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L’INTERACTION VILLE - EQUIPEMENT EN VILLE NOUVELLE - RECEPTION ET ADAPTATION DE LA FORMULE DE L’EQUIPEMENT SOCIO-CULTUREL INTEGRE Rapportfinal - Septembre 2005CHAPITRE IIIl’Allemagne à l’exposition de Montréal qui marquera l’apogée de ce mouvement de pensée enarchitecture.A la recherche d’une architecture moderne spécifique, une logique d’opposition ?Passé la première courte période de conception des CUR, celle de l’effort de conception d’un ensemblecomplexe associant dans une même architecture le centre commercial et les activités socioculturelles,période durant laquelle le modèle de l’Agora adopte certaines des caractéristiques du shopping center,tel le dispositif couvert de circulation à deux niveaux, la climatisation, ou encore la logique commercialesdes vitrines pour donner à voir et intéresser les visiteurs aux différentes activités de l’équipement 372 , vientle temps des architectures séparées. Le mirage d’un centre complexe, multifonctionnel et ouverts’estompe, la réalité revient à la charge : équipement intégré et CCR ne pourront qu’être deux bâtimentsdistincts.- Hall/forum contre mallA la différence du mall qui est conçu avant tout pour la circulation de magasin à magasin dans uneambiance contrôlée, fermée sur l’extérieur, et assez neutre architecturalement afin de ne pas faireconcurrence à la mise en scène attractive du magasin, l’ « espace public » de l’équipement intégrés’offre comme un lieu exceptionnel de rassemblement permettant de créer une densité et donc uneanimation qui est indispensable à la construction de l’identité de la ville nouvelle. Il découle de la figuredu hall ou du « forum » telle qu’elle a pu être déclinée dans les expériences antérieures des Maisons dela Culture 373 . Dans la recherche d’un expression architecturale propre, cette distinction peut intervenir surtrois plans :- le premier concerne la géométrie et la volumétrie, l’espace ponctuel rassembleur de laplace couverte,avec une dimension verticale, s’oppose à l’espace linéaire du mall.- Le deuxième concerne le degré d’ouverture de cet espace et sa capacité d’échange avecl’environnement extérieur. La différentiation est schématisée de manière très parlante dansles croquis sur la Piazza (voir planche 19 en annexe) avec une opposition entre la boiteautiste du centre commercial et au contraire le dispositif de la Piazza conçu comme undispositif d’échange et de distribution par rapport à l’environnement. Cette opposition semanifeste d’abord par la place faite à la lumière naturelle et au ciel.- La différentiation se manifeste enfin à travers un travail spécifique sur la définition du sol etdu toit. Comme dans les hall/forum des maisons de la culture où s’épanouit la culturemoderne de la « promenade architecturale », le sol est travaillé dans son épaisseur àtravers des changements de niveaux, une mise en scène des escaliers et des rampes etl’exploitation de la figure incontournable des gradins qui manifeste que l’espace duhall/forum est aussi potentiellement un lieu de spectacle populaire. Pour ce qui est du toit,l’enjeu moderne et humaniste de la voûte tel que le défini Giedion 374 , celui d’une couverturede plus en plus légère et de plus en plus grande pour abriter la communauté, prend ici laforme du treillis tridimensionnel. En plus de la grande portée et de la légèreté en phaseavec la vocation intérieur/extérieur du hall, ce choix est aussi celui de la polyvalence, lastructure tridimensionnelle étant aussi potentiellement le support de multiples équipements.Suivant une problématique similaire à celle de la salle de sports ou du grill théâtral (et onrejoint ici l’idée d’un lieu de spectacle populaire), c’est un toit qui a une épaisseur, un toitdans lequel on circule (les hommes et les équipements) pour pouvoir moduler l’espace.- Une architecture fragmentéeLe deuxième choix architectural différentiant l’Agora du shopping center est celui d’un espace fragmenté.A Evry, cette recherche de fragmentation, à la différence du choix de la place couverte, n’est pas unedonnée de départ. Elle se manifeste progressivement sous la forme d’une collection d’objets rassembléscorrespondant aux principaux éléments de programme (patinoire, salle polyvalente, salle de sports). Aufinal, l’expressivité de ces volumes, qui marque aussi leur autonomie de fonctionnement, s’impose tandisque l’impact du grand toit unitaire (présent dans les premières versions du projet) s’estompe.Comme pour les équipements scolaire, la logique de fragmentation intervient aussi sur la trame, entre latrame banale, répétitive du commerce et la trame variée du centre intégré. Cette approche qui conduit372 Groupe de travail « Cergy-Pontoise » in Colloque « Centres urbains », op. cit.373 Dans la conception du hall des maisons de la culture, il y avait l’idée malrucienne que l’on puisse être « saisi » dès l’entréeet que l’on puisse percevoir l’ensemble des activités. Voir A. Korganow, op. cit.374 Siegfried Giedion, « Réflexion sur une nouvelle monumentalité» in Architecture et vie collective. Op. cit.117