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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIIII.3 - L’ENJEU D’IDENTITE DE L’EQUIPEMENT COLLECTIF FACE AU TRAITEMENT DE LA POLYVALENCE ETDE LA BANALISATION DES ESPACESL’architecture de l’équipement intégré est d’emblée très marquée à la fois par le contexte de productionde masse des équipements scolaires industrialisés et par la position de ses promoteurs et théoriciensinitiaux. Paul Chaslin, PDG d’une entreprise de construction métallique qui réalise des charpentes etplanchers pour des bâtiments de plusieurs niveaux, exploite le marché florissant des équipementsscolaires. Pierre Riboulet et l’équipe de l’atelier de Montrouge, ou encore Joseph Belmont sont àl’époque les hérauts d’une « architecture collective » c'est-à-dire d’une architecture pensée sous formede système évolutif à même d’associer dans un même mouvement industrialisation et participation.L’architecture du CEC de Istres réalisée par l’atelier de Montrouge à partir de modules industriels trèsstricts produits par GEEP-Industrie constitue à cet égard une tentative de synthèse éloquente, à larecherche d’une architecture industrielle « sans façade » et offrant une grande variété d’espaces 344 .L’inscription dans la durée et la diversification en ville nouvelle de la problématique du regroupement deséquipements et de l’intégration conduit à une confrontation de ces principes d’architecture informelleavec le retour en force des formes urbaines et architecturales traditionnelles que l’on observe à partir dumilieu des années 70 (avec le débat sur « l’architecture urbaine » 345 ). Cette confrontation, qui n’est certespas un phénomène très spectaculaire et qui ne débouche pas toujours, loin s’en faut, sur unearchitecture très réussie n’en constitue pas moins une donnée originale de la production d’équipementssocioculturels en ville nouvelle. C’est sous cet angle qui renvoie à la question de l’impact monumental del’équipement dans la ville que nous avons abordé les développements architecturaux associés à laformule de l’équipement intégré en Ville Nouvelle.III.3.1 – Une architecture de la polyvalence et de la banalisation, les deux tropismes del’architecture scolaire et de la scène populaire :S’inscrivant dans une certaine tradition de conception des lieux d’éducation populaire telle que nousavons pu l’aborder par ailleurs 346 (de la maison du peuple à la MJC et à la Maison de la Culture), ledéveloppement d’une architecture de l’équipement intégré en ville nouvelle est intimement lié à deuxdomaines expérimentaux privilégiés, celui de l’architecture scolaire 347 et celui de l’architecture de la sallede spectacle.Ces deux catégories d’ouvrages publics ont été depuis le début de l’ère moderne particulièrementinvesties par les réformistes et révolutionnaires de tous bords, sur le thème de la conjonction entreprogrès technique et progrès social.L’école tout d’abord, qui constitue depuis la fin du XIX ème un programme très prisé des réformateurset des architectes, devient à partir des années 30 un des vecteurs principaux de recherche pour lesarchitectes modernes. « Une architecture nouvelle pour une pédagogie nouvelle », est un enjeu qui faitpartie intégrante de l’architecture moderne depuis les années 20. L’école constitue un enjeu desensibilisation de la population aux formes modernes et les architectes, Le Corbusier en tête, mettent degrands espoirs dans l’innocence, l’absence de préjugés et la réceptivité des enfants et de la jeunessepour « apprendre à habiter » l’espace moderne 348 .344 Le thème d’une « industrialisation ouverte » fait l’objet d’un colloque organisé en 1970 par Paul Chemetov à Yerres. VoirChemetov Paul, 1971, « Création architecturale et industrialisation. Pour une architecture de composantsindustriels ». Fondation pour le Développement Culturel - Ministère des Affaires Culturelles, Paris [bibliothèque du DEP]345 Un débat formalisé à travers les deux numéros successifs de Technique et Architecture, « Architecture Urbaine 1»,octobre 1975, n°306 et « Architecture Urbaine 2 », déc. 1975/janvier 1976, n°307.346 A. Korganow, op. cit.347 L’ouvrage « Architecture scolaire et aménagement de l’espace » publié en 1974 (op. cit.) donne un panorama assezcomplet des nouvelles orientations en matière d’architecture scolaire. Les termes de polyvalence, de flexibilité et d’intégrationy prédominent. On y retrouve aussi décrite la démarche ambitieuse d’atténuation des différences de « régime » entre lamaternelle, le primaire et le collège entreprise à Grenoble. Voir à ce sujet : Henri Bonneville (directeur du CESPAC),« Architecture et pédagogie dans les écoles « intégrées » de la Villeneuve de Grenoble » in Architecture scolaire etAménagement de l’espace. Op. cit., p102.348 Les manifestations de l’importance de l’école pour les architectes modernes sont multiples depuis les années vingt. Aprèsguerre le livre de Le Corbusier sur la maternelle du toit terrasse de la cité radieuse de Marseille, « Les Maternelles. Pourune pédagogie plus humaine » (Paris, ed. Denoel Gonthier, 1968) ou encore le cours spécifique sur les écoles dispensés109