l'interaction ville - equipement en ville nouvelle - Centre de ...

L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportdéfinitif - Février 2005CHAPITRE IILa figure de l’équipement unique du centre d’agglomérationA l’échelle du centre d’agglomération ou centre urbain régional, un nouveau modèle s’est très vites’imposé, celui de l’Agora, directement inspiré du modèle hollandais mis au point par l’architecte VanKlingeren pour les « villes nouvelles » construites sur les polders (voir chapitre suivant).L’Agora, le forum, ou la piazza, associant activités commerciales, activités culturelles, administratives,sociales, éducatives et sportives, dont l’enjeu n’est plus l’articulation avec l’espace éducatif mais plutôtl’articulation avec l’espace commercial, s’imposent comme une figure de l’équipement intégré propre à laville nouvelle.Le modèle introduit de nouvelles variables dans la définition de la doctrine de l’intégration, celle du pôled’intégration d’une part et celle de l’échelle urbaine de l’équipement d’autre part. Alors que les troisprototypes initiaux de Yerres, Istres et Grenoble sont tous centrés sur la définition de nouveauxéquipements scolaires, l’Agora d’Evry, propose un regroupement d’activité dont le moteur et le référentn’est pas l’école mais le commerce. Il s’agit en fait comme nous le verrons plus loin d’un «pôled’intégration » paradoxal puisque l’enjeu est de constituer un « lieu public » coexistant avec l’espacecommercial tout puissant (centre commercial et équipements ludiques commerciaux) sans pour autantlui être inféodé.Si l’Agora d’Evry constitue une expérience inclassable, riche d’enseignement comme nous le verrons surla conception de la centralité développée en ville nouvelle et sur les rapports entre logique commercialeet logique d’animation sociale, notre démarche « panoramique » sur l’ensemble des neuf villes nouvellesnous a permis de constater combien cette figure de l’équipement intégré central, loin d’être une figureatypique, mise en œuvre seulement par une ou deux villes nouvelles de la Région Parisienne a constituéen fait, même si elle n’a pas toujours abouti à une réalisation, un exercice envisagé de manière assezsystématique.Des variantes de cet équipement central sont en effet imaginées dans la plupart des villes nouvelles, àCergy-Pontoise avec le Centre Administratif et Culturel, à Marne-la-Vallée avec le projet de la Piazza, auVaudreuil avec un projet de Centre Administratif et Culturel, à Villeneuve d’Ascq avec le projet d’un« Ensemble de loisirs » et à l’Isle-d’Abeau avec un centre social, culturel et socio-éducatif (centreSimone Signoret) programmé pour le centre de St Bonnet (Villefontaine).Dans la plupart des cas et à la différence de l’Agora, ces équipements intégrés centraux sont conçus endehors du commerce, voire en opposition avec lui.Ainsi au Vaudreuil, le projet initial de Centre Administratif et Culturel valorise surtout une dimensionexpérimentale et une dimension pédagogique par rapport à la population (une « pédagogie de la ville ») :Il s’agit de « permettre aussitôt que possible l’intervention des habitants dans le processus d’évolutionde leur cadre de vie, après la phase nécessairement artificielle du démarrage grâce à un ensembled’équipements intégrés de caractère expérimental à mettre en œuvre dès 1975 » 126 . Le CentreAdministratif et Culturel intègre cette « maison de l’urbanisme » que A. Girard appelait de ses vœux etqui doit permettre à l’habitant de devenir acteur du développement de la ville comme objet culturelprincipal 127 .A l’exception de Evry et de Cergy, ces visées ambitieuses ont toutes plus ou moins à chaque foiséchoué, confrontées à la difficulté de rassembler les moyens financiers nécessaires à leur réalisation, etaux aléas à la fois politiques et financiers d’un phasage très étalé dans le temps. Parmi les échecscomplets, on peut citer la Piazza de Marne-la-vallée ou le CAC du Vaudreuil, l’exemple du projetinachevé est celui du centre Simone Signoret à Villefontaine. Les derniers éléments de programmedevant être « intégrés » dans le projet (salle de spectacle, salle de cinéma) ont été finalement réalisésailleurs de manière autonome.La formule allégée de l’association des Centres de loisirs et des LCR avec les groupesscolairesLe développement en ville nouvelle de la critique d’une politique systématique de création de groséquipements intégrés et le développement concomitant d’un discours sur le réseau c’est-à-dire sur lanécessité d’aménager au niveau du voisinage des relais aux équipements principaux (voir chapitre126 Ville Nouvelle du Vaudreuil – Mission d’Etude de la Ville Nouvelle, C.A.C. – Centre Administratif et Culturel. Ministèrede l’Equipement – Région de Haute Normandie, s.d., p2.127A. Girard, introduction à L’action culturelle dans les villes nouvelles : réflexions préalables à uneprogrammation. Op. cit.45