commercial. D’où une approche plus expérim<strong>en</strong>tale.85